— Je savais que d'ici la vue serait superbe, s'émerveille Simon.
Il a raison, c'est sublime.
Malgré les basses températures de ce mois d'automne, il a fait un temps magnifique aujourd'hui, et le brun a tenu à ce que nous allions voir le coucher de soleil ensemble. Nous sommes alors partis en voiture sur une petite colline en sortie de ville, parce que nous savions que la vue d'ici serait parfaite (les couchers de soleil, ça nous connaît ; on les admirait sans arrêt avant).
Nous sommes donc assis, protégés du vent frais de la soirée dans l'habitacle de l'auto et avec un plaid sur nos deux corps.
Le soleil descend lentement dans le ciel, nous enveloppant de toutes ses couleurs orangées. Je ne peux m'empêcher de dévier le regard sur Simon ; son œil droit que je peux voir de profil brille d'un halo ambré qui reflète ce qu'il est en train de voir : le soleil. Une mèche lui tombe sur le front, et une barbe de quelques jours commence à apparaître sur ses joues, le rendant incroyablement...sexy. Il sent mon regard posé sur lui et tourne le sien dans ma direction :
— On est venus admirer un soleil couchant, Joy, rit-il. Tu as tout le temps de m'admirer moi à longueur de journée, profite plutôt du spectacle pour l'instant.
— "In a room full of art, I'd still stare at you", je cite pour me justifier. Je n'ai pas besoin de lui donner la traduction (« Dans une pièce remplie d'œuvres d'art, je continuerai à ne contempler que toi »), parce qu'il comprend l'anglais autant que moi, et ses yeux se plissent sous le sourire immense qu'il se met à afficher.
— Fais gaffe, je serais presque tenté de me faire tatouer cette phrase. Elle est de qui, déjà ? dit-il, posant sa main sur ma cuisse.
— Si tu commences à te faire tatouer chaque belle parole qui sort de ma bouche, tu n'auras bientôt plus de place...je le taquine. Et mmmh...je crois que c'est de St Anthony Motel, mais je ne suis vraiment pas sûre.
Le brun hoche la tête avant de se concentrer de nouveau sur le paysage devant lui, et je l'imite.
— D'ailleurs...tu comptes me raconter l'histoire derrière tous ces tatouages que tu as, ou c'est top secret ? je demande, après quelques minutes de silence.
— Si tu as la patience, je peux tout te dire, tu n'as qu'à demander.
— Mmmmh...Ok, alors on va commencer par tous ceux qui sont visibles, je commence en me tournant de nouveau vers lui. Les autres...on verra ça à la maison.
Je sors son bras droit de dessous le plaid, et relève la manche de son sweat.
— Lui, qu'est-ce qu'il signifie ? je demande en pointant du doigt l'aigle aux ailes déployées qui recouvre le dos de sa main.
Il le regarde, comme s'il le découvrait lui aussi, et répond :
— C'est l'un des premiers que j'ai faits, figure-toi. Je l'ai fait principalement parce que c'est un animal que j'adore, comme tu le sais déjà. Je suis fan de la façon que les aigles ont d'être si...puissants, si sûrs d'eux. Je les admire, parce que je n'arriverai jamais à me sentir aussi fort et aussi beau, malgré mes capacités humaines à parler, chanter, créer, construire et tout ça...eux n'ont même pas besoin de dire un mot pour te rabaisser. Tu n'as qu'à les regarder pour te sentir inférieur, et je trouve ça plutôt cool, tu vois ?
J'acquiesce, le sourire aux lèvres : Lui et les symboles, c'est quelque chose.
— En tout cas, ce tatoueur dont tu m'as parlé, il est vachement doué. Tous tes tatouages sont absolument incroyables, il a fait un travail remarquable.
— C'est pour ça que je ne compte pas me faire tatouer par qui que ce soit d'autre un jour.
Je parcours son bras du regard, mais décide de procéder dans l'ordre, et montre le tatouage qu'il a au-dessus du poignet : un ballon de basket, simple mais réaliste.

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Et plus encore
RomanceLa famille d'accueil de Joy l'a adoptée quand elle était encore enfant, elle a donc grandi avec le fils de ses parents adoptifs. Ils devraient se considérer comme frère et sœur, pourtant Joy développe des sentiments tout sauf fraternels envers Simon...