Moi, Elisa Owen, vais vous conter mon histoire à bord du Sempiternel. Cette histoire me permettra de faire perdurer sa mémoire et la mienne encore un peu, car disons le nous, la mémoire est la seule chose qui n'est que peu ternie par le temps.
Ceci...
Jo a passé la dernière nuit avec moi à camper à la lisière de la forêt qui me mènerait aux Montagnes Noires. Nous avons continué à parler et à rire. Grâce à lui, je me sens d'attaque pour la suite de mon aventure, qui très honnêtement, ne me mènerait, je ne sais où. J'ai la sensation que tout va mieux depuis que j'ai rencontré Jo. Il m'a fait relativiser sur quelques détails de mon passé et m'a aidé à mieux comprendre certaines choses. C'est quelqu'un de bien, et je suis presque triste de ne pas avoir pu le connaître avant. Je lui ai dit et il m'a répondu :
- Tu sais, peut-être que si on s'était connu avant on se serait détesté.
Il avait rit. Mais moi ça m'a fait réfléchir. Peut-être que si tout avait été différent depuis le début mon père ne m'aurait pas marié de force et je n'aurais pas eu à m'enfuir ce soir-là. Je ne serai peut-être jamais monté sur ce navire pirate. Je n'aurais jamais parlé à Will, Cal ni au Capitaine. Mais les aurai-je quand même rencontrés un jour autrement ? Qui sait. Probablement personne. Je me suis endormie au coin du feu dans les bras de mon ami. Ce matin, lorsque je me suis réveillée, Jo n'était plus là. Il y avait simplement mis un petit morceau de parchemin dans ma poche. Sur celui-ci, il a écrit :
Je n'aime pas vraiment les adieux, alors je vais simplement te dire au revoir. Je n'arriverai pas à te le dire en face. Ça me ferait trop de mal de t'avouer dans les yeux qu'on ne se reverra peut-être jamais. Saches, Elisa, que tu seras toujours la bienvenue dans le palais que je vais ériger une fois que j'aurai fait tomber mon oncle. Prends soin de toi.
Ton ami qui tient fort à toi, Jo.
PS : bonne chance avec les Montagnes Noires.
Je souris bêtement. Je suis prête à affronter les Montagnes noires. Je rassemble mes affaires dans mon sac, prépare mon cheval, passe mon sabre en bandoulière, et sors la carte du vieil homme afin de me diriger au mieux dans les dédales de cette forêt.
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Une fois dans celle-ci, je décide de m'avancer vers le sentier que Jo m'a indiqué la veille. C'est seulement au bout de deux heures de marche que je parviens à le dénicher perdu au milieu de nulle part. La suite du trajet s'annonce donc plus facile étant donné qu'à présent, je ne me dirige plus à l'aveuglette.
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