Chapitre 6

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Nous retournons à la petite fête, Laura agissant comme si de rien n'était, alors que je suis un maelström d'émotions. Maintenant que je le sais, j'ai l'impression de tout comprendre.

Nos regards se croisent avant que je ne m'assoie et mon cœur, comme s'il avait senti un signal, s'accélère comme un fou. Et maintenant, je sais pourquoi. Enfin, j'accepte de comprendre ce que je ressens, alors qu'il y a encore vingt minutes, je me serais demandé pourquoi ce cœur déconnait autant pour rien, préférant faire semblant de ne rien voir plutôt que d'accepter la réalité.

Je vois aussi les regards entre Laura et Eli, que je ne voyais pas réellement avant, et c'est tellement évident que je me demande comment j'ai pu passer à côté de ça aussi.

C'est comme ça que Simon et moi nous regardons ?

Pourtant... Un côté de moi flippe. Parce qu'il est mon « frère », et c'est déjà un gros, énorme problème. Mais en plus de ça, je doute que mon amour soit réciproque. Il me considère vraiment comme sa petite sœur, et Laura se trompe lorsqu'elle dit qu'il me reluque ou qu'il est jaloux.

Pourquoi suis-je tombée amoureuse de lui ? Pourquoi seulement depuis un an environ ? Qu'est-ce qui a bien pu déclencher ça ? J'ai bien une idée mais...

Si. C'est probablement ça : Il avait embrassé une fille au Jake's. C'était juste pour un pari ridicule entre Paul et lui, mais je me souviens, comme mon cœur m'avait fait mal. Je lui avais fait une crise pas possible en rentrant, sans même savoir pourquoi. Je ne savais pas ce qu'il me prenait, mais j'étais folle de rage. Au final, je crois que j'étais surtout énervée parce que je ne comprenais pas ma douleur, parce que je ne voulais pas la comprendre... C'est cette fois-là que les disputes ont commencé.

Bordel, j'ai encore du mal à réaliser la merde dans laquelle je suis : être amoureuse de Simon... Putain.

— Et toi, Joy ?

— Hein, quoi ? je réponds, faisant rire les autres.

— Tu prends quelle pizza ? répète Tania, me montrant les deux restantes.

Dans tous les cas, je n'aime pas les olives noires, mais je n'aime pas non plus le fromage de chèvre. Mince, j'aurais dû me concentrer plus tôt pour prendre un goût qui me plaisait plus. J'opte donc pour celle avec les quelques olives dessus.

Immédiatement, Simon vient me les prendre et je prends les morceaux de tomates sur la sienne, avant de commencer à manger.

— C'est vraiment trop chou. Vous n'avez même pas besoin de vous mettre d'accord, tu sais qu'il n'aime pas les tomates et lui que tu n'aimes pas les olives, chuchote Laura dans mon oreille.

Je ne peux m'empêcher de sourire.

Environ trente minutes sont passées, et la musique Maldon se met à résonner à fond dans l'appartement. Nous nous précipitons donc au salon, et nous commençons à danser comme des fous. On fait un peu n'importe quoi, on saute, on trébuche, on se dandine comme des gamins, mais on rit aux éclats.

« Nettoyez, balayez, astiquez... »

Nous chantons toujours en remuant comme des déterrés. La musique s'arrête ensuite et nous allons boire un verre, essoufflés. Mais, à peine assis, que la célèbre musique de Grease démarre. Paul vient alors me tirer par la main, tout en chantant. (Il chante particulièrement faux, surtout avec quelques verres dans le nez) Je glousse, moi aussi sûrement un peu éméchée finalement, et nous commençons à danser tout en riant.

Paul me prend ensuite par les hanches, collant nos deux corps. Mon sourire ne quitte pas mon visage, et je chante comme si nous étions en discothèque. Tania, Laura et Eli applaudissent au rythme de la musique tout en nous encourageant « ouuuh ! » « Plus près allez ! » crient-ils dans leurs mains en guise d'haut-parleurs. Nous remuons alors davantage nos bassins collés, tout en balançant nos bras dans tous les sens.

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