La force des larmes |My Hero Academia FF|

Chapitre 22

Retentissantes, les percussions résonnaient contre les murs à la cadence du martellements des baquettes sur les toms et des semelles sur les planches de la scène. Le sol vibrait de la même intensité avec les pas de dance reproduit par les spectateurs. Dans les oreilles et dans les corps, les notes s'engouffraient partout.

Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'une liesse indescriptible ne gagne la plupart des personnes présentes, comblées par le rythme déchainé, rock et puissant qui s'échappait des instruments. Katsuki avait donné le tempo dès le début et le reste avaient suivit l'impulsion. A présent, c'était Kyoka qui faisait vibrer la salle de ses cordes vocales, en tête du groupe musical. La chanteuse lui avait fait don d'une petite démonstration de sa voix il y a deçà deux semaine mais l'émotion et la justesse qui en étaient tiré maintenant n'étaient pas comparables. Elle avait élevé le niveau d'une barre vertigineuse et comptait bien la tenir tout au long.

La prise de hauteur ne fut pas que dans l'intensité des paroles, les danseurs prenaient eux aussi place dans l'espace en trois dimensions, alternants sauts et mouvements chorégraphiés par Mina. Le point culminant annonçant la fin du premier refrain fut atteint par Yuga devenu une véritable boule à facettes après le lancé d'Izuku. Il ne resta malheureusement pas beaucoup plus longtemps sur scène, profitant de l'ombre de Dark Shadow pour rejoindre les coulisses.

- Deku est parti, constata Eri avec un brin de déception dans la voix.

- Attend de voir, répondit le jeune homme, On va surement le revoir.


L'américaine savait que ce n'était pas probable vu les connaissances qu'elle avait du spectacle mais ne dit rien et préféra décrocher un grand sourire à l'enfant qui la regardait pour connaitre son avis.

- On ne le saura que lorsque ça sera le cas.

Le deuxième couplet bien entamé, elle vit du coin de l'œil, dans la pénombre des coursives supérieures, l'équipe des machinistes se mettre en place pour préparer leurs effets spéciaux d'un refrain qui ne tarderait plus.

Puis la seconde explosion retentie, accompagnée de chemins de glace, de rubans colorés et de jeux de lumière. De fines paillettes ne tardèrent pas à rendre l'atmosphère encore plus scintillante, reflétant les rayons laser dont le porteur était maintenant baladé depuis le plafond. Euphorique, la foule criait d'admiration, se déhanchait en cadence, faisant céder les derniers récalcitrants, et ils ne pouvaient quitter la scène des yeux que pour les fermer et apprécier les notes vibrantes.
S'étant reculé d'un pas, Mizuki mit en place ses propres effets, débouchant un a un les bidons et fermant ses sens un instant pour disperser leur contenu. Elle attendait encore le bon moment, elle n'avait pas voulu s'immiscer dans la première vague.

Sous un tempo plus doux, le troisième couplet commença, laissant les souffles se reprendre, les sens réaliser petit à petit ce qui les avait traversés. Lentement, surement, le grand final se profilait et résonna sans se faire plus désirer que nécessaire, les adolescents avaient encore des idées qu'ils mettaient tout juste en œuvre. En témoignait Ochaco, suspendue tête en bas par Tsuyu, qui, d'un passage de main, faisait entrer en lévitation ceux qui la touchaient.

« Maintenant »

Apparaissant aux regards, un rayon d'arc-en-ciel perça au-dessus des têtes, suivit d'un autre un peu plus loin. En quelques secondes, c'était tout le plafond qui recelait de ces bandes colorées que les projecteurs faisaient se mouvoir au gré de leurs faisceaux.
Fière de son effet, la jeune femme guetta la réaction de Mirio et la petite juste à temps pour voir une chose encore plus belle que sa surprise.
Bras en l'air, les yeux flamboyants et parée de l'un des plus grands et étincelant sourire qu'elle eut l'occasion de voir, Eri était à présent radieuse. Coupée de tout ou envahie, libre et légère de toute ombre, elle ne perçu même pas l'émotion qui s'empara du blond, les larmes aux yeux, comblé au possible. Mizuki ne put le retenir de son côté, ce sanglot qui rendait physique ce qui lui nouait les entrailles. Elle était au-delà de toute joie, rien ne pouvait décrire ce qu'elle ressentait de voir cette enfant prisonnière de son passé et qu'elle ne connaissait que depuis quelques semaines s'éveiller comme tel.  Rajoutant de l'eau dans l'air, les gouttes ne sillonnèrent pas ses joues et allèrent se perdre dans les hauteurs pour se joindre aux irisations.


Un tonnere d'applaudissements succéda les dernières notes.