J'enfile une veste, ouvre la porte d'entrée avant de me retourner vers le salon :
— Simon, t'es prêt ?
— J'arrive, me répond-il depuis l'étage.
Il arrive quelques secondes plus tard, embrassant maman sur le front avant de me rejoindre.
Nous montons sur nos skateboards d'un même mouvement, et commençons à rouler. Il fait doux, mais les températures se font de plus en plus basses ces derniers temps, surtout lorsque la nuit tombe.
— J'espère que tu as bien calculé, et qu'on sera là pile à temps, dis-je au brun à mes côtés. Il porte le sweat orange que je lui ai offert l'année dernière, sa capuche sur la tête. Il s'amuse à zigzaguer entre les lignes blanches au centre de la route.
— Mes calculs sont toujours bons. On y sera même avant. Prem's sur la digue ! crie-t-il avant d'accélérer comme un fou.
— Tricheur !!! Tu ne m'as pas prévenu ! je ris alors, poussant aussi fort que je le peux sur ma jambe droite afin de le rattraper.
Nous arrivons à quelques secondes d'intervalles à la plage, et je ne peux m'empêcher de lever mon majeur au visage de Simon lorsque celui-ci me dit « Prem's! », me faisant un clin d'œil rempli de fierté.
— On s'assoit sur le sable ou on reste sur la digue ? je demande, attachant mes cheveux rapidement.
— Comme tu veux, mais je t'avoue que j'ai un peu la flemme de retirer le sable de mes fringues.
— On reste ici alors. Wow, on commence déjà à voir le soleil descendre, on est arrivé au bon moment !
Mon frère adoptif pose ses coudes sur le muret en pierre, et je m'approche pour faire de même.
Le ciel se colore d'orangé et de rosé, et je peux sentir les effluves de l'eau de mer. Il y a quelque chose de tellement apaisant, à être ici, avec la personne la plus importante de ma vie, un ciel magnifique, et le bruit des vagues un peu plus bas.
— Tu ne trouves pas ça dingue, de te dire que ce ciel, cette plage, des milliers et des milliers de gens les ont vus, des milliers d'années avant nous ? je demande, fermant les yeux.
— Si. Totalement. Et le son que font les vagues était le même il y a des milliards d'années. Des dinosaures ont sûrement foulé cette même digue sur laquelle nous sommes, et des tas d'animaux et de bestioles bizarres qui n'existent plus aujourd'hui devaient nager sous cette même eau.
Je tourne la tête pour le regarder, et il fait de même, me souriant.
— Tu crois qu'on était des dinosaures avant ? Et qu'on a fait que de se réincarner depuis, jusqu'à devenir Joy et Simon ?
Il rit et tourne de nouveau les yeux vers le soleil, qui commence à s'enfoncer dans l'eau.
— T'es vraiment perchée des fois, tu sais ?
Je lui mets un coup sur l'épaule.
— Mais je crois que, ça se peut, ouais. Peut-être. Si c'est vrai, je devais sûrement être la plus grosse espèce de dinosaure. Je devais effrayer tous les autres.
Je lève les yeux au ciel, souriant tout de même comme une gamine.
— Mouais. Tu ne devais pas m'effrayer, moi. Et moi, je suis sûre que je devais être une reine, dans le passé. Si ça se trouve, j'étais Marie Antoinette.
— Pfff, alors là !
Je peux clairement voir la fossette sur la joue gauche de Simon, et cela me fait sourire davantage.

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Et plus encore
RomanceLa famille d'accueil de Joy l'a adoptée quand elle était encore enfant, elle a donc grandi avec le fils de ses parents adoptifs. Ils devraient se considérer comme frère et sœur, pourtant Joy développe des sentiments tout sauf fraternels envers Simon...