-Evie, m'appelle Juan, viens là cariña.
Les filles se préparant autour de moi me jettent des coups d'œils inquiets, sachant que Juan ne demande que très rarement à me voir. Je recule mon siège et pose mon eye-liner sur la coiffeuse pour le suivre dans son bureau, perchée sur des talons vertigineux.
Il s'installe sur son bureau et me détaille du regard alors que je reste droite face à lui. J'attends juste qu'il parle et il le sait. Je ne parle que très peu et ne me perds jamais dans des discussions superflues. Il sait également que je ne suis pas la bonne personne s'il veut discuter. Il ne me convoque que lorsqu'il a quelque chose à dire.
-Un client anonyme a payé pour te faire sortir de ta cage, m'informe-t-il.
Les clients ne restent jamais anonymes bien longtemps. Quand on paye pour moi, on ne paye pas pour rien. Les hommes se font connaître dès qu'ils me voient avancer dans leur direction.
-Il a donné une très grosse somme, reprend-il. Tu dois valoir très cher à ses yeux parce qu'aucun homme n'a mit pareille somme pour toi.
-Et ?
-Tu devrais peut-être laisser tomber le haut pour ce soir, et peut-être mettre quelque chose de moins couvrant en bas comme...
-Non, le coupé-je froidement.
-Non ?
-Non !
Je fais demi-tour sur mes hauts talons et repars dans la loge commune, suivie aussitôt par le propriétaire des lieux.
-Evie, je n'ai pas fini de discuter avec toi ! Je suis ton patron et tu vas m'écouter !
Je me tourne brutalement et tombe nez-à-nez avec lui. Il a un léger mouvement de recul lorsqu'il croise mon regard.
-Sinon quoi ?
Il déglutit et ne prononce aucun mot. Je lève les yeux au ciel et retourne me préparer. C'est son genre de vouloir nous mettre des coups de pression, mais il n'a jamais eu les couilles de virer une de ses filles. Surtout que je suis celle qui lui raporte énormément d'argent. J'estime faire un total de 20% de bénéfices dans sa société, mes camarades faisant tout le reste.
-Qu'est-ce qu'il a encore celui-là ? M'interroge Selena, l'une des filles.
-Je sors de ma cage.
Elle hoche la tête, comprenant sans doute ce que ça implique.
-Il te joue toujours son petit numéro pour faire tomber tes jolies tenues ?
-Exactement.
-Pathétique, soupire Lina.
On travaille toutes pour lui, mais on l'estime très peu. J'ai rapidement compris le fonctionnement de Juan. Bien qu'essayant d'imposer sa loi, ce pure mexicain n'a en réalité que très peu de couilles lorsqu'il trouve quelqu'un qui lui tient tête. Il sait que je ne me soumets jamais, et abandonne très rapidement. Il se soumet bêtement à n'importe quel homme et sort rarement de son bureau lorsque l'une d'entre-nous a un problème. Il envoie plutôt les gardes qui travaillent pour lui.
Ses gardes sont ceux qui assurent notre protection. Sans eux, je ne saurais pas ce qu'on deviendrait. On en a vu passer des gardes, certains étaient des pervers, mais on les a fait renvoyer auprès de Juan pour former la meilleure équipe de gardes. Ils nous considèrent comme des bijoux et sont très protecteurs envers nous, faisant de notre travail un véritable plaisir. On se sent vraiment en sécurité.
Juan réapparaît finalement dans les coulisses pour nous annoncer que c'est l'heure de la sortie des demoiselles. La Prison of Sex ouvre ses portes à une certaine heure, mais nous, les filles, restons toutes en coulisse jusqu'à ce qu'il y ait du monde. C'est une entrée remarquée sous les acclamations que nous faisons à chaque fois.
VOUS LISEZ
The Golden Cage - Tome 1
RomanceLazaro Gomez, un nom qui en ferait fuir certains, pourtant Evie Torres n'a pas un tant soit peu peur de lui. Des années auparavant, il a tout gagné pendant la guerre de la drogue au Mexique en signant un pacte avec le pays pour abolir les gangs de r...