— Vous êtes déjà levée ?
Je me tourne vers Ariane qui vient d'ouvrir la porte et qui m'observe, les yeux plissés, l'air suspicieuse comme si je mijotais quelque chose.
— J'ai mal dormi, je me suis réveillée tôt.
À cause du prince. Nous sommes restés dans le jardin assez longtemps à vrai dire, peut-être jusque une heure du matin si mes souvenirs sont exacts, et il m'a raccompagnée jusqu'à ma chambre avant de repartir de son côté. Je me suis alors effondrée sur mon lit, morte de fatigue.
Après divers réflexions, j'ai décidé de m'avouer à moi-même avoir passé un bon moment en sa compagnie. Finalement, il n'est peut-être pas si désagréable qu'il y paraît. J'ai dormi pendant quelques heures avant de me réveiller en sursauts après un cauchemar. Dans mon rêve, je me faisais larguer par Aiden. Pas très joyeux cette histoire.
— Alors, cette séance photo ? Enrichissante ?
— Ennuyante, répliqué-je en sortant de mon lit.
Ariane s'en va poser son bac à linges et me lance un regard comme si j'étais ridicule.
— Vous êtes une piètre menteuse. Wilson m'a dit que le prince était rentré tardivement de cette soirée, et un sourire étincelant aux lèvres.
— Et alors ? Il était sûrement avec une autre sélectionnée.
Je ne sais pas pourquoi je mens mais ses questions m'agacent. Peut-être parce qu'elle met le doigt sur quelque chose dont je ne veux pas parler. J'ai l'impression de trahir Aiden et ce sentiment me fait culpabiliser.
Ariane lève les yeux au ciel et claque sa langue contre son palais.
— Cela explique donc pourquoi il a vu le prince vous raccompagner à votre chambre.
— Je m'étais égarée dans les couloirs.
— À une heure du matin ? Cessez de me mentir, Sarah !
— Alors arrête de me poser des questions ! Tiens, parlons de toi. Tu es vraiment avec cet espèce de gros grognon méchant et méprisable ?
Ariane me fixe, un air interrogateur au visage.
— Je parle de Wilson, sapristi !
— Il n'est pas méprisable, mademoiselle. C'est un homme doux et parfaitement respectable.
Elle pose ses mains sur ses genoux croisés, la tête droite. Je me lève et commence à marcher dans ma chambre, déclarant :
— C'est un homme méprisant et méprisable, méchant et critique. Il a osé dire que je ressemblais à un sac à patates et que je n'en faisais qu'à ma tête !
— Et il a raison, lance Ariane. Vous ne tenez pas en place, Sarah.
— Je le déteste. Tu lui feras savoir de ma part.
— Entendu.
Je pousse un soupir et me rassois sur mon lit. Ariane a bonne mine. Ses joues sont plus rebondies et son visage plus coloré. Ses cheveux sont tressés aujourd'hui et elle semble de bonne humeur.
— Comment l'as-tu rencontré ?
— J'étais sa domestique avant d'être la vôtre. Je suis arrivée dans ce palais il y a trois ans et on m'a assignée aux fourneaux au début. Un jour, il est venu dans les cuisines et... je ne sais pas. Nos regards se sont croisés et tout est parti comme ça.
Elle se tait et je m'exclame :
— Comme ça ? Raconte-moi tout !
Elle sourit puis poursuit :

VOUS LISEZ
𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡
Romance« Elles seront vingt femmes à devoir se battre pour le cœur du prince. Vingt femmes que tout opposera et qui auront pour seul et unique but : décrocher le titre de princesse. » Dans le royaume d'Aragona, l'amour ne se choisit pas. Il doit être déci...