Chapitre 54 : Les Maux d'Amour

62 4 4
                                    

Lili recommença à marcher en se retenant de soupirer. Elle était fatiguée et elle sentait que les milles questions de ses amis allaient encore plus la fatiguer. Elle les entendit la suivre et se retrouva rapidement entourée par les capuches noires. Elle se sentait néanmoins rassurée par la présence du traqueur même si elle était sûre que c'était celui qui avait le plus de questions. Lili sentait son inquiétude et sa jalousie. 

-Allez-y. J'imagine que vous avez plein de questions.

-En effet. Pourquoi les aidais tu ?  Lili se tourna vers Jane et répondit :

-Parce qu'ils menaçaient la ville. Leur présence était un danger. Protéger les innocents est un devoir chez les sorcières. Et, même, si nous avons des différents, avions plutôt, je me devais de les aider. 

-Même si ça mettait ta vie en danger ? - répliqua Alec avec ironie

-Est-ce que j'ai l'air sur le point de mourir ? - répondit Lili avec le même ton;
-Vous, les humains, vous n'avez vraiment pas conscience de l'importance de la vie. Enfin, j'espère que tu ne remettras pas en danger. Un jour, on pourrait vraiment arriver en retard.
Lili se retint de trembler. Elle avait l'impression qu'Alec savait qu'elle mijotait quelque chose et cela l'effrayait car elle n'avait parlé de son projet avec Rose à personne. Elle acquiesça simplement et continua à marcher vers sa voiture lorsque Jane lui dit :
-Nous devons prévenir Aro de la situation. Nous te laissons pour le moment.
Lili les salua donc et remarqua que Démétri ne partait pas avec eux. La façon qu'il avait de regarder la jeune femme la troublait. Lili avait l'impression qu'il sondait son âme. Démétri s'approcha d'elle et la sorcière eut son dos collé à sa voiture. Le vampire jouait clairement avec l'effet qu'il lui procurait et il semblait en être fier. Démétri frotta sa joue à celle de Lili et murmura à son oreille :
-Tu ne suis jamais ce que l'on te dit.
Après que Lili eut réussi à maîtriser sa respiration, elle répondit d'une voix très basse que le vampire entendit parfaitement :
-Il faut croire que c'est plus fort que moi.
Le traqueur eut un petit rire et il regarda ensuite la jeune femme dans les yeux avant de poser sa main sur sa hanche et de la caresser.  Lili ne put empêcher son coeur d'augmenter la cadence. Le vampire frôla ensuite ses lèvres, même l'éraflure, sans ciller et Lili oublia ce qu'elle devait défendre. Elle avait besoin de ce contact. Cela faisait trop longtemps. Mais Démétri retira sa main sans l'embrasser, ce qui laissa une Lili frustrée comme jamais.
-Je conduis. Tu as pris un coup.
Le vampire lui ouvrit ensuite la portière et Lili décida de cacher ses sentiments. Il ne devait pas voir qu'il avait gagné. Il ne devait pas voir qu'elle le désirait plus que tout.

Le trajet se passa en silence. Lorsqu'ils arrivèrent chez Lili, le vampire se précipita immédiatement vers l'armoire à la pharmacie et entreprit de désinfecter sa lèvre. Lili le regarda faire, surprise de son attitude. Lui, elle en était certaine, se doutait qu'elle lui cachait quelque chose. Le vampire ne la regardait même pas et lorsqu'il comprit que ça n'allait pas guérir rapidement, il passa un coup de langue et sa blessure guérit immédiatement. De ce contact, la jeune femme garda quelques rougeurs avant de s'adresser au vampire :
-Démétri, je vais bien.
Le vampire la regarda enfin et détailla son visage. Elle avait les cheveux décoiffés, ce qui n'arrivait pas souvent, et ses yeux étaient entièrement concentrés sur le traqueur. Et ses lèvres, ses jolies lèvres qu'il avait envie d'embrasser étaient entrouvertes. Démétri ne s'attarda pas sur elles car il risquait de craquer. Il posa ses mains sur les joues de son âme soeur et passa son pouce sur sa pommette.
-Mon ange, tes émotions me disent le contraire. Tu te souviens que je peux les sentir ?
Lili acquiesça et le laissa continuer :
-Pendant toutes ces semaines, je n'ai ressenti que de l'anxiété, de l'incertitude et de la peur. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas.
Lili brisa le contact visuel avec lui et soupira. Elle n'avait pas prévu d'avoir cette discussion avec lui maintenant. Elle aurait préféré qu'il lui parle de la naissance des sentiments envers lui plutôt que de l'affaire Rose.
-Tu as raison. Il y a quelque chose que je ne te dis pas. Parce que peu importe mes arguments, tu seras forcément contre l'idée. Et je ne veux pas de tensions entre toi et moi.
Lili fit une pause. Elle avait très peur de sa réaction. Elle ne voulait pas qu'elle remplace l'ancienne tension entre les Cullen et elle. Démétri, bien qu'inquiet, la laissa continuer.
-Je veux tuer Rose. Je m'entraîne à ça depuis mon retour de Volterra.
Lili avait tout déballé d'un coup et elle se sentit plus légère. Malheureusement, cela ne dura pas assez longtemps. En effet, le regard du traqueur changea. Il était maintenant énervé et doublement inquiet.
-Pardon ?
-Elle a besoin d'être stoppée, tu le sais aussi bien que moi. Elle ne peut pas rester en vie.
Lili regarda à nouveau le vampire et il comprit qu'elle était déterminée. Il aurait préféré entendre n'importe quelle autre chose plutôt que celle-ci. Il ne pouvait imaginer Lili se battre contre Rose. Parce qu'il avait trop vu ce que Rose faisait à ceux qu'elle considérait comme des traîtres. Il ne pouvait imaginer Lili à leurs places. Il ne pouvait la perdre. Il ne pouvait pas la voir morte, étendue, les membres brisés et vidée de toute vie. Il ne pouvait pas. Lili était devenue quelqu'un d'essentiel à son bonheur. Sans elle, il n'existait pas.
-C'est du suicide.
Lili se détacha de son emprise et répondit :
-Tu penses que je suis trop faible pour la vaincre ?
-Non. Mais j'ai vu trop souvent ce dont Rose était capable. Tu as vu seulement la moitié de ce qu'elle peut faire. Elle est monstrueuse.
-C'est pour ça que je me prépare. Je l'attaquerais seulement lorsque je serais sûre de pouvoir la contrer.
Démétri la regarda et s'arrêta de parler. Ils étaient tous deux des tempéraments forts et il ne voulait pas la blesser en disant quelque chose qu'il regretterait. Il lui demanda donc calmement :
-S'il te plaît, Lili. Dis-moi que tu as demandé de l'aide à d'autres sorcières. S'il te plaît, dis-moi que tu ne seras pas toute seule.
Lili retint ses larmes. Le ton suppliant du vampire, qu'il n'employait jamais l'attristait. Mais elle ne supporterait pas de le voir blessé par Rose. Elle sentait petit à petit la tension pourtant éloignée renaître entre eux. Elle regrettait vraiment de ne pas avoir mieux dissimulé ses sentiments là, à défaut des autres.
-Personne ne sera blessé pour moi. Personne. Je ne l'autoriserais pas.
Mais elle avait quand même blessé le vampire. Elle avait remis tout ses sentiments en doute. Encore, Démétri pensait qu'il avait surestimé leur lien et qu'elle ne tenait pas à lui de la même façon. Comme ils refoulaient chacun leurs sentiments pour l'autre, ils ne se comprenaient pas. Ils pensaient chacun à ne pas blesser l'autre mais à la fin, ils faisaient pire que mieux. La vérité, c'était que Lili et Démétri manquaient tous les deux de confiance en soi et qu'ainsi ils ne se voyaient pas comme l'autre le voyait. Démétri s'approcha donc de Lili et lui demanda :
-Alors tu as prévu de tuer une meurtrière de masse sans aide extérieure sans me prévenir ?
-Oui.- lui répondit Lili sur le même ton froid et distant. En voulant protéger tout le monde, Lili éloignait d'elle tout ceux qu'elle aimait, et particulièrement celui qu'elle aimait le plus. Le problème c'est qu'elle ne se rendit compte qu'en voyant la lueur blessée dans les yeux du vampire avant qu'il lui réponde froidement :
-Bien.
Démétri s'approcha alors vivement d'elle et Lili crut un instant qu'il allait l'embrasser mais ses lèvres ne firent que la frôler, avant que le vampire la laisse, seule, au milieu de la pièce.

DAWN I: THE CHOSEN ONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant