.Chapitre XLI. ☆

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Je vais mourir dans les minutes qui suivent, je le sais.



La chose se met à sourire.



Mes genoux cèdent et je tombe.

Je suis paralysée.

Vous n'oseriez même pas imaginer à quel point la terreur qui m'anime est dense.

Chacun de mes membres sont bloqués par la peur. Mon esprit s'est mit sur pause, laissant ainsi, mon regard divaguer dans l'ombre subtile qui se dessine dans les yeux de la chose.

J'avais déjà eu peur, j'avais déjà été dans l'incompréhension, j'avais déjà vu des scènes cauchemardesques, mais rien de tout ce que j'avais vécu jusqu'ici, ne ressemble de près ou de loin à cet instant.

Ma respiration est saccadée.

Je ne cligne presque plus des yeux.

Mon rythme cardiaque est critique.


Quant à elle, elle me fixe doucement.

Elle s'approche de plus en plus.

Elle est tellement proche qu'elle me frôle de toute part, m'encerclant.


À mes yeux, elle porte le visage de la Mort.


Elle approche sa longue main de mon visage, caressant doucement ma joue avec une extrémité qui semble être une griffe. Je me mets à trembler de panique. Une larme de peur roule sur ma joue. L'air de la pièce semble s'assécher davantage à chacune de mes respirations.

Je suffoque.

Les larmes roulent une à une sur mes joues. L'atmosphère est si pesante qu'elle en devient palpable.

La mort n'est pas une fin en soi. Mourir n'est peut-être qu'un nouveau commencement. C'est ce dont j'essaye de me convaincre en cet instant. Le visage de la chose se rapproche de plus en plus.

La peur n'existe plus, il ne reste que la mort.

Je desserre doucement l'emprise sur mon sabre. Il tombe lourdement sur le sol terreux de la hutte, faisant voler la poussière du sol.

La main de la chose glisse lentement jusqu'à mon cou et l'encercle avec lenteur.


Les secondes qui suivent sont interminables, elles deviennent des minutes et les minutes des heures.






Je vais mourir.

Tout est fini.

Tout est fini et je n'en sais toujours pas plus sur quoi que ce soit, rien n'a été éclairci.


Je meurs dans l'ignorance la plus totale, comme chaque être qui compose ce monde.


Peu importe, au fond, rien n'a vraiment d'importance.

Les yeux de la chose s'ancrent encore plus profondément dans les miens.

- La pierre. Articule-t-elle de sa voix rauque.

Je cligne plusieurs fois des yeux. Comme pour me ressaisir. Me réveiller d'un long cauchemar. Sauf qu'après chaque battement de paupières, le cauchemar redevient réalité. Je déglutis longuement. La chose serre doucement ma gorge.

- La pierre. Répète-t-elle avec le même ton que précédemment.

Mon cerveau est en pause. Mes membres sont engourdis. Son emprise se resserre d'autant plus sur mon cou, me rendant chaque respiration impossible.

Le SempiternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant