- Que je soumette mon idée d'intervention avant la fin de la session avec la terminale B ?
- C'est cela, répondit Nezu. Il n'y avait pas cette condition dans vos prérogatives de stage, mais aux vues des derniers événements, cela nous permettrait d'adapter les prochaines semaines en conséquence.
Elle avait été convoquée ce jeudi pour un petit bilan comme cela lui avait été annoncé. Installé derrière son bureau et encadré de deux piles de dossiers plus grand que lui, le principal l'avait accueilli à la fin de la journée avec une expression de son cru, lui proposant aimablement une tasse de thé. Elle avait accepté cette dernière et on les leur avait apporté le temps qu'elle prenne place dans l'un des deux fauteuils de velour.
Elle avait dit qu'elle n'en n'aurait pas pour longtemps à Mirio, mais elle espérait ne pas le faire attendre plus que raison.
- L'équipe éducative et moi-même avions convenu de ne pas parler des incidents de la semaine dernière sans votre accord, reprit-il, mais cela ne nous empêche pas de vouloir vous consacrer un suivi adapté. Celui-ci passe notamment par le fait de s'assurer que vous êtes en bonne voie pour votre évaluation. Nous vous proposons donc de faire une rapide présentation en fin de semaine prochaine pour nous exposer les fondements de votre idée et vos avancements. Vous pourrez en profiter pour nous faire part de vos besoins, des cours que vous souhaiteriez revoir.
Elle concevait le principe, il s'agissait d'une simple intervue de parcours. Et elle les remerciait de ne pas avoir encore rapporté ce qui s'était passé la semaine dernière. Avec la médiatisation, elle avait déjà du rassurer ses parents à son réveil en bonnes conditions, mentant ehontement sur le fait qu'elle n'était pas sur les lieux à ce moment et que les appels manqués étaient simplement dus aux oublis de rappeler ensuite avec le décalage horaire.
- Votre avancée la semaine prochaine ne jouera en rien dans l'évaluation de votre stage, poursuivit le rongeur. Vous ne serez pas évaluée sur votre présentation. Vous veillerons simplement aux possibilités de réalisation. Cela ne sera pas long, une petite vingtaine de minutes.
Elle doutait qu'ils ne les dépassent, elle n'avait jamais vu Present Mic ou All Might être concis.
- Au revoir Monsieur, dit-elle un peu plus tard en refermant le battant du bureau.
Elle soupira quelques mètres plus loin, s'adossant un instant au mur extérieur du couloir. Ce rendez-vous la laissait perplexe. Elle était touchée de l'attention portée au bon déroulement de son projet, mais pour cela, fallait-il encore en avoir un.
Elle pensait pourtant avoir bien commencé, avait réfléchi à de nombreuses thématiques dans les premières semaines. Le fait de choisir une spécialité par goût et non se sentir soumis à son Alter, la prévention des risques du métier dès le plus jeune âge ou encore l'organisation internationales et les potentiels expatriations. Mais elle ne se sentait plus convaincue et investie pleinement. Tout cela ne correspondait plus avec ses pensées actuelles.
Ces derniers jours elle était resté bien plus silencieuses qu'à l'ordinaire. Quels échanges avec les professeurs sur un point qu'elle n'avait pas compris, des éclaircissements sur leurs méthodes, des banales discussions du quotidien avec les élèves et un bref appel à ses parents pour donner de ses nouvelles. Mais dans sa tête, elle aurait pu écrie des romans avec toutes ses pensées. Des effluves d'envies et de réponses qui n'avaient pas trouvé de forme assez précise pour pouvoir être exprimées. Mais à trop tourner en boucle dans un contenant fermé, elle avait bien vu que ce n'était pas viable à long terme.
Encore à chaud de son entretient, les yeux fermés et la tête posée contre le mur, elle prit le temps de laisser reposer les tourbillons des envies indécises en elle. Faire une pause, une rupture, une coupure entre ses précédents projets et celui qui sera son suivant et sa finalité. Elle se donnait le droit de se l'accorder, qu'importait ce qu'elle avait à faire après. D'autant qu'elle sentait venir quelque chose de nouveau, de plus profond, de plus intense. Lentement mais surement, elle le laissait venir et se former dans son esprit pour mieux se cristalliser et se figer en une forme solide.
Laquelle prit la forme d'une canette glacée sur sa joue.
- Je t'ai pris un café, annonça joyeusement Miro en lui tendant la boisson décollée de son visage.
- Merci, répondit-elle en réprimant un frisson de cette brusque chute de température associée à la surprise.
Elle avait retenu à temps un claquement de langue frustré qu'il l'ait interrompu dans son cheminement.
- Je t'ai interrompu je crois.
- Un peu oui, je pensais à quelque chose, avoua-t-elle.
- Ça se voit sur ton visage, désolé. A quoi pensais-tu, je vais t'aider à retrouver le fil.
Elle se redressa et lui indiqua les escaliers pour qu'il la suive tout en échangeant. Se poser dans le couloir n'était plus indispensable, ils pouvaient aller profiter de la fin de journée et du crépuscule ailleurs.
- Tu te souviens de mon premier jour ?
- Paumée dans le couloir ?
- Non, nia-t-elle un peu gênée en repensant à sa gaucherie ce jour là, quand j'ai été présenté à la classe. Il a été dit que j'avais un cours à donner à la fin de mon stage et que ça serait mon évaluation finale.
- En effet oui, je trouvais ça un peu étrange d'ailleurs.
Elle stoppa sa gorgée pour le regarder plus attentivement.
- Comment ça étrange ?
- Eh bien que trois mois de stage reposent sur quelques heures d'un même cours. Je trouve ça minimaliste à côté de tout ce que tu as pu voir, apprendre, analyser et faire.
Il appuya son poing sur son torse.
- Être un bon prof c'est pas juste donner un bon cours, c'est bien plus profond. C'est comme être un héros. On peut sauver quelqu'un une fois, mais c'est toute une attitude, un mode de vie, avec ce qu'on fait face aux autres et ce qu'on est aussi en nous. Et si faire face à une classe est la meilleure partie avec les retours des étudiants, c'est aussi passer des heures avant à le préparer, à accompagner les élèves pour le comprendre sur le moment et dans l'après. Il doit y avoir aussi beaucoup de doutes lors de la création, d'autant que tu vas partir de rien dans ton cas.
Le blond poursuivait son argumentation et elle l'écoutait attentivement, étonnée qu'il s'épanche autant sur le sujet.
- Et puis d'ailleurs, on voit nos professeurs comme des maitres de savoir, des exemples parfaits, mais ils restent aussi des humains avec tout ce que cela comprend. C'est comme un mentor pour les apprentis. Ils ont forcément des coups de mous, des moments où ça ne va pas. Mais ils font face de front pour ne pas inquiéter.
***----------------------------------------------------***
Salutations petits aventuriers!
Mirio ou comment faire des yoyo de situations. Je pense que je n'aurai jamais compris le potentiel de ce personnage sans cette fic. J'espère qu'il n'apparaît pas trop non plus au risque de vous lasser. Et que vous appréciez toujours l'histoire, je suis curieux de le savoir. N'hésitez pas à laisser un commentaire, ça sera toujours un plaisir!
On se revoit dans une petite semaine, bon week-end à vous!
VOUS LISEZ
La force des larmes |My Hero Academia FF|
FanficBoku no Hero Academia FanFiction Pays différent. Rêve différent. Personnalité... troublante. Mizuki est parfois à côté du chemin principal. Alors autant poursuivre et valider son diplôme particulier dans un autre pays, le Japon semblait tout désigné...