.Chapitre XVII. ☆

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Nous avançons tous en file indienne dans la pénombre de la grotte. 

Un marin est éclaireur, je le seconde dans la file, puis derrière moi se trouvent Cal, Will, ainsi que les autres matelots.

 L'humidité de la cavité est si intense que des filets d'eau s'écoulent le long des parois. Ces écoulements d'eau forment en leur bout, tantôt des stalactites tantôt des stalagmites. Je ne suis jamais allée dans une grotte auparavant, ce spectacle est fascinant. Comme il fait très sombre, cinq membres de l'équipage sont chargés de tenir des lanternes afin de maintenir une luminosité suffisante à notre progression.


Pour l'instant, tout se déroule au mieux.


L'ambiance est bonne du côté de l'équipage. Un rien les met en joie. Un trésor, c'est le summum de leur bonheur. 

C'est pourquoi tout le monde avance aussi rapidement vers l'objectif tant escompté.

Au bout de quelques minutes, un immense escalier de pierre s'étend devant nous.
Le premier de la file s'élance gaiement sur les marches de granit.
Mais c'est sans compter l'énorme rocher qui s'abat sur le corps du pauvre homme.


Des morceaux de l'homme tachent à présent ma chemise auparavant blanche. Une chance donc que je ne sois pas passée devant la file.


Cet incident refroidit tout le monde. 


L'équipage reprend de son sérieux. Et d'autres prennent peur, ayant maintenant l'impression qu'à tout moment, un morceau du plafond peut se détacher de la roche calcaire pour s'abattre sur eux. 

D'un pas hésitant, je gravis à mon tour les marches de pierre, contournant les restes de ce qui avait été l'éclaireur. 

C'est maintenant moi qui suis devant. S'il y a un quelconque piège ou danger, je serai la première à le subir. 

Cette idée me glace le sang, mais comme nous touchons au but, je continue d'avancer.


Nous parvenons enfin dans une sorte de cavité donnant lieu en son fond à une entrée sur un couloir étroit.

On me fait passer une lanterne, car à présent, c'est moi l'éclaireur.

L'air de ce couloir n'est plus aussi humide que l'air de la grotte. Il est même très sec. Trop sec. La poussière provoquée par les pas de chacun d'entre nous, manque de me faire éternuer à plusieurs reprises. Je ne parviens cependant pas à expectorer mon mal, ce qui me laisse dans un inconfort des plus détestable.
Je continue d'avancer prudemment en fixant le sol. 

Marchant de bon cœur, je me sens invincible. 

Soudain prise dans mon élan, je ne remarque pas la dalle amovible qui s'enfonce sous mon pied. L'enfoncement de cette dalle provoque un nuage de poussière bien plus conséquent que ceux produits par nos pas. La quantité de poussière accumulée dans mes voies nasales est cette fois-ci bien trop importante. 


J'éternue. 


En éternuant, je me suis arrêtée de marcher, ce qui par la même occasion, m'a sauvée d'une mort certaine.
Je ne réalise pas tout de suite ce qu'il vient de se produire. Mais quand je comprends, je me retourne et dis simplement à Cal qui se trouve derrière moi :

- Attention à la dalle au sol.

Il fait passer le mot aux autres et ajoute à mon intention :

- C'est pas passé loin.

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