Chapitre 10 : La Vipère et l'Aigle

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Démétri tendit l'oreille et se retint d'éclater de rire pour la 5ème fois de cette semaine. Ce qui l'amusait autant, c'était le bruit que faisait Santiago lorsqu'il retombait sur le sol après avoir certainement flotté pendant quelques secondes. Cela faisait deux semaines que le vampire entraînait la jeune prodige et on ne pouvait nier que ces progrès étaient considérables. Mais voilà, "ses exploits" avaient tellement été relatés dans tous les château que Santiago préférait goûter le sol plutôt que de connaître un des moins délicieux tours de magies que Lili était en mesure de réaliser. Or, ce n'était pas d'un punching-ball qu'elle avait besoin mais d'un véritable entraîneur, afin qu'elle soit un minimum en mesure de faire face aux dangers, qui eux ne se laisseraient pas faire. Le vampire prit alors la décision de se diriger vers la salle d'entraînement. A sa grande surprise,  le vampire vit Santiago en sortir, le visage fermé et visiblement empli de colère. Lorsqu'il aperçut Santiago , le traqueur ne put s'empêche de sourire.
-Je n'en peux plus ! J'abandonne !
-Tu es trop doux avec elle, Santiago. Le traqueur ne pouvait que railler son ami. Son agacement  était très drôle.
-Je te rappelle qu'on ne doit pas la blesser. J'aimerais t'y voir.
-Oh, mais avec plaisir. Tu devrais aller changer ta veste, elle est toute poussiéreuse.
Santiago le poussa et Démétri entra dans la salle quand une figure féminine lui fonça dessus.
Lili était  visiblement aussi agacée que son entraîneur.
-Laisse moi passer,- La jeune femme ne masquait même pas son agacement et avait visiblement très envie de sortir. Ce que Démétri n'avait pas du tout l'intention de faire.
-Ne me donne pas d'ordre, ma douce.- À l'entente du surnom que le vampire lui avait attribué, la jeune sorcière leva les yeux au ciel. Ce surnom ne lui plaisait pas forcément et particulièrement le déterminant possessif qui accompagnait le nom. Elle ne supportait que Démétri l'associe à lui alors qu'elle n'avait rien demandé. Si elle savait...
-Démétri, je suis sérieuse, laisse moi passer. Tu n'en as plus conscience mais les humains sont soumis à des besoins comme ceux de se reposer ou de manger.- Lili ponctua sa requête d'un sourire qu'elle voulait sympathique mais qui trahissait son agacement. Démétri ne pouvait s'empêcher d'admirer ses yeux brûlants de détermination.
-Non, je ne crois pas, après une réflexion posée et réfléchie, tu vas rester là.
-Très bien, alors je vais passer sans ton accord dont je n'ai nul besoin...

En moins de trente secondes, la jeune sorcière se retrouva plaquée contre le torse dur du vampire, la tête et surtout les mains maintenues par chaque bras du vampire. La jeune femme ne pouvait ni bouger, la prise du vampire étant trop forte.
-Je ne peux  pas bouger, qu'est ce qui ne va pas chez toi à la fin ?
C'était un soupir, si doux, qu'un être humain aurait dû lui faire répéter pour comprendre clairement mais lui, Démétri l'avait entendu très clairement.
-Santiago a été trop doux avec toi, ma douce. Tu es morte si tu tombes sur un vampire du Clan de Rose actuellement avec son entraînement.
-Non, sans blague, si un vampire me tombe dessus je m'en sortirais pas ?
-Toujours aussi insolente, hein ?
-Toujours aussi arrogant, hein ?

Le vampire ne put s'empêcher de rire face à cette humaine, si fragile qu'il lui tenait tête quand des vampires se soumettaient.  Il se pencha à son oreille et lui dit :
-Tu n'es pas obligée de te servir de tes mains pour faire de la magie et ainsi envoyer valser tout le monde. Même si j'imagine que ses mains peuvent, dans d'autres domaines te servir..
-Espèce d'idiot !-râla la jeune femme qui avait compris qu' arrêter de se débattre pour glisser comme une vipère était une meilleure stratégie.
-Tais-toi et écoute moi, ma douce. Tu dois seulement te focaliser sur ce que tu vises à provoquer et ce sur  quoi tu veux le provoquer.

La jeune femme, pressée de s'extirper de cette position plutôt humiliante, décida de l'écouter et de fermer les yeux. Elle visualisa alors l'action, ici envoler le traqueur dans le mur.
Puis l'objet, en l'occurrence le vampire.
Et cela vint très naturellement. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une lueur rouge y siégeait, qui surprit le vampire, qui juste après valsa dans le mur avant de finir sa course au sol. Démétri se retrouva donc par terre devant Lili, qui affichait un sourire ravi. Il lui sourit avant de se relever et de lui dire:
-Tu as réussi. Tu avais juste besoin d'un petit de pression.- Lili baissa la tête avant de la relever et afficha cette fois son sourire sincère, celui qui la faisait littéralement briller.
-T'envoyer valser comme je l'ai fait  valait le coup d'endurer cette pression, en réalité.
-Ma magnifique Lili, je ne sais comment prendre cette réponse. Je me trouve très sympathique et  plusieurs personnes peuvent même en témoigner.
D'ailleurs peut-être que pour améliorer la vision que tu as de moi, tu accepterais de m'accompagner dans les jardins ?
-Pourquoi pas.

Démétri savait parfaitement où il allait l'amener. Le Château de Volterra  disposait d'une sorte de balcon qui était envahi par les mêmes plantes que le jardin. Il savait que Lili les adorait et il savait encore plus que de ne pas se retrouver près des vampires lui plairait. Lorsqu'ils arrivèrent au lieu, il remarqua l'air ravi et surpris de la jeune femme.
Ils s'assirent en silence et contemplèrent les grands jardins du château, qui sous cet angle paraissaient encore plus majestueux.
Démétri ne voulait plus embêter la jeune femme. Il souhaitait à présent sent qu'elle se sente bien en sa présence. Il voulait qu'elle puisse également se sentir en sécurité. Après quelques minutes, ce fut elle qui parla la première :
-Ma mère me parlait souvent de l'Italie et de ses paysages magnifiques et intimistes. Avant je pensais qu'elle se moquait de moi, mais désormais je ressens ce qu'elle ressentait : de la sérénité et de l'apaisement. C'est magnifique.
-Elle aurait été fière de toi, j'en suis certain.
Pour seule réponse, il obtint un sourire qui aurait pu le faire rougir si du sang parcourait ses veines.

Lorsque Démétri remarqua que la jeune femme frissonnait, il lui prêta sa veste. Ils restèrent longtemps, comme cela, isolés, sereins et épaules contre épaules.

DAWN I: THE CHOSEN ONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant