Le Sempiternel

.Chapitre XLV. ☆

- Ça fait longtemps vous ne trouvez pas ? Demande Cal, qui se tient maintenant devant nous.

Je m'approche de lui.

- C'est exactement ce que je me suis dit quand t'es parti avec la barque. Rétorque-je.

Il hausse les sourcils.

- Je n'allais tout de même pas rester sur un navire en feu. Réplique-t-il sèchement.

- Un navire ? C'était le Sempiternel, je te signale ! M'exclame-je.

Il lâche un petit rire, les mêmes que ceux de Léo, sauf que chez lui, ils sont cent fois plus insupportables.

- Tu es donc toujours aussi stupide. Malgré l'air confiant que tu te donnes, tu n'as pas changé. Dit-il en se rapprochant de moi.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Demande-je interloquée.

Il se met à rire.
Un horrible rire. Je tourne le regard vers Léo. Il se tient debout, la tête baissée et le regard vers le sol. Il semble prendre la situation très au sérieux. Je replace mon regard dans celui de Cal, il est à quelques centimètres de moi.

- Où est l'autre lâche ? M'exclame-je.

Il se met à rire de plus belle.

- De qui parles-tu donc ? Ironise-t-il moqueur.

- De ton ami ! Lui hurle-je, les larmes me montant aux yeux.

Il hausse hautainement un sourcil, tout en relâchant un agaçant petit rire.

- J'ignore de quoi tu parles. Lâche-t-il désintéressé.

Je me mets en colère, beaucoup trop rapidement.
Il est vrai, que d'un point de vue extérieur, je semble surréagir.
Mais voyez-vous, je suis blessée au plus profond de mon être. Et cette blessure n'a été qu'aggravée par cet incident ignoble.

Le traumatisme des cadavres qui explosent, m'affecte encore plus que je ne l'aurais cru. Cette barque, qui s'enfuit, m'en fait faire des cauchemars. Et jamais, jamais, je n'aurais osé l'avouer, de quelque façon que ce soit, car je ne veux pas donner raison à ces lâches.

- De quoi je parle !? Will est ton ami ! M'indigne-je.

Il se met à rire de manière démoniaque.
Je tremble de rage face à sa réaction.
Comment ose-t-il ? Comment peut-il se moquer de moi ainsi ?
Je m'approche de lui et lui colle une énorme gifle. Son visage ne bouge pas d'un millimètre.
En revanche, il s'arrête instantanément de rire.

Son visage se fige.

Des larmes de rage coulent le long de mes joues.
Il s'approche de moi.
Il tend le bras en direction de mon visage. Avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, Léo se jette entre Cal et moi. Ce qui a pour seul effet de faire relever un sourcil à Cal.
Léo se met littéralement à genoux devant lui.

- Je vous en supplie... Ne lui faites pas de mal... Sanglote-t-il.

Léo tremble de tous ses membres. Il réagit exactement de la même manière que lorsque nous nous approchions de la chose.

- S'il... S'il...Vous plaît... Chuchote frénétiquement Léo, qui à présent est complètement incliné face au sol.

Les larmes dévalent ses joues.

Il a peur.

Non.

Il est terrorisé.

- Debout. Ordonne sèchement Cal.