Chapitre 60

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Trois pas en arrière, elle reprenait ses appuis, veillant à ne pas glisser sur le sol humide. Décrivant un arc de cercle avec son pied droit, elle rajusta sa position pour mieux faire face. Au loin elle entendait les souffles courts et les râles des autres étudiants présents, dispersés et concentrés dans leur tâche.

De la sienne, elle s'appliquait à ne pas perdre sa concentration. Elle avait déjà eut le plaisir feint de goûter la poussière, elle ne tenait pas à le faire une seconde fois. Mais permettre à son adversaire d'en avoir l'expérience, oui. C'était même totalement dans ses plans.

- Besoin d'une pause ? demanda Mirio en rajustant lui aussi sa position, un sourire amusé franchement peint sur son visage.

- Tu demandes pour toi ? riposta-t-elle.

Dans les faits elle en aurait vraiment besoin d'une, mais son sursaut de fierté mal placée le lui refusait. Alors elle ouvrait toutes les alvéoles de ses poumons autant qu'elle le pouvait pour faire entrer l'oxygène qui semblait lui manquer depuis un moment. Depuis qu'elle avait perdu le compte de leur joute amicale.

- Je suis en pleine forme, je fini à peine de m'échauffer.

- C'est vrai que tu en mets tu temps pour bouger ce corps tout rouillé.

Elle n'était pas peu fière de sa remarque et celle-ci eut l'effet escompté puisqu'il revient le premier à la charge. Visant son épaule droite pour mieux la faire perdre son équilibre, elle para le coup du plat de la main, saisissant au passage son avant-bras. Elle tenta bien de le faire basculer et profiter du changement de son centre de gravité mais il la vit venir et fléchit aussitôt les genoux pour conserver sa stabilité.

« Encore raté » pesta-t-elle mentalement. « Et ça le fait rire en plus »

Le blond ne faisait rien pour cacher son expression rieuse et un tantinet fier. Il la faisait presque tourner en bourrique par moment et s'emblait beaucoup apprécier ce petit jeu. Mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à soi-même. C'était elle qui lui avait proposé ce petit entrainement aux allures de combat.

Après la réflexion de Neijire sur le fait qu'elles ne s'étaient jamais entrainées ensemble, elle avait voulu corriger le tir. Profitant d'une soirée calme à peine deux jours après la conversation, elle lui avait demandé de but en blanc si cela l'intéressait vraiment qu'elles se mesurent l'une à l'autre. Et la réponse avait été immédiate. A peine le temps de voir une lueur déterminée et combative dans le regard que l'américaine s'était vu entrainée vers le gymnase par la pétillante terminale. A peine le temps de se changer et de s'échauffer qu'elles s'étaient fixées les règles de cet affrontement qui n'avait d'amical que d'apparence. Pas d'utilisation d'Alter pour attaquer, pas de coups violent, l'objectif premier était de mettre en difficulté et d'immobiliser. Et pour mettre en difficulté, la japonaise était une championne. Tantôt dansant, tantôt combattant, elle était imprévisible et visiblement résolue à ne lui laisser aucune chance. Tant mieux, Mizuki n'en n'avait pas besoin et elle avait bien compté el lui prouver.

Les deux jeunes femmes avaient fini pantelantes et la respiration précaire. Elle finissait sur un joli match nul, avec toutefois un sentiment de victoire pour Mizuki qui avait maitrisé la plupart de leurs échanges. Elle avait eu la technique, mais l'endurance lui avait fait défaut sur la fin. Sans utilisation d'Alter, elle avait beaucoup moins de contrôle sur sa cage thoracique et la répartition de l'oxygène dans ses cellules. Neijire, loin d'être déçue d'avoir été clouée au sol trois fois de suite, l'avait chaleureusement félicité pour style et ses mouvements les plus improbables. Mais concentrées dans leur duel, les adversaires révolues n'avait pas vu qu'elles avaient eu un public, dont certains étaient bien déterminés à monter sur le ring à leur tour.

La force des larmes |My Hero Academia FF|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant