.Chapitre XIII. ☆

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Je m'attendais à tout sauf à une cavité dans la montagne. Et encore moins à une porte. Quant aux pommiers, ils m'ont permis de reprendre des forces et d'attacher mon cheval. Je pense d'ailleurs à mettre trois pommes dans mon sac. Au cas où.

La porte est encombrée par d'énormes rochers, si je veux la traverser pour voir ce qu'il se trouve derrière je vais être contrainte de déplacer seule toutes ces énormes pierres. Je me laisse ce travail acharné pour demain matin et m'endors contre un des quatre arbres. 

Je passe une très bonne nuit de sommeil, l'air tiède et humide est agréable. Je récupère assez vite ces plusieurs jours de marche et d'escalades intenses grâce à cette longue nuit de sommeil. Au petit matin, je me nourris encore de pommes. Elles ont la chair tendre et suffisamment sucrée pour me redonner de l'énergie et leurs jus me permet de m'hydrater. Une fois que je suis sûre d'être suffisamment reposée pour faire un quelconque travail physique, je m'approche de l'ouverture condamnée. Les premières pierres sont bien trop lourdes pour que je puisse les retirer seule. Alors j'utilise les sangles de mon cheval et mon cheval pour tracter les pierres trop imposantes pour moi. 

La journée passe vite et je n'avance que très lentement malgré l'aide de mon cheval. Je me repose une nuit de plus aux pieds des pommiers avant de me remettre le matin suivant, de nouveau à la tâche. Les pierres que je retire aujourd'hui sont bien plus petites et moins lourdes que celles d'hier, cependant il y en bien plus que je ne l'avais imaginé. Mais pour qu'une entrée soit autant condamnée, quelque chose de vraiment précieux doit se cacher derrière. Cette simple pensée me motive. 


L'idée même qu'il y ai une véritable raison à cet effort démesuré me suffit amplement.


C'est seulement au petit matin du troisième jour, au creux de cette montagne indiquée par le soleil, que j'ai enfin pu pénétrer dans ce qui semble être un temple.
Une fois l'entrée passée, je me dirige vers l'énorme escalier en pierre qui s'étend en colimaçon devant moi. Il descend profondément dans le sol, au point même que je ne distingue pas où il me mènera. J'hésite longuement avant d'entrer. 

Il me faut du feu pour y voir plus clair. Je m'empresse alors de démarrer un feu de camp, je casse une branche de pommier, arrache un bout de ma chemise que je noue au bout du bâton. J'allume le bout de celui-ci, éteint le feu et m'avance à nouveau vers le lugubre escalier.
Les marches sont glissantes, la mousse et l'humidité embaument l'air, donnant au lieu une odeur de renfermé. Je m'engouffre dans le dédale des profondeurs de la montagne.
Les marches de pierres donnent sur un tunnel. Une légère brise fraîche souffle dans ce tunnel. Le bruit du vent, reproduit dans les rainures et fissures de la pierre, des grincements effroyables. Je continue d'avancer doucement dans le tunnel. J'aperçois soudain au bout une lumière provenant de l'extérieur.

J'accélère le pas en direction cette source lumineuse, ayant hâte de découvrir ce qu'il se trouve au bout. J'arrive devant une grille noire, celle-ci est ouverte. 

Cela ressemble à la devanture d'une église avec un petit jardin. Tout est laissé à l'abandon le plus total.
Je pousse alors simplement l'une des deux grilles afin de m'avancer vers, ce qui semble être une chapelle abandonnée. La végétation est dense à l'intérieur. Des faisceaux de lumières vives envahissent la chapelle en traversant les vitraux brisés. Au centre du lieu, s'écoule un ruisseau. Il  doit probablement se déverser dans une des petites vallées, situées au flanc de la montagne.
Je remarque au loin qu'un des rayons lumineux est plus intense que les autres.
Je décide alors de m'en approcher prudemment. 

Ce paysage désertique rend à ce lieu une magnificence qui sublime ses fonctions d'antan. Les plantes qui ont poussé dans l'ensemble de la chapelle ne la rendent que plus belle. C'est comme si, même détruit ce lieu ne reste que beau. 

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