Chapitre 52

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Il s'en suivit mille et un remerciement à son nom de la part de la mère et de sa fille, qui vint serrer sa main dans les siennes sans lâcher sa peluche. Encore sonnée et sous acouphènes des précédents cris de l'enfant, elle leur adressa un fin sourire avant qu'elles ne s'éloignent faire un rapide bilan avec l'équipe de soin sur place. Hors de leur vue, elle soupira en secouant la tête, la balança de droite à gauche pour rétablir l'équilibre liquidien dans sa cochée. Entre l'emploi de son Alter et l'agitation, elle avait négligé le contre-coup sur son ouïe.

- Mississipi-san, commença Izuku qui s'était rapproché, pourquoi tu lui as donné ton prénom ?

- Parce que je n'avais rien d'autre à lui donner. Je n'ai pas de nom héroïque comme vous alors entre mon nom de famille et mon prénom, j'ai fait au plus court. Et Mizuki est plus rapidement compris ici que Mississipi, souria-t-elle.

Son souvenir s'évanouit dans les limbes. Ce n'était pas le moment de lui faire un rapport complet sur sa vie.

- Deku, on t'attend pour repartir, lui rappela Shouto en venant le chercher.

- Désolé, j'arrive tout de suite. Mississipi-san, merci beaucoup pour aujourd'hui. On se revoit à Yuei.

- Tu n'as pas à me remercier, contra-t-elle. C'est normal de réconforter ceux qui pleurent. Je pense qu'une intervention d'un héro ne devrait se finir que lorsque le maximum a été fait pour revenir à la normal et éteindre les larmes. Bonne fin de journée à vous !

Ils avaient déjà commencé à rejoindre Endeavor, mais elle ne douta pas que le vert l'ai entendu lorsqu'il répondit qu'il avait encore beaucoup à apprendre à une question du bicolore.

Elle pivota sur ses talons et repartie dans sa propre direction sous les regards de quelques curieux ayant assisté à la scène. Baissant la tête pour placer quelques mèches de cheveux sur ses joues mauves de rougissement, elle retourna rapidement dans la rue qu'elle avait quitté déjà une vingtaine de minutes plus tôt. Elle espérait que la jeune adolescente qui vendrait ses pots colorés était toujours là. Après avoir vu le sourire radieux de la petite fille, elle voulait pouvoir donner le même à Eri.

Mais elle ne trouva plus l'étale devant la boutique. La table avait été rangée, le présentoir rapatrié à l'intérieur, posé contre une vitre au milieu d'un magasin dans lequel il n'y avait plus de lumière. Seul l'enseigne émettait encore avec son néon rose. Autour d'elle, l'américaine voyait les autres commerçant commencer à ranger leurs affaires, disant au revoir à leurs derniers clients. Occupée à flâner trop longtemps, elle n'avait pas surveillé l'heure et la grande aiguille à son poignet pointait sans équivoque entre le 1 et le 2. Elle avait raté la fermeture à une dizaine de minutes. Cela expliquait aussi pourquoi l'étale était très éclaircie auparavant, le gros de la journée était déjà passée.

Cherchant en vain les horaires d'ouverture pour espérer passer le lendemain, un léger toussotement sur la droite la tira de ses pensées. A environ cinq petits mètres, chargée d'un sac poubelle volumineux, le jeune vendeuse la regardait avec curiosité.

- Vous êtes revenue, nota-t-elle en rajustant la prise sur son chargement de plastique.

Honteuse, la bleue s'inclina platement devant elle.

- Je suis désolée d'être partie si vite mais il y avait une intervention de héros et...

- Vous en êtes fan ?

- Euh je... pas vraiment en fait. C'était des... mes... mes... je ne sais plus le mot... mes plus jeunes... cadet ? Non, c'est pour l'armée ça... Je veux dire... enfin... je suis... leur senpai, ou quelque chose comme ça...

Elle se sentait s'enfoncer un peu plus danses explications et retarder les tâches de la nipponne.

- Ce sont vos kouhais ? Mais vous n'êtes pas d'ici.

- Non, je suis de passage dans l'école.

- Vous êtes apprentie héroïne alors, c'est pour ça que vous êtes intervenue pour la femme et son chien ?

- J'ai une dérogation un peu spéciale oui mais...

Elle se coupa dans sa phrase, certaine de ne pas avoir raconté quoique ce soit sur ce qu'elle avait fait une fois sur les lieux.

- Vous aviez oublié votre liste, déclara l'ébène en posant son sac et tirant un papier de sa poche arrière. Je voulais vous le rendre mais vous avez été plus rapide que moi.

- Oh no, my god... Je suis désolée, reprit-elle encore en récupérant le petit bout de papier.

- Je me disais que vous seriez revenue le chercher ?

- Je l'avais complètement oublié pour être honnête, avoua-t-elle en virant un peu plus au violet. Je voulais finalement acheter quelques pots, mais j'ai loupé la fermeture. Je repasserais demain, à la bonne heure.

- Lesquels vouliez-vous ?

Surprise, elle mit un instant avant de comprendre le sens de la question.

- Mais vous êtes fermés, dit-elle en reportant son regard sur la vitrine immobile et sombre.

- Ce n'est pas de votre faute si vous êtes partie. Si vous voulez en acheter, je peux vous amener par derrière pour faire votre choix.

- C'est... vous n'avez pas à faire ça, c'est ma faute si je n'ai pas regardé les horaires d'ouverture.

- J'insiste. Je voudrais que plein de gens goûte notre production, vous pourriez la faire goûter là d'où vous venez.

Arrivée au bout de ses maigres et inexistants arguments face au regard déterminé en face d'elle, Mizuki hocha la tête.

Attendant qu'elle se débarrasse de son sac, elle la suivit docilement par la porte de service pour tomber directement sur l'arrière-boutique et la cuisine associée. Saluant poliment et respectueusement les personnes présentes qui l'interrogèrent du regard. Mais voyant l'une d'entre eux revenir vers la pièce rapportée les bras chargés de bocaux colorés, ils retournèrent à leurs occupations

- Sakura c'est bon avec des Dorayaki, commença-t-elle à réciter en désignant le premier contenant rosé. Mais ça s'associe bien aussi avec...

- Je... coupa-t-elle timidement, je sais ce que je vais prendre. Est-ce que je peux avoir un à la pomme, un aux fruits rouges et deux autres aux sakuras ?

- Je vous met tout ça dans un sac, dit-elle en repartant.

- Et passez une bonne soirée, conclu-t-elle lorsque Mizuki regagna le trottoir.

Elle reprit doucement le chemin de Yuei dans un crépuscule déjà bien avancé, échafaudant des arguments pour obtenir un bout de cuisine dans une salle commune ou dans celle de Lunch Rush. Mieux valait un endroit suffisamment calme pour Eri, qu'elle puisse se concentrer uniquement sur la recette au lieu de gérer un stress ambiant. La foule n'était pas toujours bien perçue. Peut-être devrait-elle demander conseil à Eraser Head sur une pièce adéquate ? Il connaissait bien mieux l'école qu'elle, il pourrait la renseigner. Et pour rassurer l'enfant, elle s'arrangerait auprès de Mirio ou Neijire. Les deux étaient bourrés d'énergie positive, cela encouragerait la petite fille à s'impliquer et plaisanter.,

Tout un projet à mettre sur pied en parallèle de tout le reste, mais pour lequel elle avait une impatience sans égale, à commencer par le simple fait de rejoindre la chambre de la blanche pour lui annoncer qu'elle avait trouvé les derniers ingrédients.


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Bonjour petits aventuriers ~

Fin de l'excursion en centre-ville pour quelques confitures, excursion qui a été quelque peu chamboulée :')
Quand j'ai écrit ce passage je me suis rappelé que je n'avais absolument pas donné de nom de super héroïne Mizuki. Alors au lieu d'en inventer un je préférais rajouter une demi page de dialogue pour dire qu'elle n'en avait pas XD Je crois que parfois ma flemme ne choisit pas spécifiquement les options les plus simples
Est-ce que vous lui auriez donné un nom? Lequel?

Bon dimanche à vous je retourne à ma cuisine ( en attendant que Mizuki et Eri se mettent à la leur ;))

La force des larmes |My Hero Academia FF|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant