— Que fais-tu ici, Sarah ?
La façon dont il prononce mon prénom me rend pantelante. Son bras encercle ma taille alors que sa bouche est tout contre mon oreille et il me provoque des frissons lorsqu'il ajoute :
— Réponds à ma question.
Je jette un coup d'œil à Ariane qui se tient contre le mur, pétrifiée. Je comprends à présent qu'elle aura des ennuis. Le prince me serre davantage contre lui et je tourne la tête pour affronter son regard. Nos bouches sont à seulement quelques centimètres de distance l'une de l'autre et j'ose lui répliquer :
— Est-ce une technique pour vous rapprocher de moi, Votre Altesse ?
— Cela se pourrait bien. Aurais-tu quelque chose à redire contre les volontés de ton prince ?
— Mon prince va bientôt se prendre un crochet du droit s'il ne me lâche pas immédiatement, rétorqué-je.
— Je vois que tu n'as pas perdu ta langue, c'est bon signe.
Puis il se penche vers mon oreille pour me chuchoter :
— Tu en auras besoin à l'avenir.
Cette phrase provoque en moi un millier de picotements. Il ne me relâche toujours pas et un sourire s'étire sur ses lèvres pile au moment où je me sens devenir cramoisie.
— On se promenait, c'est tout, réponds-je sèchement. Vous pouvez vous éloigner de moi ? J'ai besoin d'oxygène, d'espace, de ma bulle d'air, vous voyez ?
Je sens son souffle s'écraser tout contre ma joue et m'écarte vivement lorsqu'il me relâche. Ses yeux me scrutent avec malice et autre chose que je n'arrive pas à deviner pour l'instant.
Tu le sais.
— Cette domestique n'a rien à faire ici.
— Elle s'appelle Ariane, interviens-je, mon ton est méprisant.
— Peu m'importe son nom, tu es une sélectionnée et elle n'a rien à faire ici avec toi.
J'ouvre la bouche, scandée.
— C'est mon amie ! Elle a le droit de m'accompagner.
Ses yeux perdent alors tout éclat. Il me fixe et répond froidement :
— Non, elle n'a pas le droit, Sarah.
Ariane se fait toute petite contre le mur, à moitié cramoisie et Wilson en face d'elle la dévisage avec grand intérêt, comme si elle était un trésor à ses yeux. Je me retiens de balancer leur liaison pour qu'il puisse reporter sa colère sur cet abruti. Je ne le fais pas car j'ai bien trop d'estime pour Ariane mais le prince commence sérieusement à me taper sur les nerfs.
— Je trouve ça irrespectueux que l'on traite une femme ainsi. Ariane n'est pas un chien à qui l'on ordonne d'obéir.
Son expression demeure macabre, il reste de marbre et me répond avec indifférence :
— C'est une domestique, elle appartient au palais et se doit d'obéir à ses supérieurs. Tu n'as pas ton mot à dire dessus, et encore moins lorsqu'il s'agit de mon employée !
Son ton est acerbe. Un vrai futur roi : méprisant et autoritaire. Tout ce qu'il y a de plus différent que le portrait qu'il m'offrait deux semaines auparavant.
— Non, répliqué-je, avant d'être votre domestique, c'est une femme qui mérite d'être respectée et appelée par son prénom !
Un éclair de colère passe dans ses yeux et il avance d'un pas menaçant vers moi. Je fais un pas également et rentre dans son jeu. Nous nous défions du regard, furieux l'un contre l'autre.
VOUS LISEZ
𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡
Romance« Elles seront vingt femmes à devoir se battre pour le cœur du prince. Vingt femmes que tout opposera et qui auront pour seul et unique but : décrocher le titre de princesse. » Dans le royaume d'Aragona, l'amour ne se choisit pas. Il doit être déci...