𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 34 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

1.1K 94 4
                                    

⌛️Trois mois plus tard

En entrant dans le bar, j'adresse un immense sourire à mon amie que je repère de loin. Je cours vers elle et la prend dans mes bras alors qu'elle lâche un cri de joie.

-Evie ! S'écrie-t-elle. Je suis tellement heureuse de te voir ! Tu m'as tellement manqué !

Je glousse et me détache d'elle pour la regarder dans les yeux.

-Toi aussi tu m'as manqué Selena. Comment tu te portes ?

-Ça va mieux maintenant. Tes coups de fils m'ont beaucoup aidé, vraiment. Tu n'imagines pas à quel point. Tu as l'air d'être en même temps en forme et très fatiguée.

-Ça me fait bizarre d'être de retour sur la base, je ne me sens plus vraiment chez moi maintenant que tout le monde n'est plus là.

-T'as grave pris du muscle toi !

Je ricane et hausse les épaules.

-Il n'y a pas de barre de pole-dance là-bas, seulement des machines de musculation. Le sergent veut que je montre à tout le monde d'où je reviens.

-Tu repars quand ?

-Demain, malheureusement, j'aurais aimé rester un peu plus pour te voir.

-Lazaro sait que tu es là ?

-Non, et je ne compte pas l'informer de mes permissions.

-Tu as des nouvelles de lui ?

-Aucune. Il m'a laissé ça, et il est parti.

-Le fameux collier.

Elle le prend entre ses mains et me fait un grand sourire.

-Elle aurait été folle de voir ça. Elle doit l'être depuis où elle est.

Je hoche doucement la tête avec un sourire sur mes lèvres. Chaque jour qui passe, je pense à elle.

-Tu as des nouvelles de lui ?

-Seulement depuis Rio, je ne l'ai pas vu depuis que tu es parti. Apparemment, il aurait redoublé les trafics de drogue pour s'occuper, ou peut-être pour se faire arrêter par l'armée et avoir une occasion de te voir.

Je secoue la tête en riant et Juan avance vers moi avec un immense sourire. Il tend les bras dans ma direction et je lève une main en l'air pour le stopper. Il sourit avec gêne et remet les bras le long de son corps.

-Evie, je suis honoré que tu viennes danser avec nous ce soir. Je peux te parler dans mon bureau avant que la soirée ne commence ?

Je hoche la tête et le suis jusqu'à son bureau après une légère accolade à ma meilleure amie. Je m'installe dans le siège face à lui en tentant de ne pas ressentir du mal-être dans la pièce où mon autre meilleure amie a rendu l'âme.

-Je suppose que Lazaro n'est pas au courant de ton retour.

-Je ne lui ai rien dit, du moins.

-Alors ce soir, tu danses pour tout le monde. Tu es sûre ne pas vouloir aller en haut ?

-Jamais de la vie Juan, danseuse, pas prostituée. T'as qu'à dire au meilleur offrant que je danserai sur sa table, si tu veux de l'argent.

-Et tu penses que ça va fonctionner ?

Je ris amèrement et m'avance sur mon siège en posant mes pieds sur le bureau de Juan.

-Tu penses vraiment que ça ne va pas fonctionner ? Tout le monde se battait pour moi, imagine un peu maintenant qu'il savent que j'ai eue une relation avec Lazaro. Ils voudront tous de la femme qu'El Padrino a laissé derrière lui.

-Il t'a abandonnée ?

-T'as des nouvelles de lui, toi ? Lazaro est un beau parleur plein de promesse qui lâche les femmes après les avoir baisé.

-Alors tu as peut-être une vengeance à prendre.

-Tout à fait.

-Vois-tu, Lazaro est l'homme qui m'insupporte le plus, et j'aimerais me venger. Il veut faire sa loi, mais c'est chez moi ici.

Et pendant les dix minutes qui suivent, Juan m'explique son plan saugrenu avant de m'inviter à aller me préparer. Plus que six mois avant d'exercer son plan, et j'ai vachement hâte. Je décompterai les jours dès que j'aurais demandé au sergent une permission au moment de mon choix.

-Et averti-moi s'il apprend que je suis ici, je partirai.

Il lève son pouce dans ma direction et je pars enfin poser mes affaires dans la loge, où je retrouve des danseuses ravies de me revoir pour certaines.

Juan vient annoncer qu'on doit aller en salle et nous accompagne sur le lieu. J'y entre en dernière et Juan prend le micro pour aller sur la scène, accompagné par moi, et fait son petit spitch pour proposer mes services au plus offrant.

En attendant, je me rends au bar et commence à danser sur la barre qui a été récemment installée. Je ne me préoccupe pas des hommes qui crient après moi, je me force à ne pas me demander si Lazaro est parmi eux. Je danse, juste pour moi, parce que ça m'a manqué de faire ça sur la base.

Les sommes s'accumulent sur les centre de table et Diego me propose une boisson. Je m'assis sur le bar en souriant et trinque avec lui.

-C'est cool de te revoir ici Evie ! Comment ça va depuis le temps ?

-Je suis au top de ma forme. Je ne pourrais pas être plus heureuse qu'aujourd'hui.

Je reprends ma danse et Juan revient longtemps après pour me tendre la main et m'inviter à aller danser pour une table, celle qui a été la plus offrante pour moi.

Je saisis la main de Juan et croise le regard au loin de Rio qui secoue négativement la tête, les lèvres pincées, comme pour me dissuader de ce que je m'apprête à faire. Je pose un index sur ma bouche et monte sur la table en regardant les hommes à tour de rôle. Lorsque je relève de nouveau la tête, il me pointe du doigt et mime un couteau sous la gorge, ce qui me fait rire. Je fais ce que je veux, je n'ai pas besoin du meilleur ami de Lazaro en tant que garde du corps. Selena l'entraîne dans le carré V.I.P et je note mentalement de la remercier.

Je fais plusieurs tours de la barre sous les acclamations des hommes, avant de m'élancer dans les airs. Je fais plusieurs figures, en notant de remercier également le sergent. J'ai encore une meilleure prise sur la barre maintenant que j'ai un peu plus de muscle. J'avais tout perdu avec mon amputation parce que je suis devenu un légume pendant des mois entiers.

Un des hommes me tend un verre et je le saisis pour le lever en l'air avant de le porter à mes lèvres. Je rejette la tête en arrière et éclate de rire en voyant Elena frotter la barre entre ses fesses.

-T'es célibataire beauté ? S'exclame un des hommes, un jeune milionnaire de la vingtaine qui a tout ce qu'il veut grâce à l'argent de papa.

-Ouais, juste pas pour toi.

Les autres hommes éclatent de rire et je glousse en profitant juste de la soirée. J'ai de la chance, les hommes pour lesquels je danse doivent être les plus jeunes et les moins insistants. Ils sont sans doute ici pour la première fois et n'osent pas porter une main sur moi. Ils ne repartent pas à l'aube, comme certains, et me remercient même d'avoir dansé pour eux avec de petites liasses données en main propre, et pas dans mon décolleté comme tous les vieux richards du lieu.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant