Chapitre 47 √

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La porte s'ouvre d'un grand coup et c'est la voix d'Ariane qui intervient :

- Debout, Princesse !

Je me lève d'un coup d'un seul et fronce les sourcils, ne comprenant rien. Je m'apprête à me retourner pour vérifier que le prince est bel et bien là mais je ne vois rien d'autre que le mur.

Je fronce les sourcils et soupire. Je vais me frotter les yeux un bon coup et tout ira mieux. Je vais me retourner et le prince sera là. Ariane disparaîtra et ma vie reprendra son cours normal.

Mais alors que je me frotte les yeux, rien n'a changé. Je suis dans ma chambre, les cheveux en pagaille et le cœur battant à tout rompre. Ariane, elle, continue sa routine habituelle qui est de poser le linge sur le tabouret.

Ne me dites pas que...

Que j'ai rêvé.

J'ai envie de pleurer. Rien de tout ça n'était réel. Tout était faux. C'était un songe. Un putain de rêve.

- Quel jour sommes-nous ?

- Hum, le 9 juillet il me semble. Vous allez mieux ?

Donc le lendemain d'hier. Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire ?

- Mieux ? Comment ça ?

- Vous vous êtes évanouie, Mademoiselle.

Et je commence à paniquer. Évanouie, comment ça ? Ai-je vraiment parlé au prince ? Et à ma mère ? À Neyla ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire et dire ? Trop de questions me trottent l'esprit et je bondis de mon lit, me dirigeant vers la porte.

- Désolée, Ariane. J'ai... des choses à régler.

J'accours dans tout le palais, cherchant Neyla ou même ma mère. Je ne réfléchis pas, je suis beaucoup trop déboussolée pour faire fonctionner mes neurones.

Je décide de m'arrêter pour respirer un grand coup. Où peuvent-ils bien être ? Déjà, quelle heure est-il ?

Je jette un coup d'œil à la grande horlogue murale. Il est seize heures trente-cinq. Ils doivent sûrement être dans le petit salon à cette heure-ci. Je vais volte-face et continue ma route jusqu'au petit salon.

J'ai terriblement peur mais surtout, j'ai le moral à zéro. Mon rêve semblait tellement réel, tellement vrai.

Tellement beau.

Le prince et moi nous réconcilions, notre baiser et soudain, la porte qui s'ouvre. Et là, retour à la réalité : rien n'a changé. Ma vie merdique continue d'être merdique.

Je passe la porte du petit salon et les trouve tous en pleine discussion. Celle-ci se stoppe quand ils me voient, en t-shirt bien trop large, les jambes nues et les cheveux en bataille, en plus d'une sale tronche.

En vu du regard noir de ma mère, de la main de Solenn collée à celle du prince, je devine facilement que mon rêve était bien plus long que ce que je n'imaginais.

J'ai littéralement envie de fondre en larmes. J'ai aussi envie de taper dans quelque chose. De m'acharner. De défouler tout cette furie qui hante mon corps.

Pourquoi ? Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ce genre de choses ? Pourquoi moi...

Je finis par me mordre la lèvre jusqu'à en saigner. Pour le moment, elle fera l'affaire. Je jette un coup d'œil à mon poignet où est accroché son bracelet, son stupide bracelet ! Celui qu'il m'a offert. Et que je ne mérite pas. Que je ne mérite plus.

Je les observe tous, le regard sûrement rempli de haine, une haine qui cache une détresse que personne n'ose imaginer. Une détresse qui me bouffe de l'intérieur jusqu'à vouloir m'en faire vomir.

𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞 𝐒𝐚𝐫𝐚𝐡Où les histoires vivent. Découvrez maintenant