Chapitre 21

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Au bout d'une vingtaine de minutes, je me décide enfin à bouger. Il faut que j'aille voir Simon, qu'on parle de ce qu'il vient de se passer. Hors de question que la situation redevienne celle qu'elle était après le bal. Il m'a embrassé, bordel, et l'étrangeté de cette situation me frappe une nouvelle fois ; je n'arrive toujours pas à y croire... Il m'a embrassée, sans avoir bu une goutte d'alcool. Putain.

Toc, toc :

— Simon...Je peux entrer ? dis-je, hésitante.

Aucune réponse.

— Sim-Sim ? je tente, de nouveau.

Aucune réponse. J'entre tout de même, il ne va certainement pas fuir à nouveau, je ne le laisserai pas faire, après tout il voulait discuter lorsque je lui avais révélé mes sentiments, et aujourd'hui, je suis prête pour cette conversation.

Il est couché, les bras croisés derrière le crâne, et regarde le plafond. Il n'a toujours pas remis sa chemise, et je dois me forcer à ne pas laisser mes yeux glisser le long de son torse.

Il sait que je suis là mais il garde le silence et ne cherche pas à me regarder.

J'avance donc lentement, avant de m'asseoir au bout de son lit, toujours en le fixant. Bordel, il n'est pas décidé à faire le premier pas !

— Je pense que...on...on a plus vraiment le choix de parler, pas vrai ?

Aucune réaction.

— Simon...parle-moi. Je...je suis désolée, je souffle.

— Mais arrête de toujours t'excuser à la fin ! tu n'as rien à te reprocher Joy ! s'écrie-t-il, se relevant en position assise.

— Si. C'est moi qui t'ai embrassé et...

— Lors du bal, ce n'était pas toi. C'est moi qui ai démarré tout ça. Putain...je suis vraiment trop con...grogne-t-il, les mâchoire serrées.

— Comment ça, c'est « toi » qui as démarré « tout ça » ? je réponds, surprise.

— Je t'ai embrassée à Halloween, je...

— Mais je ne t'ai pas repoussé.

— Oui, et voilà où on en est ! A cause de ma connerie, t'es tombée amoureuse de moi, tu dois t'imaginer des trucs, tu dois espérer, putain de bordel...

Mon cœur se serre. Il ne voit nos baisers que comme une « connerie ».

— Alors pour toi, je suis amoureuse de toi uniquement pour ça ? je m'exclame, sidérée.

— C'est évident, non ?

— Mais t'es vraiment débile, ma parole ! attends, t'es vraiment en train d'imaginer que mes sentiments sont là seulement depuis cette foutue soirée ? t'as tout faux !

Il pose son regard dans le mien, apparemment étonné. Ses pupilles se dilatent, comme si quelque chose lui traversait l'esprit, comme si ma remarque venait de provoquer un truc au fond de lui.

— Je t'aime depuis...depuis minimum un an. Et encore, je commence à me demander si je ne t'ai pas toujours aimé. Je ne m'en suis rendue compte que récemment, et c'est Laura qui m'a mise la puce à l'oreille, autrement, je serais encore en train de me demander ce qu'il m'arrivait.

Il continue de me fixer, attentif à la moindre parole sortant de ma bouche. Je reprends donc:

— Toi-même, tu n'arrêtais pas de dire que je devenais bizarre, qu'on s'engueulait pour rien, et bien, c'était tout simplement parce que mes sentiments évoluaient. Et ça n'a pas été simple de les accepter...

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