Chapitre 16

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Plusieurs jours sont passés depuis la soirée. Et...nous n'avons absolument pas reparlé de ce qu'il s'y est passé. Je ne sais pas si ça me rassure, ou si au contraire, ça m'inquiète. Ne pas en parler nous permet de faire comme s'il ne s'était rien passé, ce qui est une bonne chose puisque notre relation ne change pas. Mais ça peut aussi vouloir dire que notre baisé n'a pas compté, et que c'est pour ça qu'il préfère faire comme s'il n'avait pas eu lieu... Ce qui n'est pas vraiment rassurant.

Simon agit comme toujours, il ne cherche pas à m'éviter, n'est pas froid, ni même gêné. En revanche...quelque chose a quand même changé chez lui. Il ne doit certainement pas s'en rendre compte, ou alors c'est simplement moi qui me fais des films, mais il me semble beaucoup, beaucoup plus...tactile. Par exemple, il m'embrasse le front ou les tempes au moins 15 fois en une journée, il me prend dans ses bras sans vraiment de raison, il me réclame sans cesse des « papouilles », ou des massages, et il ne se plaint plus lorsque je touche à ses cheveux.

Évidemment, je ne m'en plaindrais pour rien au monde ! ça me rend tellement heureuse que je vis sur un petit nuage depuis... Mais je ne peux m'empêcher d'être dubitative...j'ai peur de ce que ça signifie, j'ai peur de me faire de faux espoirs, d'imaginer qu'il est plus entreprenant alors qu'il ne l'est pas...

Je prépare le petit déjeuner pour tout le monde, étant donné que je suis réveillée depuis environ 4h du matin, je compte utiliser cette opportunité pour leur faire une petite surprise.

— Mmmmmh, ça sent bon...

Je sursaute, sentant les bras de Simon m'entourer la taille. Depuis quand est-il levé ?

Il enfouit son nez dans mon cou, et je ne peux m'empêcher de fermer les yeux de bonheur. Il dépose ensuite un baiser délicat sur ma clavicule, ce qui déclenche une traînée de frissons incontrôlables tout le long de mon corps. Il n'avait jamais ce genre d'attention avant.

— Qu'est-ce que tu cuisines ? demande-t-il, son buste toujours collé à mon dos.

Putain, si les parents nous voient, ils vont tomber dans les pommes, clairement.

— Du pain perdu, et j'ai également mis un gâteau au chocolat au four, dis-je, en retournant les tartines dans la poêle.

— Tu es réveillée depuis combien de temps, sérieux ? rit-il, me lâchant pour aller jusqu'au frigo.

J'ai presque froid, d'un coup. J'ai envie de lui dire de revenir me serrer contre lui, mais me retiens.

— Je n'ai pas trop dormi, donc je suis descendue vers 6h pour préparer le déjeuner. Ça fait longtemps, et je pense que les parents seront contents, eux qui ne boivent qu'un café avant de partir d'habitude.

— Tu aurais pu venir dormir avec moi, ça t'aide toujours.

Je ne peux guère lui dire que non, pour une fois, ça ne m'aurait absolument pas aidé, au contraire : il est le centre de mes pensées, et la raison pour laquelle le sommeil a un mal fou à venir me trouver. Dormir avec lui aurait été impossible.

— J'avais faim, je mens.

J'éteins le gaz et empile les tartines prêtes dans une assiette.

— Papa va gueuler, s'il te voit faire Sim !! je râle, le voyant boire au goulot de la bouteille de lait. Il sait pourtant que notre père ne supporte pas quand il fait ça !

— Mais il ne me voit pas.

Il repose la bouteille avant de venir près de moi. Je croque dans un morceau du gâteau que je viens de sortir, afin de vérifier qu'il est bien cuit.

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