Et plus encore

Chapitre 39

Lorsque j'entre dans le salon en cette fin de matinée, je vois Simon, assis en tailleur devant la table basse. Il est en train d'écrire sur une feuille, et il semble tellement concentré que je n'ose plus avancer, de peur de faire un bruit qui pourrait le déranger.

— Tu peux faire ce que tu as à faire, Joy, j'ai presque fini de toute façon.

Evidemment. Bien Sûr, qu'il m'a immédiatement sentie derrière lui. Je me dirige alors vers le frigo où je récupère un yaourt et du jus de fruits.

— Tu ne m'avais pas dit, que tu étais devenu une célébrité, dis-je en m'asseyant à table.

— Une « célébrité », t'abuses un peu.

— Tu fais des millions de vues ; perso j'appelle ça devenir célèbre.

— Si tu le dis, répond Simon, toujours penché sur sa feuille.

Je finis mon petit repas et vais m'installer sur le canapé, près du brun qui continue d'écrire. Il semble se relire avant de plier la feuille et de la mettre dans la poche arrière de son jean. Il soupire, et penche la tête en arrière pour venir la poser sur le canapé, près de mes jambes.

— C'est quoi ta théorie à toi, sur les étoiles filantes ? me demande-t-il soudainement, les paupières fermées.

— Mmmh...comme tout le monde, je dirais : qu'elles exaucent nos vœux.

— Tu en as déjà fait ? Des vœux, je veux dire.

— Oui, quelques-uns. Et toi ? Je réponds, le regard rivé sur son visage.

— Quand j'étais petit, je crois. Tu avais souhaité quoi ?

— T'es bien curieux toi, je souris.

— Aller, dis-moi !

— Je ne suis plus certaine mais il me semble avoir déjà souhaité...un cheval. J'ai aussi déjà fait le vœux de ne jamais te quitter toi et tes parents...

Il rit doucement, et je meurs d'envie d'embrasser sa fossette.

Bordel, ce que ça m'énerve ce besoin physique que je ressens encore et toujours pour lui !

— Et c'est quoi ta théorie à toi ? je demande pour éviter de m'attarder sur ce que mon corps désire.

— Tu vas trouver ça débile, mais...la première fois qu'on a regardé Titanic, tu t'en rappelles ? (Je hoche la tête, même s'il ne peut pas le voir) Après ça, j'ai passé des jours sur YouTube à regarder des extraits, et j'étais tombé sur pleins de scènes qui ont été coupées du film.

— Ouais, tu tenais absolument à me les montrer ce jour-là, je ricane.

— Je m'en souviens, ouais. Eh bien, tu vois cette scène où Rose et Jack voient une étoile filante ? (Je hoche à nouveau la tête inutilement) Jack dit à Rose que chaque étoile filante est une âme qui s'en va au paradis. Depuis que j'ai vu ça... je pense la même chose. Moi aussi j'aime à croire qu'une étoile filante est en réalité une âme filante vers le paradis, que c'est un défunt qui rejoint la paix. Je trouve ça beau, et j'espère plus que tout que c'est ce que c'est.

— J'aime beaucoup aussi cette théorie, je souffle, le regard perdu sur le sol. Et tu crois qu'on devrait quand même faire un vœux lorsqu'on en voit une ? j'ajoute, me souvenant que c'est ce que Rose demande à Jack.

— Pourquoi ? Tu ferais quoi comme vœu ? Demande-t-il en ouvrant les yeux pour les diriger dans les miens.

Je suis presque certaine que c'est exactement la réplique de Jack, alors, me prenant au jeu (et aussi parce qu'il y a une grande part de réalité là-dedans), je réponds :