Chapitre 30

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Nous sommes chez Eli depuis deux jours, et nous n'avons toujours pas de nouvelles de papa. Maman nous dit que tout va s'arranger, qu'ils discutent énormément, mais Simon pense qu'elle essaie juste de nous rassurer.

— Je vais faire un tour en voiture...

Il n'a pas arrêté de faire ça : nous fuir. On le laisse faire, parce qu'on sait que c'est ce dont il a besoin. Simon préfère être seul quand il ne va pas bien. Mais, sans savoir pourquoi, je sens mon cœur s'accélérer :

— Non, reste ! je m'écrie, ce qui étonne les deux garçons.

— Joy, je ne pars pas longtemps. J'ai juste besoin de me vider la tête, déclare mon copain en prenant ses clefs de voiture.

La panique augmente et je n'arrive pas à me retenir de lui prendre le bras pour l'empêcher de faire un pas de plus.

— T'en va pas, je...je le sens pas, Sim-Sim, restes avec moi.

— Tu te sens mal ? me demande-t-il, inquiet.

— Non, enfin...Non, je ne sais pas c'est...trop bizarre...Je veux juste que tu restes ici, avec nous.

— J'en ai pour une trentaine de minutes tout au plus, mon cœur. J'en ai besoin, vraiment...

Il embrasse mon front, avant de se diriger vers la sortie. Je cours après lui, l'attrapant avant qu'il n'entre dans son auto.

— Je t'aime, dis-je, avant de prendre son visage et de poser mes lèvres sur les siennes.

— Je t'aime, répond-il après m'avoir embrassée de longues secondes.

Il monte dans sa voiture, et quelque chose me tord le ventre. Quelque chose ne va pas, je le sens.

— ça va pas ? me demande Eli, visiblement préoccupé en voyant mon visage lorsque je retourne à l'intérieur.

— Eli...Je me sens angoissée, pas juste stressée, je te jure que je me sens comme...paralysée de peur.

— Tu sais ce qui peut provoquer ça ?

Il s'approche de moi et relève mon menton pour plonger son regard inquiet dans le mien.

— Non, c'est trop bizarre je...je comprends pas.

Il me prend dans ses bras, ne sachant pas quoi faire pour me rassurer.

***

Eli est parti prendre sa douche, et moi je me contente d'attendre Simon dans le hall d'entrée en rongeant mes ongles. Il devrait être rentré depuis plus d'un quart d'heure, mais il n'est toujours pas là. Il ne répond pas à mes SMS, ni à mes appels, ça ne lui ressemble pas.

En parlant d'appel, mon téléphone se met à vibrer, et je saute presque dessus : je décroche en voyant le nom de maman s'afficher à l'écran.

— Maman ? Je demande, ma main tremblant légèrement.

Elle ne répond pas. Je ne peux pas l'expliquer mais, je sais déjà que quelque chose ne va pas. Mon estomac se tord douloureusement d'appréhension, et je répète :

— Maman ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle laisse échapper un sanglot qui me déchire le cœur, et mon cœur accélère comme un fou.

— Joy...c'est...

Elle n'arrive pas à continuer, et je reste figée, attendant la suite.

— Ton...reprend-elle difficilement. Ton père a eu un accident...

Je m'arrête de respirer, et je resserre mes doigts autour du téléphone.

— Il n'a pas survécu, ma chérie...

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