𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 18 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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Lorsque j'arrive dans le vestiaire, je n'ai pas le temps de retirer ma veste que Lina et Selena me sautent dessus en parlant toutes les deux en même temps. Je fronce les sourcils et passe ma main dans mes cheveux en reculant, pour leur demander de se calmer et de me parler plus distinctement, et pas en même temps.

-Tu as dîné avec Lazaro hier soir ?! S'écrie Lina.

-Oui et... Commencé-je avant de me faire couper par Selena.

-Et tu ne nous as rien dit ? Il se passe quoi entre vous ? Tu sors avec lui ? Tu couches avec lui ?

-Écoutez, je sais qu'il ne me laisse pas vraiment le choix, et j'ai décidé d'en jouer, mais je ne sors pas avec lui et ne couche pas avec lui. Et comment vous savez que j'ai dîné avec lui ?

-On a plusieurs sources, m'explique Lina avec rapidité, le bouche à oreilles et même Rio, avec qui Selena couche, en plus de la presse mexicaine.

-Ralentis, ralentis ! On nous a vu, d'accord, mais tu couches avec Rio ? Toi non plus, tu ne me dis pas tout querida. Et quelle presse ?

-J'ai voulu acheter un paquet de clopes pour mon frère ce matin, et je suis tombée sur des magazines people, regarde !

Elle choppe une pile de magazines sur la coiffeuse et je décide de me poser pour regarder tout ça. En couverture, des photos de nous, moi à son bras, avec de gros titres pour attirer le regard des passants. Selena me conseille de regarder à l'intérieur et je jette un coup d'œil à l'un d'eux.

Ma respiration s'accélère en voyant une photo de nous à l'extérieur du restaurant, moi sur ses cuisses en train de l'embrasser. Merde, quelqu'un était là ?

Je pose ma main sur ma poitrine en lisant les pages de tous les magazines alors qu'une crise d'angoisse me submerge. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu, et la preuve est flagrante : ma crise est très puissante. Je ne parviens pas à reprendre mon souffle, je vois les filles paniquer autour de moi, mais je n'entends qu'un bourdonnement sourd. Je commence à voir flou en essayant de reprendre mon souffle.

Mon corps bascule du siège, et j'ai juste le temps de sentir les filles me rattraper avant que je ne voie tout noir.

⠐* ・ 。 ⡀・ *・ 。 . ⡀。⠐* ・ 。 ⡀・ *☆

Mon corps est tout endolori quand je me mets à papillonner des yeux, pour tenter de les ouvrir. La lumière m'éblouit et j'entends une voix masculine ordonner qu'on baisse les lumières.

Lorsque l'ordre est exécuté, je parviens à ouvrir totalement mes yeux et j'aperçois Lazaro, Juan et Selena, qui semble se faire engueuler par notre patron.

-Arrête, je pensais pas que ça la mettrai dans cet état-là ! S'exclame mon amie. Je voulais juste qu'elle soit au courant !

-T'avais qu'à lui envoyer un message à la place ! L'engueule Juan. Dégage danser maintenant, t'es attendue !

Elle souffle bruyamment, et s'éloigne en faisant claquer ses talons sur le sol. Lazaro me tend un verre d'eau en me regardant fixement. Je me redresse en posant une main sur ma poitrine et bois quelques gorgées avant de le remercier.

-Évite de te mettre dans un état pareil avant la danse, la prochaine fois, me conseille Juan avec méchanceté.

Oui je vais bien, merci de t'en soucier, connard.

-Et toi, évite de lui parler comme ça, prononce fermement Lazaro. J'aimerais être seul avec elle.

Soumis comme il est, il me regarde de travers et quitte la pièce alors que je me rappelle soudainement de la raison pour laquelle j'ai fait ma crise d'angoisse. Je me relève du fauteuil en quatrième vitesse et titube parce que je me suis relevée trop vite. Lazaro pose sa main dans le bas de mon dos et me tient le bras en me réprimandant.

Je rejoins la coiffeuse devant laquelle je me prépare tout le temps et attrape la pile de magazines pour retourner face à Lazaro. Je balance la pile sur la table basse et croise les bras sur ma poitrine en fronçant les sourcils.

-Vous avez engagé un homme pour faire tout ça ? Lui demandé-je pour commencer la discussion. Vous avez demandé à quelqu'un de nous prendre en photo pour revendiquer que je suis votre... Propriété ?

-Bien sûr que non, réplique-t-il, même si je dois avouer que cette photo n'est vraiment pas mal. Muy caliente. (=Très chaud)

-Comment vous voulez que je vous croie avec ce que vous venez de dire ?

-Enfin, corazoncito, si je souhaitais revendiquer ma propriété, je l'aurais fait en menaçant toutes les personnes qui osent poser un regard sur toi, je ne suis pas très press people. Tu es vraiment divine sur cette photo.

-Comment vous pouvez garder votre calme avec... Ça ?

-Disons qu'ils me facilitent la tâche. Je n'ai plus besoin de revendiquer ma propriété, ils sauront tous qu'ils n'ont pas intérêt à te toucher.

-Mais c'est révoltant ! Vous aviez demandé à ce qu'on soit tranquille et on se retrouve en une de tous les magazines mexicains ! Mais merde, ces photos sont trop intimes pour être partagées à tout notre pays !

-Je ne pense pas qu'on voie sur l'une des photos que j'avais deux doigts en toi. Ou peut-être ici, on ne voit pas ma main.

-Lazaro !

-Écoute, corazoncito, on est deux dans cette situation. Je ne souhaitais pas non plus que ce moment que j'ai passé avec toi soit dévoilé, mais j'ai déjà pris les choses en main. Le restaurant sera traîné en justice et j'ai déjà trouvé le photographe qui nous a surpris au restaurant. Maintenant, il faut passer à autre chose. Je ne peux rien faire pour revenir en arrière. Ce qui est fait est fait, et je ne compte pas m'empêcher de te revoir en dehors de ce lieu pour les curieux.

-Je ne tiens pas à apparaître d'une telle manière dans les magazines en votre compagnie.

-En ma compagnie ? Tu devrais t'en sentir honorée.

-Et pourtant, ce n'est pas le cas.

-No seas cruel, prononce-t-il en se levant de son siège pour avancer vers moi. (=Ne sois pas cruelle)

Il pose ses mains de part et d'autre de mon corps et rapproche son visage du mien en plongeant son regard sombre dans le mien. Je glisse dans le fauteuil pour tenter de lui échapper, mais il passe sa main dans mon cou et me relève la tête pour recroiser mon regard.

-Evie, il y a quelques semaines, je t'ai dit que je souhaitais t'avoir à mes côtés et c'est toujours le cas, encore plus puissamment. Sache que je ferais tout pour y arriver, tout, et rien ne m'empêchera te t'avoir, pas même toi. Alors soit tu continues à faire ton entêtée à vouloir me résister, soit tu acceptes ton sort pour ton plus grand plaisir, au sens propre du terme.

-Si vous pensez que je vous laisserai m'avoir, c'est que vous ne me connaissez pas. Je ne suis aucunement soumise à vous, je ne suis pas votre priorité et je n'ai aucun compte à vous rendre.

-Tu joues à un jeu très dangereux qui te mènera à ta perte, Evie. Tes doigts ne seront pas suffisant pour te satisfaire cette fois.

-Et vous votre main droite ne me replacera pas. Vous pouvez faire votre mâle alpha autant que vous le voulez, mais vous finirez par perdre le contrôle avant moi.

Il rit d'un rire franc, puis dépose un baiser sur mes lèvres.

-Ça, c'est ce qu'on verra.

Il retire sa main et s'éloigne en enfonçant ses mains dans ses poches.

-Je suis en gentleman, et je vais te laisser tranquille pour ce soir, pour cette grosse crise d'angoisse que tu as fait. Mais sache que samedi prochain, je vérifierai que tu as bien ce que je t'ai offert en toi. Tu penses me provoquer par tes tenues et ton comportement, mais tu verras que toi aussi, tu seras extrêmement frustrée après chaque soir.

Il me lance un regard lourd de sens et s'éloigne un peu plus en me proposant de me raccompagner.

-Je sais me débrouiller sans vous, et ça ne vaut pas que pour que je retrouve mon domicile. Bonne soirée.

Il ricane et sort de la pièce, en me laissant seule avec moi-même et mes pensées.

Il croit qu'il peut faire tout ce qu'il veut de moi, mais il a totalement tord. Je ne me laisserai pas faire, et je vais totalement entrer dans son jeu. Rira bien qui rira le dernier.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant