The Golden Cage - Tome 1

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 1 - 𝓛𝓪𝔃𝓪𝓻𝓸

J'adresse un regard appuyé à l'un des vigils de la Prison of sex et il se décale en baissant la tête. Son camarade juste à côté de lui m'ouvre la porte sans discuter, sous le regard de toute la fille d'attente devant laquelle je viens de passer. Aucune personne ne bronche, parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas leur mot à dire.

Je jette un coup d'œil à mes côtés et vois que Rio et Alejandro me suivent toujours à l'intérieur du bâtiment teinté d'une lumière rouge.

D'autres vigils nous laissent nous installer dans le carré VIP et je détaille enfin tout ce qui est autour de moi. Des serveuses en string aguichent les clients, tandis que d'autres en tenues sexy sont en train de danser sur une scène.

Rio me donne un coup de coude et je me tourne dans sa direction en fronçant les sourcils. Il désigne du doigt une femme qui fait de la pole-dance dans une sorte de cage dorée. Tous les regards sont braqués sur cette femme attrayante.

Juan, le propriétaire des lieux s'avance dans notre direction et se pose sur le fauteuil rouge face à nous. Il savait que je devais passer le voir, mais il ne savait pas exactement quand. Ses chiens de garde ont dû le prévenir de ma présence, parce que tout le monde sait que je déteste attendre.

-Messieurs, nous salue Juan avec un signe de tête respectueux. Je peux vous offrir quelque chose à boire ?

Nous commandons des boissons alcoolisées et une serveuse pratiquement nue nous sert en adressant des clin d'œils à mes amis. Je lui jette à peine un coup d'œil, parce que je ne suis pas là pour finir la soirée avec une femme. Je suis là pour affaires.

-Je veux des parts ici, dis-je de but en blanc, lorsqu'elle est partie.

Une grimace se dessine sur son visage qui redevient rapidement impassible. De mon côté, aucune émotion ne traverse ma figure.

-Jefe, me répond-il d'un ton calme et posé, je viens d'arriver ici et...

-Tu es là depuis deux ans et demi déjà. On t'as à l'œil depuis tout ce temps, et on sait que tu as un très beau nombre de bénéfices. Alejandro.

Il balance un dossier sur la table basse et Juan avale de travers lorsqu'il voit l'ensemble de ses bénéfices.

-Tu es sur notre territoire Juan. Je t'ai laissé le temps de t'installer et de te faire une réputation.

-Sí, pero... Qu'est-ce que j'y gagne ?

-Rio.

Mon second ami s'avance dans le canapé et pose un autre dossier devant Juan. Celui-ci possède le contrat que Juan a intérêt de signer. Il sait qu'il n'a pas le choix.

-Lazaro paiera toutes tes charges en échange de trente pourcents de la société, explique Rio.

-Trente ?!

-Tu n'as pas encore le budget pour faire tes nouveaux travaux, on le sait Juan. Ça craint là-haut. Ça aussi, Lazaro le paye.

Soudainement, le propriétaire semble intéressé par ma proposition. Comprenant ce que cela signifie, je lui tend un stylo et il signe le contrat sans réfléchir. Aucune arnaque là-dedans, je n'arnaque jamais mes partenaires lorsqu'ils acceptent de faire affaire avec moi. Je lui serre la main et il me souhaite bienvenue chez moi.

-Vous voulez peut-être faire un tour de votre nouvelle acquisition ?

Je hoche la tête en me levant et mes deux amis me suivent en dehors du carré VIP. Il me fait faire un tour du club, en me faisant passer par les endroits réservés au personnel. De retour au rez-de-chaussée, mon regard s'attarde de nouveau sur la cage dorée.

-Pourquoi cette femme est dans cette cage ? Demandé-je à Juan.

Il se tourne vers moi et suit mon regard avant de sourire en voyant sa prisonnière.

-Evie. C'est celle qui me ramène le plus d'argent ici. On a dû l'enfermer parce que les hommes ont tendance à tous sauter sur elle dès qu'elle est sortie. C'est pour sa sécurité que je fais ça, et ça n'a pas l'air de la déranger.

-Qu'est-ce qu'elle a de spécial ?

-Tu vois beaucoup de pole-dancer unijambiste ?

Je secoue la tête, fasciné par la souplesse de la femme à la prothèse à strass. À pas de loup, j'avance jusqu'à elle et croise les bras sur ma poitrine pour mieux l'inspecter. Elle est à présent dans un cerceau et quand j'arrive à sa hauteur, elle balance la tête en arrière, plongeant son regard sombre dans le mien. Elle cesse tout mouvement en me voyant si proche et son corps semble se tendre.

-Détend-toi Harley Quinn.

Elle mordille sa lèvre d'un rouge sang et me regarde à travers ses longs cils habillés par un trait d'eye-liner pailleté. Sa longue queue de cheval pend dans l'air, et un mouvement à ma droite me fait détourner le regard d'elle.

-Ne perturbe pas Evie, me conseille Juan en posant sa main sur mon épaule. Elle est fragile.

-Peut-être parce que tu l'enfermes dans cette stupide cage.

-Je la fais sortir à la demande, et lorsqu'on sait mettre la somme d'argent qui va avec.

-Payer pour faire sortir une femme d'une cage ? Les choses vont changer ici.

-Ne change jamais ce que j'ai fait pour elle, elle est mon plus grand succès.

-C'est ce qu'on verra. Je fais la loi partout où je vais, n'oublie jamais ça.

Je jette un dernier regard à la belle Evie et me tourne en resserrant ma cravate.