Bonus 3

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- Trois... Deux... Un...

Kaled s'approche et avec un immense sourire aux lèvres, s'apprête à ouvrir la boîte.

Mais Neyla s'exclame avant qu'il n'ait eu le temps d'effectuer le moindre mouvement :

- SOLEIL !

J'éclate de rire et Kaled, lui, fait mine de mal la regarder. Je peux voir dans ses yeux l'impatience de dévoiler à nos proches l'heureuse nouvelle.

Cinq ans se sont écoulés. Cinq ans que Kaled illumine ma vie, que les moments que nous partageons ensemble me semblent irréels. Cinq ans de pur bonheur, après toutes les épreuves que nous avons dû surmonter ensemble.

Neyla fait partie intégrante de ma vie. Elle habite maintenant à une heure du palais et nous nous voyons presque tous les week-ends. Dès qu'elle me rend visite, je me mets à la tache de lui préparer un onctueux brownie. Bien moelleux, comme elle les aime.

Notre amitié s'est renforcée avec le temps. La Sélection ne semble être plus qu'un lointain souvenir derrière moi. Neyla m'a avoué, après tant d'années, qu'à l'époque, ses parents rêvaient secrètement de la voir mariée à un prince.

Elle abhorrait cette idée, si bien qu'elle s'est portée volontaire pour m'aider à le conquérir. Au final, notre amitié est née ainsi. Aujourd'hui, elle est heureuse avec un certain Warron. Du peu que j'en ai vu, ce type a seulement l'air grognon. Il fait la tête en permanence.

Quoiqu'il en soit, Kaled et moi vivons heureux. Alors il y a des moments compliqués, c'est vrai. L'amour n'est jamais tout rose. Mais nous apprenons ensemble à surmonter les différentes querelles du quotidien. De mon côté, j'essaie de plus me dévoiler. De parler. La communication est primordiale dans un couple, et je ne l'ai compris que très récemment.

Je grandis à ses côtés, je mûris. Je gagne en expérience et en maturité et d'une certaine manière, c'est grâce à lui.

Son père va mieux, sa santé avait été fragile à une certaine période mais aujourd'hui, tout va pour le mieux. D'ici quelques mois, il lèguera son trône à Kaled. Sa mère nous y prépare doucement, et je suis sûre qu'il aura toutes les clefs pour devenir un roi bon et aimant.

Je serai là pour l'épauler, jusqu'à la fin de ma vie. L'avenir est incertain mais mes sentiments, eux, sont bien réels. Jamais je n'ai autant éprouvé d'amour envers une personne, et plus le temps passe et plus je me dis que notre amour est comme un cadeau tombé du ciel.

En y repensant, je me suis éprise de lui si facilement. Je ne m'y attendais pas. S'attend-on à trouver l'amour ? Je crois que je ne m'y ferais jamais.

J'ai beau grandir, depuis quelques mois, un petit être grandit aussi en moi.

Quand je l'ai appris, je suis tombée des nues. Ariane m'a sauté au visage en me disant que c'était la meilleure chose qui puisse m'arriver. Elle et son fils se portent pour le mieux. Wilson fait un excellent père, et son amitié avec Kaled n'en démord pas.

Si Ariane a toujours eu ce côté maternel et protecteur, j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Élever un enfant, c'est bien plus compliqué que cela. Je sais d'avance ce que je veux pour mon bébé, pour mon enfant. Son bonheur.

J'ai commis de nombreuses erreurs dans ma vie, j'ai appris des choses, je suis tombée et je me suis relevée. Je veux que ce petit être en moi se serve de mes expériences pour s'élever.

Je sors de mes pensées quand Kaled ouvre la boîte. Lentement, un ballon s'envole dans les airs. Un seul et unique ballon, de la couleur du sexe de notre enfant.

Je vois Neyla sautiller sur place, tandis que Diana et Nadia hurlent de joie. Les parents de Kaled applaudissent, un sourire rayonnant aux lèvres, et moi, j'en ai les larmes aux yeux.

Même Ariane et Wilson esquissent un sourire. Les voir heureux pour nous me rend fière.

Le ballon est rose. Je le savais déjà, mais voir la réaction de mes proches m'emplit le cœur d'une émotion nouvelle. Celle d'avoir réussi.

- C'est génial ! Une mini Sarah pour faire les quatre cents coups à son papa ! s'exclame Neyla en claquant des mains.

- Vous savez comment vous allez l'appeler ? demandent Nadia et Diana en même temps.

Je ne m'habituerais jamais à leur capacité à parler en même temps.

- Je sais d'avance qu'elle sera comme Sarah. Têtue, bornée et pleine de répondant. La crise d'adolescence va être dure pour vous.

- Je ne me porterai pas volontaire pour lui changer les couches, sourit Wilson.

Il pose sa main sur l'épaule de Kaled pour le féliciter. Moi, je me tourne vers les jumelles et leur chuchote :

- Sarah Junior.

- Ah non, Sarah ! On en a déjà discuté, on ne va pas l'appeler Sarah.

Offusquée, je me tourne vers Kaled et fronce les sourcils.

- Tu critiques mon prénom ?

- Non, je dis simplement que...

- Parfait ! Alors ce sera Sarah Junior.

Il passe sa main sur son visage, épuisé. Je lui fais un clin d'œil. À dire vrai, je n'ai aucune idée de comment nous allons l'appeler.

Nous avons encore trois mois pour nous décider. Mon ventre s'arrondit à vue d'œil et si, au début, prendre du poids m'angoissait, Ariane et Neyla m'ont rassurée à de nombreuses reprises en me disant que la grossesse m'allait à merveille.

La vérité, c'est que peu m'importe tous les kilos que je prends, tant que cette petite princesse se porte bien. Plus que quelques mois avant notre première rencontre, et je ne fais que m'impatienter !

Kaled glisse alors un bras autour de ma taille, m'attire à lui et plante un baiser sur ma tempe.

Mes pensées dérivent vers Solenn. Si je me suis réconciliée avec ma mère, je n'entends plus parler de ma sœur. Ni d'Aiden d'ailleurs. Qui sait, peut-être sont-ils en train de vivre leur meilleur vie loin d'ici.

Si le temps m'a bien appris quelque chose, c'est que l'on ne choisit pas sa famille. Nous ne sommes pas obligés d'accepter tout d'eux non plus. Certains sont destinés à n'être que de passage dans nos vies. Solenn aura été une figure importante quand j'étais plus jeune mais aujourd'hui, elle n'est plus qu'un souvenir effacé à mes yeux.

Le temps a su me montrer ceux qui resteraient, et ceux qui partiraient. Aubrey et Elisa sont maintenant parties loin d'ici, voguant à leur nouvelle vie. Neyla et les jumelles sont bien les seules à réellement me soutenir. Sans oublier Ariane !

J'ensserre Kaled contre moi. Son cœur bat vite contre le mien. En fait, j'ai l'impression que nos cœurs battent à l'unisson.

- Je t'aime plus que tout, ma Sarah.

Je souris contre son torse.

C'est ainsi que notre histoire se poursuit. Elle aura été rythmée par des hauts et des bas, des mensonges et des erreurs, mais aujourd'hui, nous avons avancé. Nous avons su nous pardonner, nous aimer.

Et ce n'est que le début.










































FIN

𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant