Chapitre 15

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Elle ne croisa pas Mirio le lendemain. Occupée à préparer de petites fiches pour connaitre au plus vite les élèves de première A, elle avait fui sa chambre pour aller faire quelques impressions du trombinoscope à la bibliothèque et était finalement restée là-bas. Et si la bibliothécaire n'avait pas été enchantée de retrouver son sol mouillé, elle ne lui avait rien dit lors du retour des documents. Habituée à laisser des traces partout, Mizuki avait revêtit des gants pour l'occasion, vérifiant sans cesse que les coutures n'avaient rien laissé passer.

La semaine qui avait suivit ne lui laissa pas plus d'opportunités. Avec le festival qui se profilait dans moins d'un mois, les élèves l'avaient souvent entrainé avec eux pour juger leurs préparatifs. Leur classe avait voté pour faire des stands de cuisine du monde, profitant des deux semaines en sa compagnie pour lui soutirer le plus d'informations possibles là-dessus.

A peine les journées de cours finies que leur salle se retrouvait envahie de cartons et papiers en tout genre. Séparés en deux groupes, l'un s'attelait à la confection des enseignes, des décorations et des accessoires tandis que l'autre filait au cuisines rejoindre Lunch Rush qui les laissait une partie de ses fourneaux sous sa supervision. L'américaine se retrouvait souvent avec eux, servant tour à tour de guide des recettes de son côté du Pacifique – puisque le chef en titre n'avait pas le droit d'aider dans la confection – ou de gouteuse attitrée. Ce qui l'amenait par la suite à devoir compenser en allant courir après ou faire un saut au gymnase le matin. Et quand elle ne trouvait pas suffisamment de temps dans la journée pour mettre une partie de ses notes au propre, et faisait attention à ne pas s'endormir dessus le soir venu. Elle ne tenait pas à travailler alors qu'elle avait été invitée dès le samedi midi à la résidence des Yaoyorozu, elle en serait terriblement gênée.


- Je pense qu'on est bon pour ce soir, déclara Sankaku, il nous reste encore cinq cent quarante huit heures et trente neufs minutes avant l'ouverture du festival et nous avons des temps de séchage de soixante-douze heures minimum. Nous n'avancerons à rien ce week-end, il nous faut aussi faire nos devoirs de notre côté.


« Môri Sankaku, Alter Valeur exacte qui lui permet de calculer très vite et très précisément tout ce qui peut être quantifié. En charge du planning pour l'organisation du festival » récita-t-elle en tapotant son carnet dans sa poche du bout du doigt.

Vendredi était arrivé à une vitesse folle, elle avait pris du retard aujourd'hui et ses journées bien remplies lui laissaient moins de temps pour tenter de mémoriser les informations des élèves. Et si sa phrase d'accroche lui était venue plus naturellement qu'elle ne l'aurait cru, elle ne percuta pas immédiatement le sens de ses paroles, encore occupée à faire passer l'horrible acidité de sa dernière bouchée – le cupcake façon citron meringué n'était pas au point, elle avait les larmes aux yeux en frottant sa langue sur son palais. C'est en voyant le sursaut d'agitation qu'elle se leva à son tour pour aider à la vaisselle et au rangement.

Une fois les plans de travail immaculés, une partie s'en alla récupérer les dernières affaires dans la salle de classe. Elle suivit l'autre qui regagnait directement les dortoirs, discutant légèrement avec l'élève qui avait eu la main leste sur l'extrait de zeste de citron.

Leur souhaitant une bonne fin d'après-midi, elle se hâta vers sa chambre pour y engloutir à peine arrivée un grand verre d'eau, sa bouche desséchée quémandant de quoi faire partir les derniers restes de la saveur. Elle s'accorda une petite pause de quinze minutes, le temps de troquer l'uniforme contre une tenue de sport ainsi que vider son sac de ses feuilles volantes. Elle s'occuperait de cela plus tard, voulait-elle profiter des rayons étirés du soleil pour sortir un peu tant qu'elle y voyait clair.


Encore en train de mâcher les restes d'une tranche de pain, elle passa la double porte battante en ne croisant que peu de monde. Du moins jusqu'à ce qu'un éclat de voix ne fasse vibrer ses tympans de son ton enjoué.

Sur sa gauche, Mirio se dirigeait vers elle à grands gestes, en civil, avec son habituelle expression radieuse. Il eu tôt fait d'arriver à sa hauteur, peu de mètres les séparaient initialement.


- Bonjour à toi personne que je venais voir. Tu as eu une semaine chargée, je t'ai à peine aperçu.

- Bonjour Togata-kun. Elle l'était un peu, les 1ièresB sont très impliqués dans la préparation du festival, je les aide comme je peux.

- Je vois oui, c'est une activité passionnante.


Avisant les rayons qui rasaient un peu plus les immeubles au loin, Mizuki prit l'initiative de reprendre la conversation, craignant que le blond ne s'égare.


- Amajiki-kun m'a dit il y a quelques jours que tu voulais me parler, c'est toujours d'actualité ?

- Oui, c'est même pour ça que je venais te voir. Je voulais savoir ce que tu ferais au moment du festival.


A cet instant, elle était contente d'avoir posé la même question au principal Nezu lorsqu'elle l'avait croisé à la suite de l'annonce il y a de cela quelques jours.


- Rien de spécial, je serais en week-end de transition. On m'a dit que je pourrais en profiter. Pourquoi ?


Elle ne savait pas trop en quoi cela lui était utile puisque lui serait occupé avec sa classe mais elle vit bien que sa réponse l'enchantait.


- Super, parfait, merveilleux ! J'aimerais te présenter quelqu'un avant de te le dire, tu es disponible maintenant ?

- Eh bien... en quelque sorte ?

- Dans ce cas allons voir Eri !


Il pivota sur ses talons, repartant en sens inverse, la laissant avec sa muette question.


« Qui était Eri ? »

La force des larmes |My Hero Academia FF|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant