La personne qui se tient derrière moi vient de m'infliger un coup dans les genoux, m'obligeant à les mettre à terre. Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit qu'on me fait plier le torse, jusqu'à mettre ma tête au sol. Un bras encercle rapidement mon cou, tandis qu'un autre vient immobiliser mes poignets. Je suis tout simplement sans contrôle sur mon propre corps. Le moindre geste m'est douloureusement impossible. Je suis complètement bloquée.
- Qui es-tu ? Demande d'une voix assurée, la personne qui me maintient au sol.
Je peux difficilement répondre, étant donné ma posture très peu confortable.Cependant, je réussis à articuler comme je peux.
- Elicha. Dis-je la joue toujours collée au sol.
L'inconnu ne desserre pas sa prise pour autant.
Et même, il la resserre.
- Que viens-tu faire sur cette île ? Tu es seule ? Qui t'envoie ? Tu viens me tuer ? C'est ça ? Il m'a retrouvé ! Réponds ! S'exclame vigoureusement l'inconnu.
Je tente, pour la deuxième fois, de répondre de la manière la plus claire et audible possible.
- Che ne chais pas qui vous chêtes, j'ai chimplement marché chusqu'ichi par hachard. Réponds-je.
Le fait que l'inconnu m'écrase de plus en plus, contre le sol, m'empêche de répondre clairement.
- Vous mentez ! Vous êtes une menteuse ! Vous venez pour me tuer ! S'exclame la voix de l'inconnue, car oui, je venais clairement d'entendre, cette fois-ci, qu'il s'agit, d'une voix de femme.
- Che vous chai dit que non ! Dis-je plus fort.
Ma mâchoire commence à être endolorie, tant la pression qu'elle y met est abusive. Je ne sais pas toujours comment me défaire de son emprise.
C'est elle, qui m'a attaquée et pour seule justification, elle pense que je veux la tuer.
Je n'ai tout simplement pas le temps d'analyser plus les choses, que je me retrouve, une fois encore, assommée.
À mon réveil, je suis assise, probablement sur une chaise. Mes pieds et mes mains sont liés par des cordages solides, qui me brûlent les articulations tant ils sont serrés. Mes yeux sont bandés par un morceau de tissu qui ne me laisse que transparaître la lumière du jour.
L'air a une douce odeur, un mélange de fleurs et de fruits. C'est une odeur agréablement sucrée. Je ne saurais mieux la décrire que cela. Je ne sais pas vraiment de quelle manière la femme qui m'a attaqué, m'a ramené ici. Toujours est-il que je n'en connais toujours pas la raison.
Je reste donc assise, sans bouger, à ruminer mes pensées, quant au bout de dix longues minutes, j'entends une porte s'ouvrir et se fermer. Des bruits de pas se rapprochent de moi.
Je sens une présence devant moi. Mon assaillante.
- Tu es réveillée. Dit-elle, comme pour affirmer ce qu'elle et moi constatons.
Elle se rapproche un peu plus de moi et je sens ses mains se rapprocher de ma tête. Quelques secondes plus tard, j'ai retrouvé la faculté de voir. Elle jette mon bandeau dans un coin de la pièce avec négligence.
C'est une jeune femme aux yeux et aux cheveux d'un noir de jais qui se tient devant moi. Ses traits sont fins et délicats. Elle est d'une rare beauté. Ses longs cheveux sont noués en une natte desserrée. Elle porte une robe rose pâle en dessous d'un corset noir. Ses pieds sont chaussés de bottes de cuir brun et elle porte sur ses épaules une cape noire. Elle a sur le visage un air neutre et las. Un long échange de regards débute entre elle et moi. Nous nous détaillons mutuellement. C'est après un long instant, que je décide de détourner le regard et commence à regarder où je me trouve.
Visiblement, je suis dans une salle à manger. Une petite table ronde se trouve derrière moi, un petit vase contenant des fleurs séchées est disposé en son centre. Il y a des étagères en bois aux murs.
Dans cette pièce, tout est en bois. Ce détail me frappe après un moment à tout observer et détailler. Seul un tapis et quelques plantes contrastent subtilement avec le reste du décor.
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Le Sempiternel
AventureMoi, Elisa Owen, vais vous conter mon histoire à bord du Sempiternel. Cette histoire me permettra de faire perdurer sa mémoire et la mienne encore un peu, car disons le nous, la mémoire est la seule chose qui n'est que peu ternie par le temps. Ceci...