Chapitre 44.1 √

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J'arrive dans le jardin et cherche un coin assez reculé pour m'isoler. Quand je suis en désaccord, énervé ou triste, il me faut obligatoirement un endroit pour réfléchir. Un endroit calme, paisible et simple.

Je parcours le jardin, enlevant ces satanés talons. Très bonne idée d'avoir mis des talons qui plus est avec un pantalon pour marcher dans un jardin. Le pire aurait été si j'avais enfilé une robe. Je vous laisse imaginer la catastrophe pour avancer.

Je m'énerve encore plus en ne trouvant pas l'endroit rêvé. Il doit bien y avoir un petit coin reculé ici où tout n'est que verdure éclatante, sans cachette ?

Je finis par laisser tomber en soufflant. J'enrage énormément, c'est dans ma nature. J'ai peut-être un côté lunatique qui sait ? Parce que pour être heureuse puis détestable en une dizaine de secondes, c'est que quelque chose doit vraiment clocher chez moi.

Et puis je m'arrête brusquement. J'ai trouvé l'endroit de mes rêves : l'arbre central du jardin. Ce jardin est immense et en plein centre, il y a un énorme arbre, un pommier qui plus est. Je vais grimper à cet arbre et m'accrocher à la grosse branche.

Mauvaise idée.

Espérons que je ne tombe pas et que j'arrive à grimper. J'ai peut-être gardé mes talents de grimpeuses de ma jeunesse. Quand j'étais petite -j'avais environ cinq ans-, je grimpais aux arbres et ma mère me cherchait partout par la suite. Et têtue que je suis, je ne lui ai jamais dévoilé ma cachette. On peut dire qu'elle m'a cherchée longtemps...

Je m'approche de l'abre et esquisse une grimace. J'ai peut-être surestimé mes talents de grimpeuse. Je respire un bon coup, me remercie intérieurement d'avoir enfilé de bons vêtements et agrippe mes mains des petites branches. Je force sur mes frêles bras et contracte mes muscles. Il doit bien me rester des restes...

Je commence à me hisser sur une simple branche et soupire, soulagée. Le plus gros a été fait ensuite, c'est un jeu d'enfant. Je monte en hauteur et arrive à me poser sur la branche que je visais au départ. D'ici, j'ai une merveilleuse vue. Je suis à environ cinq mètres du sol et ma vue n'est pas troublée : j'aperçois chaque détail de ce grand jardin.

Et d'en haut, on a une sacré belle vue. Aujourd'hui, le ciel est d'un beau bleu foncé et je ne vois aucun nuage. Il fait une chaleur étouffante et c'est plutôt désagréable mais je suis partiellement caché du soleil tapant alors pour le moment, ça me va de rester ici.

J'aurai juste dû emmener un bouquin pour m'occuper ou mon chapeau que j'aurai mis sur mon visage pour faire une sieste. C'est vrai que j'aurai pu faire demi-tour mais bon, je n'avais pas encore l'idée de monter dans cet arbre.

J'admire le fond du jardin où un jardinier est en train de tailler les roses. Il fait du bon boulot, elles sont magnifiques. Mes pensées se dirigent vers Ariane. Est-ce qu'elle va bien ? J'espère de tout cœur que son bébé se porte bien et que Wilson est là pour la soutenir. Cela doit être dur pour elle de tomber enceinte si jeune et en plus, avec le boulot qu'elle a.

Je finis par soupirer, un peu fatigué. Maintenant que je suis perchée ici, que vais-je faire ? J'ai faim, j'ai soif et il y a une fontaine juste en-dessous de mes pieds mais je n'ai pas envie de descendre pour devoir remonter après.

Concernant ma faim, j'ai trouvé la solution : les pommes. Je me redresse en me mettant à califourchon sur la branche puis je tends le bras pour décrocher la pomme. Je manque de tomber et me rattrape à la dernière minute en m'accrochant à la branche.

Je vais vraiment finir par me casser quelque chose. Si ce n'est me tuer. Non, j'exagère sûrement. Ne voulant pas renoncer, je décroche enfin ma pomme et croque dedans.

𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant