Et c'est, je crois, la seule chose dont je me souviens avant de me réveiller.
Je suis allongée sur le sol.
Mais pas n'importe quel sol, celui du Sempiternel.
J'ai dû refaire un malaise, un de ces malaises, donnant lieu à d'étranges rêves, qui m'en apprennent plus sur moi-même, que lorsque je suis éveillée et pleinement consciente.
Les voix continuent à chuchoter autour de moi.
Je suis encore sonnée.
Ces hallucinations, dues aux malaises, peuvent être vraiment traumatisantes, une chance pour moi qu'il n'y ai plus rien à traumatiser.
Je me relève difficilement.Je suis trempée de ma propre sueur. C'est donc ça ma vie ?
Le plancher craque sous mon poids. Je remarque que la planche qui se trouve en dessous de moi ne grince pas.J'arque un sourcil.
C'est donc si facile que ça ?
Je souffle doucement, essuie mes larmes et ma sueur d'un revers de manche, avant de me relever. Je m'étire longuement et m'accroupis en face de la planche qui ne grince pas. Je tente de la détacher à l'aide de mes ongles. Mais j'obtient pour seul résultat un ongle cassé et une écharde. Je regarde furtivement autour de moi.
Le fauteuil.
C'est peut-être une idée encore plus stupide que les autres, mais qu'importe, je ne suis plus à ça près.
Je renverse le fauteuil et casse un de ses pieds. Je m'en sers comme d'un levier, en le coinçant entre les deux planches au sol. Je casse la latte du parquet dans un craquement vif. Contre toute attente, il n'y a rien sous cette planche.
Mon regard reste immobilement stoïque face à cet échec.
Je soupire longuement.
Tout n'est donc qu'une vague déception du début à la fin ?
Ou alors...
Si ce n'était pas au sol...
Mais dans le plafond ?
C'est possible, et puis je ne suis vraiment plus du tout à ça près à ce stade.Je fais les cent pas dans la pièce, le regard levé vers le plafond, celui-ci se stoppe sur un petit trou dans le bois du plafond.
J'escalade la bibliothèque afin d'atteindre le plafond de bois.
Je me penche dangereusement dans le vide.
Je m'étire du plus que je le peux, et c'est à bout de bras que je réussis à atteindre le petit trou situé dans le plafond. Je peux y passer seulement mon index, je tente de trouver un mécanisme. Je me tiens en équilibre sur une pile de livres.Et ce qui devait arriver, arriva... Je m'étale au sol.
La bibliothèque s'effondre entièrement sur moi, m'ensevelissant au passage de tous les ouvrages qui la compose. Je suis écrasée par le poids de tous ces livres.
Je soupire, intérieurement, cette fois.
Le ridicule ne tue pas, pourtant, j'aurais vraiment voulu que ce soit le cas.
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Le Sempiternel
AventuraMoi, Elisa Owen, vais vous conter mon histoire à bord du Sempiternel. Cette histoire me permettra de faire perdurer sa mémoire et la mienne encore un peu, car disons le nous, la mémoire est la seule chose qui n'est que peu ternie par le temps. Ceci...