Chapitre 42

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Eli passe tellement de temps en dehors de la maison (entre l'université, les visites chez sa mère, et surtout les moments où il est avec Paul) que Simon et moi sommes quasiment totalement seuls la plupart du temps. Alors, inévitablement, on ne cesse de se rapprocher. Et c'est encore pire depuis deux jours, depuis ce soir où je lui ai expliqué pour notre père, et où un poids semble s'être soulevé de ses épaules.

Il ne se gêne même plus à me draguer ouvertement, et me voir entrer dans son jeu le rend on ne peut plus heureux. Il n'arrête pas de me chercher, mais il attend que ce soit moi qui fasse le premier pas, il veut que ça vienne de moi, cette fois-ci. Et je sais qu'il sait que je ne vais pas résister bien longtemps. Après-tout, je ne lui ai jamais résisté.

Cette nuit, pour la première fois depuis...eh bien, depuis deux ans, mon meilleur ami dormira chez Paul. Il m'a téléphoné tout à l'heure, pour me dire qu'il rentrerait tard (encore) et de ne pas l'attendre pour me coucher. J'ai donc insisté pour qu'il passe la nuit avec son copain parce que je sais qu'il en meurt sûrement d'envie depuis des lustres, et après avoir contesté quelques minutes, Eli a cédé, à condition qu'au moindre cauchemar, je l'appelle.

C'est donc pourquoi je me retrouve, assise dans mon lit devant une série de science-fiction, à manger des chocobons comme je le faisais quand j'avais quinze ans.

Toc, Toc.

Une tête apparaît derrière la porte entrouverte, et lorsqu'il voit que je souris, Simon entre entièrement dans la chambre.

— Je te manque déjà ? dis-je, moqueuse.

— Non, je suis juste venu pour les chocolats, répond-il en se servant dans mon paquet.

— Hey ! pas touche !

— Ou sinon... ?

Je cache le paquet dans le tiroir de ma table de chevet, et pointe le doigt juste devant le nez du brun :

— Ne t'avise surtout pas de toucher à un seul de mes chocotropmégabons, ou je te brise les doigts.

Il éclate de rire, et je ne parviens pas à réprimer un sourire non plus.

— Pardon, j'ai dû mal entendre, pendant une seconde, j'ai cru que tu osais me menacer...rit toujours le débile qui me sert de colocataire.

— Oh mais oui, je te menace ! non mais, pour qui tu te prends, sale voleur...

— Très bien, alors puisque c'est comme ça...

J'ai juste le temps d'hurler et d'essayer de sauter en dehors du lit que Simon m'attrape, et me plaque contre le matelas, se positionnant à califourchon sur moi. D'une main, il maintient mes bras tendus au-dessus de ma tête, et de l'autre, il ferme mon ordinateur portable et le pose par terre.

— Tu ne souhaites toujours pas retirer les menaces que tu as proférées à l'instant ? demande-t-il, souriant comme un idiot.

— Va te faire foutre, Sim-Sim, je le provoque.

— Tu sais que j'ai des moyens de tortures particulièrement... efficaces, susurre-t-il, glissant son nez le long de ma mâchoire.

Son souffle chaud s'écrase dans mon cou et des milliers de frissons parcourent ma peau.

— Je suis particulièrement...résistante, je chuchote à mon tour, mes lèvres frôlant son oreille.

C'est totalement faux.

Il fait comme si ça ne lui faisait aucun effet, mais je le vois avaler difficilement.

Il déplace délicatement une mèche de mes cheveux qui tombe entre mes yeux, et fait glisser son doigt le long de ma joue, puis de mon cou, avant de parcourir ma clavicule, où il pousse la bretelle de mon débardeur pour libérer mon épaule. Son doigt continue sa traversée le long de mon bras, et c'est au tour de sa bouche de venir se poser sur le coin de mes lèvres. Il trace une lignée de baisers humides passant de mon menton à mon cou, à ma poitrine, à mon ventre. Ma respiration ne cesse de s'accélérer, et la température de mon corps grimpe en flèche.

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