Chapitre 7

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Je reviens du Skate-park, debout sur mon skateboard. La sensation des roues sous mes pieds, du vent frais caressant mes joues me détendent. Parfois, j'aime retirer mes écouteurs pour entendre le son des roues sur le bitume, mais ce que je préfère (même si c'est loin d'être prudent), c'est de rider avec du rock dans les oreilles. J'oublie le monde extérieur, j'oublie la vie des autres, de cette dame qui me regarde mal lorsque je la frôle sur le trottoir, de ce petit garçon qui manque de me faire tomber en tapant dans son ballon qui vole dans ma direction... de cet homme qui fixe son téléphone avec les yeux froncés... Je ne fais que les voir comme les détails d'un tableau qui sont insignifiants, que la plupart des gens ne remarquent même pas, mais qui sont tout de même super importants.

Cette petite virée me fait le plus grand bien, avec tout ce stress en ce moment, toutes ces questions, tous ces moments que je me repasse en boucle... j'avais besoin d'air, besoin de m'enfuir loin de tout ça pour quelques heures. Alors c'est sereinement, que j'arrive dans ma rue.

Mais cette sérénité est de courte durée : là, devant ma maison, Simon et Séléna discutent. Évidemment, elle sourit comme une idiote. J'attrape ma planche d'une main en la descendant, avant de me poster à leurs côtés.

— Salut, dis-je, un énorme et faux sourire sur la face.

— Bonjour Joy ! répond gaiement la blonde.

Le pire, c'est qu'elle est vraiment contente de me voir, elle ne fait même pas semblant...

Je me déteste d'être aussi jalouse et mauvaise.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Elle venait juste me faire coucou, elle passait dans le coin, m'informe Simon.

— Ah ouais ? Mmmh... Et, ça avance, vous deux ?

Séléna rougit aussi fort que si le brun en face d'elle venait de lui montrer son cul.

Ce qui j'espère, n'est pas près d'arriver. Putain, je suis vraiment atteinte et aussi gênante que les nanas débiles dans les films à l'eau de rose.

— Joy, arrête ça, grince Simon.

— Bah, c'est juste une question comme ça... J'ai bien le droit de savoir qui fricote avec mon frère....

— Je crois que tu peux rentrer et nous laisser.

— En fait, je...

— Maintenant.

Très bien, qu'il reste avec sa petite copine ! J'entre rageusement, et vois maman qui regarde par la fenêtre :

— Oh, ma puce ! Tu as vu, je crois que Simon s'est fait une copine ! Depuis le temps que je lui dis... J'allais finir par croire qu'il ne se mettrait jamais en couple.

Ma rage augmente davantage si possible :

— Elle est là depuis longtemps ? Je demande, enfonçant mes ongles dans mon skate.

— Oh, elle est arrivée seulement quelques minutes après que tu ne sois partie ce midi. Ils sont restés dans la chambre et sont redescendus il y a 10 minutes environ. D'ailleurs, je devrais peut-être lui rappeler qu'il doit se protéger...

Mon sang ne fait qu'un tour, et je me mets à monter les escaliers quatre par quatre. Je ne réponds même pas à mon père qui me salue dans le couloir, et claque la porte de la salle de musique comme une furie. Comme toujours, je prends mes baguettes avant d'entamer violemment « Toxicity » de System Of A Down.

Mais je n'ai pas le temps de finir, que Simon se retrouve devant moi, le visage déformé par l'énervement.

Je m'arrête alors, non sans souffler bruyamment :

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