La force des larmes |My Hero Academia FF|

Chapitre 48

Lorsqu'elle passa les portes du bâtiment, Mizuki fit assailli par le bruit ambiant qui n'avait pas diminué malgré l'avancée de la nuit. Si les lumières s'étaient tamisées par endroits, le nombre de personnes présentes avait diminués mais les rescapés restaient encore bien réveillés et s'étaient lancés dans un fabuleux Pictionary. Elle n'avait aucune idée de ce qui était représenté – un crocodile ou une brosse à cheveux ? – mais elle interrompit la partie lorsqu'elle referma le battant derrière elle.

- Mississipi ! s'écria Nezuko, où étais-tu partie ? On ne t'a pas trouvé dans les environs du bâtiment. On a fini par croire que tu étais remontée te coucher.

- Je me baladais un peu, répondit-elle avec un sourire penaud de les avoir inquiétés.

- Mais tu n'as pas eu froid ? Tu es sensible aux températures et elles sont tout sauf chaudes.

Difficile de réfuter la chose lorsque le bout de ses cheveux s'était rigidifié à causes des cristaux de glace emprisonnés dedans et qu'elle ne pouvait plus plier ses doigts gêlés.

- Ca va se réchauffer, dans pas longtemps ça ira mieux.

- Tout de même... ton appel a duré longtemps, s'inquiéta Hisashi. Tout va bien ?

Elle hocha la tête en lui adressant un visage réconfortant.

- Oui, ce n'était pas grand-chose.

- Tant mieux. Tu veux un thé pour te réchauffer ?

- Volontiers, merci.

Et tandis que le jeune homme partait s'affairer en cuisine, elle prit place que l'un des canapés, se positionnant en spectatrice d'une manche qui avait repris de plus belle.

Elle se sentait bien plus légère à présent. Sa discussion avec sa mère chatouillait encore son cœur, mais elle ne laissait derrière ses contacts que des traces de nostalgie et d'une certaine impatience quand au prochain appel. Quant à sa petite tête à tête avec Mirio, il s'était éternisé après le débat sérieux en petits sujets plus légers.

Le blond avait encore une fois récupéré sur ses doigts un peu de la pluie qui s'était écoulée de ses yeux, mais elle avait eu un sourire aussi grand et amusé que le sien à cet instant. Depuis son arrivée, elle avait cessé de compter le nombre de fois où il avait dû la rassurer, l'apaiser et se mouiller dans leurs échanges. Si elle était semblable à des averses intempestives, lui était le soleil qui venait redorer le tout après la grisaille. Une présence chaude et réconfortante qui offrait un horizon plus lumineux. Et elle pensait réellement qu'il avait des prédispositions avec ses cheveux aux chatoyants et ses yeux couleurs océan.

Une présence qui lui manquerait, mais qu'elle n'oublierait certainement pas après leur séparation. Elle espérait qu'il en serait de même pour lui, bien qu'elle ne se faisait aucun illusion sur le fait qu'elle serait bien moindre que d'autres personnes importantes dans la vie de l'adolescent et déjà parties pour ne nouveaux horizons.

Au cours des différents sujets, Sir était encore revenu alimenter les questions qu'elle avait à son sujet.

Sir. Sir Nighteye. Elle avait l'impression que son ombre était encore et encore sur chacune des discussions qu'elle avait avec sa pupille. Un homme déjà parti alors qu'elle n'était pas arrivée. Un homme qui avait épaulé le symbole de la paix. Un homme, un héro, un mentor, qui avait laissé son élève plus perdu qu'il ne le laissait voir. Fervent partisan du sourire, de la joie et de la positivité. Elle admirait cette force d'avoir toujours voulu se tourner vers la voie la plus compliquée.

Mais elle lui en voulait aussi de ne pas avoir appris à son élève comment vaincre la douleur en la laissant se montrer. Elle qui avait passé toute sa vie à donner forme à toute émotion, sans le vouloir, sans la voir, elle avait peur de constater un jour que sourire n'était plus que la seule chose que Mirio sache faire. Sourire pour ne pas souffrir, sourire sans jamais flétrir, sans jamais se trahir.

Mais si lui était son oreille, était le carnet vivant qu'elle remplissait de ses doutes, son autre mémoire au prisme encourageant, qui était la sienne ?

- Mississipi ?

Hisashi lui tendait une tasse fumante, un pli soucieux entre les sourcils.

- Ca va ? Tu fatigues peut-être ?

- Oui. Oui c'est ça, soupira-t-elle pour chasser le brouillard chaud s'élevant de la céramique.

Il lui sourit avant de s'éloigner de nouveau pour une quelconque occupation avant qu'elle ne le retienne, retardant sa plongée dans ses ruminations

- Dis, tu sais si Amajiki-kun est déjà couché ?

- Je crois oui, hésita-t-il en jetant un bref coup d'œil. Tu avais quelque chose à lui dire ?

- Non, pas spécialement. Je crois juste que c'est lui qui a hérité de mon cadeau.

- Oh, alors c'est toi la boite à outils ?

« Boite à outils ? »

Ses yeux s'agrandirent d'incompréhension.

- Je n'ai pas offert de boite à outil, répondit-elle perplexe, c'était une mallette à repas rouge avec un compartiment amovible.

- Ça n'était pas... on s'est planté, ça ne ressemblait pas à une boite à repas.

- Elle a une forme un peu différente des votre mais si, c'est une lunch box. C'est lui qui l'a eu ?

- Je crois que oui, à moins que ce ne soit Haya. Je l'ai vu la tenir mais elle c'est sûr elle dort déjà.

- D'accord, merci Hashimoto-kun. Je pense que je vais y aller aussi, je pourrais les voir demain.

- Très bien, bonne nuit alors.

Elle souhaita la réciproque à tous les rescapés de la classe et se dirigea vers sa propre chambre un peu plus éloignée.

Arrivée dans la pièce silencieuse, elle savoura la quiétude et la température agréable du lieu en laissant s'échapper un long soupir las et fatigué. Elle était terriblement tentée par son lit, son matelas délicieusement moelleux et le confort d'être allongé, mais avait encore quelques petites choses à faire avant d'y aller. Comme déjà se débarrasser de ses vêtements et défaire les nœuds causés par le vent.

Elle pouvait aussi, une dernière fois pour aujourd'hui, laisser son esprit divaguer. Elle se sentait tourner en rond, revenir sans cesse sur ses pas. Encore une fois, elle repensa à un certain garçon blond aux yeux bleus. Cela aurait pu être lassant de rapporter tellement de choses à lui, mais il ne faisait pas exprès et elle ne le contrôlait pas toujours, et parfois elle se fatiguait toute seule. Ses yeux commençaient déjà à s'humidifier de larmes ensommeillées.

Du bout du pied, elle poussa un peu plus loin son déguisement du soir et, après un rapide brossage de dents, se vautra sans grâce sur le couchage. Elle rentra dans sa dernière routine, celle consistant à se mettre en conditions pour la nuit. Dans son champ périphérique, elle tomba sur le bureau, son désordre constant, ses piles précaires et ses feuilles éparpillées. Quelque part dans ce décor désordonné, se trouvait un carnet auquel elle devait absolument penser le lendemain.

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Hello hello petits aventuriers!

J'ai finalement calé un petit moment pour parler (très vaguement oui) de la petite routine de Mizuki ^^ Pour ceux qui savent déjà, une référence est disponible sur mon Insta, c'est assez particulier :')
Mais un petit cadre réconfortant, ça fait toujours du bien ~

A bientôt pour la suite, avec peut-être encore quelques moments avec Mirio (je vous vois oui 👀). Bon week-end à vous ~