Chapitre 37 √

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KALED

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Je pose mes mains sur sa taille et l'attire un peu plus vers moi. Ses cheveux sentent divinement bon mais quelque chose me dérange chez elle. Peut-être est-ce le fait qu'elle soit plus grande que Sarah ? Ou que sa peau n'est pas aussi douce que cette dernière ?

Je n'en ai aucune idée mais je préfère la repousser. Si je continue comme je le fais, je vais commettre une erreur que je vais probablement regretter.

Tu en as déjà commise une d'erreur, sombre idiot !

- Votre Altesse, il y a un problème ?

Solenn tente de s'approcher de moi pour m'embrasser mais je lui fais signe de s'arrêter là. En vue de mon regard, elle se fige et reprend sa mine habituelle de fille capricieuse.

- Je croyais que vous aviez besoin de moi, réplique-t-elle froidement.

- J'ai eu ce que je voulais.

Elle se vexe. Je le vois à la façon dont elle hausse les sourcils. Son regard dévie sur un point derrière mon épaule. Elle sourit et m'attire brusquement à elle pour plaquer ses lèvres contre les miennes.

Énervé, je la repousse et me retourne pour voir ce qui l'amusait tant. Mes yeux restent bloqués sur une frêle silhouette venant de partir en courant. Je reconnais Sarah et me tourne vers la peste qu'est Solenn pour lui cracher au visage, furieux :

- Ce que tu viens de faire se paiera.

Je l'abandonne là et pars à la recherche de Sarah qui a tout vu bien évidemment. Il a fallut qu'elle m'embrasse devant elle.
Je savais que Solenn avait un côté pimbêche mais je ne pensais pas qu'elle était aussi méchante.

- Sarah, reviens ici !

Sarah m'ignore et continue d'avancer dans le couloir, toujours pieds nus. Je me demande si elle connait les talons. Ou du moins quelque chose à se mettre aux pieds.

- Sarah !

Je la vois qui serre les poings. Elle doit vraiment être furieuse. Je m'en veux un peu.

- Sarah, reviens ici immédiatement ou je te fais enfermer dans les cachots du palais !

Elle se fige. Se retourne. Et beugle :

- Espèce d'abruti !

Son majeur se lève. Bon.

Bon nombre de sélectionnées à sa place se seraient immédiatement stoppées et m'auraient implorer mon pardon.

Mais elle, elle n'en a que faire. Elle me fait un doigt d'honneur et ne m'obéit pas comme si tout était normal alors que non, tout n'est pas normal. Je suis le prince.

Je la rattrape rapidement et lui attrape le bras pour la stopper. Elle se tourne vers moi et crie :

- Lâchez-moi immédiatement !

- Peut-on savoir pourquoi tu t'énerves ?

Elle plante son regard dans le mien et ne répond pas. Voilà, j'ai ma réponse. Elle s'énerve pour un rien.

- Alors ? Je t'ai demandé plusieurs fois de t'arrêter et tu me désobéis. Tu mériterais d'être enfermée pour cet affront.

Elle hausse les épaules et se dégage de ma poigne pour poursuivre son chemin.

- Je crois que tu n'as pas l'air de comprendre. Je suis un prince, le prince du pays, que tu m'apprécies ou non, tu me dois le respect.

Elle se retourne et me fixe, abasourdie. Se reprenant vite, elle rétorque :

- Votre respect, vous pouvez vous le carrer là où je pense !

Je me suis peut-être mal exprimé. Mais peu importe, elle ne peut pas s'en aller comme ça. J'ai besoin de lui parler et de lui expliquer que ce baiser avec Solenn n'était rien de plus qu'une erreur.

Cependant, elle n'a pas l'air de vouloir m'écouter car elle me lance un regard attristé et ajoute simplement :

- J'attendais tellement plus de vous. Je vous aurais presque avouer mes sentiments, vous venez de tout gâcher. Mais il n'y a rien de plus entre nous, n'est-ce pas ? Je suis peut-être votre damnation, mais là, c'est vous qui venez de briser mon âme en deux.

- Ce n'est pas ce que tu...

Nous sommes interrompus par l'arrivée de ma mère. Elle est dans le même état que tout à l'heure mais elle a l'air d'aller légèrement mieux.

- Mademoiselle Crawford... Laissez-nous, je vous prie. Je dois parler à mon fils.

Sarah me lance un dernier regard rempli de sous-entendus et finit par s'en aller après un sourire poli pour ma mère.

- Allons ailleurs, mon fils. J'ai à te parler d'un sujet important comme tu l'avais compris.

J'offre mon bras à ma mère qui l'accepte volontiers puis nous continuons d'avancer dans le couloir. Nous avançons vers les jardins, et j'ai encore le cœur qui tambourine fort.

Depuis que je suis petit, j'ai toujours vu ma mère dans ce jardin. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi elle l'aimait tant, je sais juste qu'elle aime y passer son temps libre.

Quand nous arrivons à ce dernier, ma mère lâche mon bras et demande :

- Sais-tu avec quelle sélectionnée tu souhaiterais te marier ?

Je hausse les épaules. C'est dans deux mois, j'ai encore le temps j'imagine.

- Pas vraiment pourquoi ?

Elle soupire et déclare d'une voix basse :

- Je ne voulais pas en arriver là mais... Nous devons accélérer cette sélection. Ton père se porte mal. Il compte te léguer le trône, mais pour cela, tu dois avoir une épouse.

- Mais je les connais à peine.

- Kaled, je suis navrée. Dans un mois, cette sélection sera terminée.

Je la fixe en secouant la tête.

- Vous ne pouvez pas faire cela, mère. Je leur adresse peu la parole.

Elle soupire, épuisée et répond :

- Et cette jeune fille tout à l'heure, elle ne te plaît pas ? Mademoiselle Crawford ?

Je dévie le regard en me mordant la lèvre. Je vois enfin ma mère sourire depuis tout à l'heure.

- La jeune fille au pantalon.

Je fronce les sourcils et l'interroge du regard.

- Comment ça ?

- Le premier jour, elle est restée en pantalon toute la journée. J'ai appris qu'elle n'aimait pas les robes.

Je souris. Je l'avais toujours su mais elle ne me l'avait jamais vraiment dit.

- Alors elle te plaît ?

- Peut-être. Mais maintenant, elle me déteste.

- Je ne crois pas. Tu sais, les femmes sont compliquées. Ne t'avise juste pas de briser le cœur de l'une d'entre elle. Une femme en colère est dure à récupérer. Peu importe ton choix, Kaled, le temps presse. Tu annonceras demain soir les trois sélectionnées que tu veux garder. À la fin du mois, tu feras ton choix et tu prendras le pouvoir.

Je vois ses yeux briller de larmes et elle se détourne de moi.

- Je vous rendrai fière, mère. Je vous le garantis.

- Tu me rends déjà fière, Kaled. Fais le bon choix surtout. Cette femme te suivra toute ta vie.

𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant