60. A la folie

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Merci à Mamasamamousse, Emelyne541, MiaoiFuki et robin_chan_ pour vos commentaires.

Bonne lecture.

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Law resta un long moment dans son sous-marin à fixer l'espace désormais vide où s'était tenue la silhouette de l'autre capitaine. Il s'était débarrassé rapidement du goéland affolé en le téléportant contre un galet mais il avait toujours du mal à reprendre son souffle après plusieurs minutes. Malgré tout, le fait de ne plus faire face au regard intense du garçon au chapeau de paille avait permis à la pression de retomber et son explosion de fureur s'était muée en une colère amère. Le chirurgien savait qu'il avait agi de manière totalement impulsive mais il ne le regrettait pas. Il ne croyait pas une seconde que Luffy mourrait parce qu'on l'avait jeté dans l'océan. La vie avait bien d'autres projets pour lui et c'était une raison de plus pour que Law le laisse à son destin et qu'il s'en retourne au sien.

Son embrasement avait également eu le mérite de l'aider à remettre les choses à leur place dans sa tête et il avait désormais les idées plus claires. Le chirurgien serra les dents. La réalisation était douloureuse et c'était probablement la raison pour laquelle il avait tant tardé à l'accepter, la laissant couver et enfler sous forme de colère. C'était tellement injuste. Il avait tenté de prendre une voie différente mais il se retrouvait face au même mur. Il avait lancé un challenge impossible au chapeau de paille. Il s'en était remis à lui pour qu'il pulvérise les barrières que le monde avait érigées autour de lui et Luffy s'y était attelé comme il le faisait toujours : avec détermination et brio. Il était presque parvenu à lui faire rendre les armes.

Et ô combien Law avait souhaité les déposer lui aussi. Détruire sa prison mentale, se libérer de ses limites et vivre pleinement. Comme il l'avait révélé à l'autre capitaine au milieu de la neige tourbillonnante, il ne voulait plus être seul. Il voulait désormais profiter de ce que la vie pouvait offrir, de ce que Luffy lui proposait. Il s'était pris à rêver car il avait été aveuglé par ses sentiments. Le garçon au chapeau de paille était sans nul doute un faiseur de miracles mais Law avait réalisé le chemin qu'il prenait lorsqu'il s'était retrouvé face à son regard implacable dans l'infirmerie du Sunny.

A cet instant, le chirurgien avait aperçu l'ampleur de ce qu'il s'apprêtait à tenir entre ses mains. Le tourbillon d'une passion à laquelle ni lui ni l'autre capitaine ne résisterait. Dans son sillage, il avait ainsi perçu l'ampleur de ce qu'il allait pouvoir détruire en même temps. Luffy. Il allait détruire Luffy en s'attachant à lui et il se détruirait en même temps qu'il lui ferait du mal parce que Luffy serait incapable d'abandonner et de se résigner. Il s'acharnerait jusqu'au bout, jusqu'à en mourir.

Law l'avait probablement toujours su. Il avait juste fermé les yeux et espéré une issue différente. Il avait eu un espoir fou. Il s'était dit que peut-être, Luffy pourrait forcer le destin mais il avait oublié qu'il ne s'agissait pas du destin de Luffy. Il s'agissait du sien. Et à cet instant où le garçon au chapeau de paille l'avait confronté directement, sa colère avait explosé car il ne pouvait plus ignorer la réalité. Maintenant, il ne lui restait qu'à agir en conséquence.

Law abandonna sa caisse à outils au milieu de la salle de navigation et se saisit simplement de son nodachi pour sortir à l'air libre. La chaleur et ses mouvements avaient fait glisser ses pansements et il sentait désormais la peau de son dos frotter contre ses vêtements de manière inconfortable. Puisque ses compagnons avaient montré leurs achats au médecin des chapeaux de paille et qu'ils n'étaient pas repassés par le sous-marin, il n'avait pas d'autre choix que de se rendre sur le Sunny pour aller les chercher.

***

Dehors, le chirurgien repéra tout de suite l'attroupement qui s'était formé entre son sous-marin et le bateau de l'autre équipage. Le sable descendait vers la mer à cet endroit et ses propres compagnons comme ceux du chapeau de paille s'y pressaient, le regard rivé sur l'océan. Il décida alors de les dépasser sans s'arrêter. Il avait peut-être interrompu leur petite fête mais il n'était pas inquiet. Dès que le chapeau de paille sortirait de l'eau, ils s'y remettraient sans attendre.

A l'ombre de nos cœursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant