𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 58 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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-Merci de m'avoir accompagné, soufflé-je en regardant Veronica et Kenna.

-Dis plutôt ça à elle, lance Kenna. J'ai juste su l'appeler. Je ne savais pas quoi faire tellement j'étais paniquée. J'avais tellement peur pour vous.

-Tu as quand même trouvé une solution en appelant ta mère pour m'aider.

-Je te l'avais dit que dès que tu as besoin, tu peux m'appeler, me rappelle Veronica en serrant ma main dans la sienne. Où est encore passé Lazaro ?

-Je ne sais pas, il ne dit rien pour ne pas m'inquiéter.

-C'est son rôle de te prévenir, tu portes ses enfants et il doit rester à tes côtés. Tu as une grossesse à risque, il ne semble pas se soucier qu'il pourrait vous perdre, tous les cinq. Tu te bats pour lui offrir des enfants, alors que c'est très compliqué physiquement pour toi. Qu'est-ce que le médecin t'as dit ?

-Il va me garder en surveillance pendant plusieurs jours et si tout va bien, je pourrais rentrer à la villa. Je serai obligée d'être alitée pour ne prendre aucun risque pour nous cinq.

-Tout va bien se passer. Je pourrais peut-être rester à la villa pour te tenir compagnie quand tu seras de retour.

-C'est gentil Veronica, mais vous vouliez reprendre votre tour du monde.

-Faire un tour du monde pendant que ma belle-fille en danger est alitée avec quatre bébés en elle ? Je peux reporter mon voyage, mais ma présence aux côtés de ma belle-fille enceinte, je ne pourrais pas. Je ne veux pas m'imposer bien sûr, mais ça me ferait plaisir de t'aider Evie. Si mon ingrat de fils n'est pas à la hauteur pour aider sa femme, alors je me dis que je peux jouer un rôle pour t'épauler et surveiller que tout va bien au quotidien.

-Merci d'être aussi présente pour moi, je n'aurais pas pu espérer mieux de la part de ma belle-mère.

Elle sourit et me serre doucement dans ses bras, en faisant attention à mon énorme bidon et mon bras sous perfusion. Je ne suis enceinte que de six mois, mais j'ai eu plusieurs contractions qui m'ont fait paniquer. Le risque d'accouchement prématuré est important avec des quadruplés, mais je finis seulement mon deuxième trimestre, et c'est trop dangereux d'accoucher maintenant. Ils ont encore des poids plume, le risque de survie est minime. Je dois faire tout mon possible pour les laisser se développer en moi le plus possible. Je n'atteindrai jamais le terme, mais j'aimerais au moins attendre le mois prochain avant d'accoucher.

-Si tu le veux bien, j'aimerais aller rencontrer ton médecin pour qu'il nous donne des conseils pour que cette fin de grossesse se passe au mieux pour toi.

-Oui, bien sûr.

Veronica quitte la chambre en me laissant seule avec Kenna qui pince ses lèvres. Elle soupire longuement et serre ma main dans la sienne.

-J'aimerais tellement qu'il soit à la hauteur de mériter une femme qui porte quatre enfants en elle. Tu as fait tellement de sacrifices pour lui, il devrait mettre de côté sa mafia pour toi.

Je hausse les épaules en posant la main sur mon ventre, à l'endroit où l'un des bébés donne des coups.

-J'ai toujours rêvé d'avoir des enfants, et que Diaz devienne leur oncle. Même si Lazaro n'est pas là pour moi, je m'en fiche. Je veux ces enfants et s'il faut que je les élève seule tous les quatre, alors je mettrai ma vie de côté pour eux.

Elle me regarde tristement et s'avance au bord de son siège.

-Tu sais que tu peux compter sur moi ? Je sais que je n'ai aucune expérience avec les enfants, mais je peux tout apprendre pour être une tata d'enfer.

-Merci Kenna. Je suis contente qu'on soit de la même famille maintenant.

-T'es comme la sœur que je n'ai pas eue.

Je souris et lui retourne le compliment. On n'a pas commencé en s'aimant énormément, mais on a développé un lien que j'adore. Je suis contente qu'elle soit dans ma vie.

C'est finalement une longue heure plus tard que Lazaro pointe le bout de son nez. Chic dans son éternel costume, son visage semble sans expression et je pousse un long soupir. Kenna a dû partir, et Veronica s'est chargée de l'amener puisqu'on est venues à trois dans sa voiture.

-Qu'est-ce qui se passe mi corazón ?

-Trois fois rien, marmonné-je en me retenant de l'insulter.

-Il n'y a pas rien si tu es allongée dans ce lit.

-Et toi, tu étais où pendant ce temps ?

-Les affaires Evie, tu le sais très bien.

-Non je ne le sais pas, je n'en sais rien parce que tu ne me dis rien ! Je suis seule à la villa toute la journée pendant que tu risques ta vie avec tes putain d'échanges. J'ai une grossesse à risque, Lazaro. Tu sais ce que c'est ?

-Oui Evie, je sais ce que c'est. Je suis venu à tes rendez-vous médicaux.

-Ça fait trois heures que je suis là et tu arrives seulement maintenant, tu ne prends pas en compte les termes de "grossesse à risque".

-Je n'ai pas pu me libérer avant.

-Et le jour de mon accouchement, tu vas pouvoir te libérer avant ? Parce que si tu ne veux pas des quatre enfants que je peux t'offrir, alors je te rends cette bague que j'ai autour du cou et je retourne à ma vie tranquille sans ta putain de mafia qui a déjà failli me coûter la vie, je te le rappelle !

-Il est absolument hors de question que tu ne laisse pas nos enfants grandir auprès de leur père. Je serai là pour ton accouchement, du début à la fin. Peu importe ce que j'aurais prévu. Maintenant, tu veux bien me dire ce que tu fais ici ?

-Trois fois rien, j'ai juste eu des contractions, j'ai failli accoucher alors que je ne suis que de six mois. Il y en aurait peut-être eu un ou deux qui n'aurait pas survécu. Qui sait ? Peut-être trois ou quatre, voire même nous cinq. J'ai failli mourir une fois à cause de toi, mais je me battrai pour survivre une nouvelle fois. Parce que je ne pense pas que le père soit à la hauteur d'élever mes enfants seul. J'ai encore des doutes qu'il sache les élever avec moi, à vrai dire.

-Arrête ça Evie. Je ne peux pas faire mes preuves tant qu'ils ne sont pas là, mais je te le prouverai lorsqu'ils seront là tous les quatre. J'ai voulu ces enfants de toi, et je les voudrais jusqu'au bout.

Il avance enfin jusqu'à moi et saisit ma main sous perfusion qu'il embrasse, avant d'embrasser mes lèvres.

-Je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi aujourd'hui. Je remercirai Kenna et ma mère dès que je les verrai pour m'avoir remplacé aujourd'hui.

-Ta mère s'installe à la villa. Elle va m'aider, quand tu ne seras pas là pour le faire parce que je vais être alitée pour le reste de ma grossesse.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant