Chapitre 46

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 Mizuki regretta instantanément de n'avoir rien d'autre qu'un plaid sur les épaules. La petite cape rouge décorative qu'elle avait revêtue n'était en rien isolante du froid ambiant. Elle s'estimait encore heureuse de ne pas être sujette aux bourrasques. Elle avait beau avoir emprunté un plaid, il ne couvrait ni ses avants bras, ni ses mollets.

- Maman ? demanda-t-elle une seconde fois, n'ayant pas obtenue de réponse à son premier salut.

- Honey ! How are you ? It's been a long time since our last call ! Which hour is it with you?

Une intense émotion submergea la jeune fille. Une vague à la fois douce et profondément nostalgique. Comme un gout longtemps oublié. Elle avait pourtant passé plusieurs appels depuis son arrivée ici. Elle avait eu l'occasion de leur raconter son quotidien, ses rencontres, l'avancée de son stage. Elle avait pu avoir aussi de leurs nouvelles, les derniers tournages, leurs dernières rencontres. A peine cinq jours plus tôt, elle avait reçu un message de son père, une photo de sa mère en pleine préparation des célébrations de Noël.

La vague en elle s'intensifia au point de déborder au coin de ses yeux.

- Honey ? Oh, maybe it's the language. Est-ce que c'est mieux comme ça ? C'est vrai que tu baignes dans le japonais alors tu dois surement en être venue à en perdre un peu ton anglais. J'espère que mon japonais n'est pas encore trop rouillé. C'est vrai que tu avais eu ton père les dernières fois. Mizuki ? Mizuki tu m'entends ? Ou peut-être que ça a coupé ?

- Je t'entends maman, je t'entends.

Elle ne l'avait jamais aussi bien entendu.

- Tant mieux alors ! J'avais peur que les lignes soit surbookées à cette période. Il doit déjà être tard avec vous non ? Il est à peine un peu plus de 10h ici, la famille n'est pas encore arrivée.

- Il est 23h13 ici. A quelle heure arrivent-ils ?

- Vers 18h pour tes grands-parents et l'avion de tes oncles atterri à 20h23.

- Ils ont pu se libérer alors ?

- Oui. Cela fait longtemps qu'on ne les avait pas vu.

En effet, cela faisait un peu plus de trois ans quelle n'avait pas vu les frères de son père, occupés à tenir un casino dans un des plus grands quartiers de Las Vegas. Et se libérer à cette période de l'année était pour eux très compliqué. Ils avaient toujours voulu s'assurer que les fêtes de fin d'années se passeraient bien pour leurs affaires et avaient parfois dû reléguer la famille. Du côté de ses parents, selon le lieu du tournage sur lequel ils étaient, il était difficile d'accueillir du monde ou de rejoindre un autre lieu. Savoir que cette année leur famille serait complète lui réchauffait le cœur.

« Presque complète » murmura une petite voix en elle.

- Oh Honey, je sais que tu aurais voulu les voir aussi mais ils ont promis qu'ils reviendront pour les fêtes de Pacques. Et à ce moment-là, tu seras rentrée et bientôt diplômée, nous pourrons fêter les deux.

- Ce n'est rien maman, ce n'est rien. Je ne suis pas seule ici, tout va bien.

Non, elle n'était pas seule.

- Oh oui c'est vrai, tu es avec tes amis d'ici. Tu dois surement fêter Noël avec eux. Je ne te dérange pas plus, ton père et moi te souhaitons un joyeux Noël. Bonne chance pour tes dernières semaines Honey.

- Merci maman. Joyeux Noël à papa et toi, ainsi qu'au reste de la famille.

Elle n'était pas seule. Mais elle se sentait tout comme.

La force des larmes |My Hero Academia FF|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant