Chapitre 27

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Des semaines que Simon et moi filons le « parfait » amour, aussi cliché soit-il. Je n'aurais jamais imaginé un jour pouvoir vivre ça avec lui, et le fait que mon amour soit à ce point réciproque me paraît toujours irréel. Il me fait me sentir comme la merveille de ce monde, il me complimente tout le temps, est affectueux comme jamais...Il est si doux, si attentionné...Il l'a toujours été, j'ai toujours su qu'il serait un homme profondément bon, mais de le vivre, c'est magique. Nos disputes ont grandement diminué, maintenant que nous savons tous les deux ce que l'autre ressent, et ça nous fait un bien fou, à nous, mais aussi à nos amis, et à nos parents.

Je suis appuyée contre le plan de travail, et Simon m'embrasse, caressant mon dos tendrement.

Si je m'étais doutée une seule seconde de ce que ce simple baiser allait provoquer, je me serais abstenue.

La porte d'entrée s'ouvre brusquement, nous faisant sursauter. Papa est là, le regard ébahi, des sacs de courses plein les mains, maman derrière lui, le visage inquiet.

Trop tard ; au vu de leur stupéfaction, et malgré qu'on se soit séparés aussitôt que la porte a claqué, ils nous ont vus.

Bordel. Ils nous ont vus.

Mon cœur se met à battre si vite qu'il me fait un mal de chien, et ma gorge se sèche drastiquement.

— Pap...

— Pas un mot, Simon! Je ne veux pas entendre la moindre excuse ridicule et encore moins un mensonge.

Même un aveugle aurait pu voir à quel point papa fulmine. Je crois que je ne l'ai jamais vu dans un tel état de rage. Instinctivement, je me rapproche encore un peu plus de Simon.

— Chéri... commence doucement maman, posant une main sur l'épaule de son mari.

— JE TE L'AVAIS POURTANT DIT! Hurle-t-il soudainement, comme s'il venait de se rappeler de la présence de sa femme. Quand elle répétait sans cesse qu'elle voulait le marier, JE T'AVAIS BIEN DIT QUE CE N'ÉTAIT PAS NORMAL! Et toi, si naïve, tu me rabâchais que les petites filles se voyaient toujours marier leur père ou leur frère... je rêve! Et quand je les ai surpris il y a deux ans dans le même lit! Et que tu as osé me convaincre que c'était parce que Joy avait du mal à dormir, que Simon ne faisait que la consoler! TU PARLES!

— Calme toi, tu...

— ET TOI! Il se retourne vers mon frère adoptif en le pointant du doigt, comment, COMMENT as-tu osé prendre avantage de ta SOEUR ?! COMMENT?!

Il s'approche dangereusement de son fils, et j'ai soudain affreusement peur qu'il ne le frappe. Il n'a jamais levé la main sur l'un d'entre nous, mais à cet instant, je n'aurais pas été surprise d'un tel acte, il semble si enragé... il vient d'hurler sur notre mère, ce qu'il ne fait jamais.

Mon état de choc s'évapore enfin, me faisant retrouver ma voix:

— Arrête ! je m'exclame, me positionnant devant Simon.

Sa main se pose tendrement dans mon dos, me faisant comprendre qu'il ne veut pas être défendu.

Le regard de notre père se dirige sur moi, et il paraît si déçu que ça me brise le cœur.

— Et toi... je m'attendais à tellement mieux de toi, ma fille.

J'aurais préféré qu'il me hurle également dessus, qu'il déverse sa haine, plutôt que d'entendre cette déception dans sa voix. J'aurais voulu qu'il voit à quel point j'aime son fils, à quel point nous sommes beaux ensemble, à quel point tout ce qu'il me fait ressentir est incroyablement intense, j'aurais voulu qu'il puisse comprendre... je l'avais espéré, du moins.

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