.Chapitre XLVIII. ☆

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Je cours.



Je cours à en perdre haleine.

J'ai beau être suivie, je me sens libérée d'un poids.

La mousse fraîche qui s'étale au sol étouffe chacun de gbmes pas.

Je ralentis peu à peu, prenant le temps d'observer le paysage qui s'étend autour de moi.
Ce n'est pas une forêt banale.



Elle a le goût d'un paradis artificiel.



Le genre de paradis duquel on préférerait fuir plutôt que d'y rester l'éternité.



Je souffle longuement.

L'air aussi, est faussement doux.

Je sens une masse s'approcher doucement dans mon dos.

Je me retourne vivement.

Mais rien, rien d'autre que la forêt.



Je continue donc à avancer. Au bout d'un certain temps, j'arrive enfin sur un sentier. Il débute sur le flanc d'une montagne et s'étale en colimaçon sur la paroi de celle-ci.

 Il débute sur le flanc d'une montagne et s'étale en colimaçon sur la paroi de celle-ci

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Plus j'avance, plus je sens l'air se rafraîchir. Le sol est à présent constitué de petites pierres superposées qui forment des dalles.

Une petite brume m'entoure.

Je souffle.

Plus je monte, plus j'ai la sensation de flotter. Le froid ne me fait plus rien, au contraire même, il est libérateur.

Cette sensation oppressante me suit toujours, qu'importe.

J'arrive au sommet.

Le sentier continue et s'arrête au niveau d'un édifice rocheux.

Le sentier continue et s'arrête au niveau d'un édifice rocheux

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Je l'escalade facilement, j'en ai vu passer d'autres.

Je m'avance sur la surface rocheuse moussue.






L'air me semble plus frais d'en haut.

Je marche précautionneusement, afin d'éviter de m'étaler par terre au moindre pas que je fais.





J'ai une sensation de déjà vu, pourtant, je suis certaine de ne jamais être venue ici.

Je me trouve à présent tout en haut de la montagne.

En continuant d'avancer, je découvre, là, posés sur la pierre...



... une cinquantaine de crânes humains.

Je les détaille un à un.

Cela m'évoque le rêve que j'ai fait, il y a un certain temps maintenant.
Et comme dans ce rêve que j'avais fait, le nom de chaque possesseur de ces crâne est gravés sur le côté de chacun.

L'un d'entre eux, attire, pour une raison que j'ignore encore, plus mon attention que les autres.

Je comprends pourquoi quand je le prends en mains pour le retourner.

C'est le mien.

Comment je le sais ?

Mon nom y est inscrit sur le côté.

C'est peut-être le signe que je vais mourir prochainement.

Il n'y a qu'un moyen de le savoir, marcher sans but et suivre son intuition.

Je m'approche du rebord du précipice. Au bord de la montagne.
J'hésite longuement à sauter, mais en me penchant vers le sol, je découvre un escalier qui descends le long de l'autre côté du sommet sur lequel je suis.
Je le regarde longuement. Il semble s'enfoncer dans la roche. Je l'emprunte doucement.
Les marches semblent interminables, il me semble même que j'ai mis moins de temps à escalader toute la montagne que de juste descendre quelques-unes de ces marches. J'admet qu'il pourrait s'agir d'une comparaison abusive, mais ce n'est nullement le cas. Les marches semblent bel et bien interminables.
Je me mets même à penser qu'au bout se trouve peut-être le centre de la terre.

C'est une possibilité envisageable.

Pas tout à fait correcte, mais envisageable tout de même.
C'est au bout, de ce que je compte comme une longue heure de marche, que j'arrive enfin au bout de ces escaliers de l'enfer.

Je vois de la lumière au bout.

Lorsque j'arrive enfin en bas...








Devant moi s'étendent des nuages à perte de vue.









Je suis au milieu du ciel.







Les rayons rouge orangés du coucher de soleil s'écrasent sur mes joues.
















Plus je descends, plus je m'élève.





C'est donc là, le paradoxe de toute ma vie.










Et ce fut je crois la seule chose dont je me souviens avant de me réveiller.

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