Un brin sonnée, elle se focalisa sur le son souffle pour faire taire le bourdonnement à ses oreilles. Son tee-shirt était en lambeaux, la fermeture de sa jupe avait sauté et le vêtement de mousseline gisait un peu plus loin. Elle en avait oublié la présence de son vieux maillot sur elle, n'avait aucune idée d'où étaient leurs sacs, ses chaussures et sa veste. Des éléments futiles, bien en deçà de toutes les images brouillées qui s'imprimaient dans sa rétine.
Poussières, éclats, façades éventrées et débris disséminés aux alentours, elle ne distinguait plus rien de ce qui était il y avait à peine une petite demi-heure une rue commerçante. Un nuage couleur sable masquait sa vue.
- Tout le monde va bien ? Oui ? Où es-tu ? Où sont-ils ? A qui est cette voix ? Il y a quelqu'un sous les décombres ?
Elle ne distinguait rien. Ni qui parlait, ni d'où cela venait. Sa seule perception était la chaleur dans ses bras, les tremblement, les pleurs.
« Maman... j'ai peur... aide moi s'il te plait... »
Lorsque l'air perdit son opacité sous le vent, qu'elle pu de nouveau distinguer l'autre côté de la route, la situation se fit claire dans son esprit. Elle ferma ses yeux une dernière fois.
- Mississipi-san ! cria Kyoka. Est-ce que ça v-
- Reculez.
C'était un grondement, une voix viscérale en elle qui avait franchi la barrière de ses lèvres. Un ordre grave et profond, un timbre qu'elle ne se rappelait pas avoir un jour prit. Sa mémoire était de toute façon reléguée au second plan, seul le présent existait à ses yeux en cet instant.
- Mississi-
- J'ai dit : reculez. Je me fiche de savoir quoique ce soit.
Elle sentait sa peau frémir, ses dents grincer et le sang qui battait à ses tempes venait maintenant s'injecter dans ses yeux furieux.
La musicienne reprit le pas qu'elle avait fait, revenant à sa position initiale, stupéfaite. Les garçons n'osaient pas bouger non plus, figés sur place. Qu'était-il avenu de la voix timide et hésitante de la jeune femme ?
- Toi... ça va se jouer entre toi et moi.
Si le vilain lança un coup d'œil inquiet à son compère à terre, il se reprit bien vite et lança d'une voix ironique.
- T'veux m'affronter avec tes gouttelettes ? Et t'vas faire quoi ? Faire la pluie au-d'ssus de ma tête ? J'aurais encore préféré un des élèves de Yuei. Y'a moins d'fun à écraser une femme en justaucorps qui s'prend pour une héroïne que des gamins.
Une porte de plus céda en elle.
Lentement, en entendant chacune de ses articulation craquer, elle se remit debout, tenant toujours l'enfant contre elle. Elle sentait encore les battements effrénés de son cœur. Elle sentait le tremblement de ses mains agrippées à sa tenue. Elle sentait encore les sillons humides sur les joues du petit garçon qui avait niché son visage dans son cou.
De sa main libre, elle tenait fermement son trident, à s'en faire blanchir les jointures. Ses paupières s'étaient relevées, révélant le reflet furieux et sanguin de ses yeux.
- Tu as fait trois erreurs, commença-t-elle.
Le propre calme de sa voix la tétanisait, son cerveau refusait de penser à quoique ce soit, laissant son corps se mouvoir à sa guise.
- Premièrement...
L'homme à la salive frissonna.
- Je t'interdis de dire que ces élèves sont des gamins.
Elle déposa l'enfant dans les bras de Koji.
- Deuxièmement.
Elle récupéra son trident planté dans un mur, après qu'il ait frôlé l'oreille droite de sa cible.
- Je ne me prend pas pour une héroïne, je sais que je n'en suis pas une.
D'un nouveau bond, d'une fraction de seconde, elle réduit la distance entre eux à quelques centimètres.
- Troisièmement.
Elle pouvait sentir l'haleine acide lui piquer le nez.
- Tu as fait pleurer un enfant. A présent, c'est toi qui va pleurer.
L'oxygène quitta ses poumons, ses artères et ses veines. Sa vue se flouta encore une fois, ses sensations étaient lointaines. Le seul point dont elle avait été certaine, était la présence de cette vie en elle. Brièvement, fugacement, elle l'avait englouti dans sa fureur.
Mais elle ne l'avait pas gardé, elle n'avait pas assez inspiré ni sué pour cela. Elle savait qu'elle ne pouvait pas finir en seulement quelques mouvements, elle n'avait pas assez de force pour. Alors elle se dépenserait un peu plus, de quoi avoir assez de matière.
Celui-ci devait avoir quelques bases de self défense, il réussi à diminuer les dégâts. Mais il était encore troublé de son passage et trop lent, il du sentir quelques coups bien placés. Ses maigres ripostes n'eurent pas l'effet escompté, aussi efficace qu'un pétard mouillé. Que pouvait-il dissoudre lorsque sa cible était déjà liquide ? Mizuki alternait les fromes, les états, les positions refusait de reprendre le souffle dont elle avait besoin. Ça serait lui en laisser l'occasion, hors de question. Ses poumons, ou plutôt les morceaux qu'elle laissait intacts, la brûlaient, sa gorge était serrée, sa vue perdait encore de sa netteté. Elle avait pourtant retrouvé un semblant de lucidité pour compter chaque goutte qui cavalait sur son corps, ruisselait sur sa peau, s'écoulait sur ses membres et finissait sa course en s'écrasant au sol. Le nombre d'impacts, leur intensité, leur emplacement, il ne lui en manquait que sept.
Sept explosions à ses oreilles, sept morceaux d'elle qui finissaient parmi les autres dans la poussière et les gravas. Sept gouttes ou sept larmes, qu'elle comptabilisa en huit secondes, atteignant maintenant les trente depuis qu'elle l'avait englouti la première fois.
Il ne lui en fallu que deux de plus pour achever sa prison aqueuse.
Le vilain n'avait pas eu le temps de déglutir que les micromolécules dispersées tout autour de lui au gré des déplacements de la jeune femme s'étaient réunies, l'encerclant dans toutes les dimensions pour s'unir, le faisant prisonnier d'une bulle l'air dans une poche d'eau.
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Hello à vous petits aventuriers!
C'est une passage que j'avais en tête depuis bien longtemps, avant même d'écrire le chapitre 1. Un passage tiré d'un dessin que j'ai réalisé il y a maintenant plus de 2 ans, le temps passe vite! O.o J'espère avoir mis autant d'intensité dans ces mots quand dans mes coups de pinceau. Si vous connaissez un peu mon Insta et le dessin, n'hésitez pas à me le dire ^^
On se revoit dans une petite semaine pour la suite! Bon week-end à vous ~
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La force des larmes |My Hero Academia FF|
Hayran KurguBoku no Hero Academia FanFiction Pays différent. Rêve différent. Personnalité... troublante. Mizuki est parfois à côté du chemin principal. Alors autant poursuivre et valider son diplôme particulier dans un autre pays, le Japon semblait tout désigné...