𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 44 - 𝓛𝓪𝔃𝓪𝓻𝓸

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-J'espère que ma mère ne t'as pas effrayé avec toutes ces histoires, lancé-je en regardant Evie qui boit un thé chaud.

-Non, je pense que je suis arrivée à un âge où tout ça ne me fait plus paniquer, me répond-elle en me regardant avec sincérité.

-Ma mère voulait que je me marie bien avant d'avoir la majorité. Elle a toujours eu peur de vieillir, ce qui mène à la mort pour elle, mais c'est assez paradoxal parce qu'elle souhaite voir vieillir ses enfants et fonder leurs familles respectives.

-Je t'avoue que je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute dessus pour me parler de mariage et d'enfants, surtout que l'on n'en a jamais parlé et...

-Et tu voudrais qu'on en parle ?

Elle hausse les épaules en buvant le fond de son thé avant de reposer la tasse sur la table basse.

-Ça me semblerait normal d'en parler avec toi.

-Ce que tu disais à ma mère toute à l'heure, c'est vrai ?

-Tout ce que j'ai dit est vrai. J'ai toujours rêvé de me marier avec quelqu'un qui m'aime véritablement pour celle que je suis, et avoir des enfants fait pour moi partie du cercle logique de la vie. J'ai longtemps espéré trouver quelqu'un d'assez mature pour pouvoir m'offrir des enfants, mais surtout pour prendre soin d'eux.

-Toutes les femmes que j'ai pu rencontrer avant toi voulaient la bague au doigt et le nom Gomez, mais jamais d'enfants, parce qu'ils déformeraient leurs corps parfaits. Je ne voulais pas d'une femme égoïste au point de ne pas vouloir me donner d'enfant et même si elles voulaient des enfants, leur bien-être était trop important pour s'occuper d'un enfant. Ce n'est pas ce que je cherchais. Je ne veux pas assurer ma descendance, je veux aussi fonder une famille.

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres et je l'embrasse avant de me lever.

-Allez, fini le moment d'émotions, je te fais sortir de ta cage maintenant.

-Où est-ce qu'on va ?

-Suis-moi et tu verras.

Je me dirige vers la sortie sans l'attendre et ouvre la porte de ma voiture devant la villa. Elle sort en tentant d'enfiler son escarpin sur sa prothèse en se maintenant à la porte pour y parvenir. J'avance vers elle et prend son escarpin pour lui enfiler. Elle sourit et me remercie en descendant les marches en quatrième vitesse pour monter dans la voiture. J'ai toujours été étonné de voir la rapidité avec laquelle elle descendait les escaliers. Je monte dans la voiture et sors du domaine pour conduire à la Prison of Sex.

Elle fait les grands yeux en arrivant et me demande ce qu'on fait là. J'esquive sa question et la fais descendre de la voiture avant de prendre sa main pour la guider dans le bar totalement vide. J'allume les lumières et me tourne vers Evie.

-Bienvenue dans ton bar, mi corazón.

-Mon bar ? Il devrait te revenir, tu es l'un des investisseurs.

-Tu sais mieux que moi ce dont ce lieu a besoin.

-Mais je pourrais te conseiller, je ne sais même pas comment gérer un bar.

-Les garçons t'aideront, tu auras tout l'argent que tu veux pour faire les modifications dans le bar, je financerai tout. Tu voulais être une femme d'affaires, voici ton affaire.

-Quand tu dis modifications, qu'est-ce que tu entends par là ?

-Tout ce que tu veux. L'organisation, les jours d'ouverture, l'étage du dessus, les employés, tout. Tu as déjà des idées ?

Elle regarde tout autour d'elle, comme si le lieu était en action comme tous les samedis afin de voir les changements qu'elle pourrait effectuer. Elle avance de quelques pas et je me pose contre le mur pour la regarder faire. Elle se tourne finalement vers moi en énumérant la liste des probables changements.

-Je veux changer le nom, les clients qui viennent pour que les femmes soient aussi présentes en tant que clientes, je veux intégrer des danseurs, ouvrir plus et changer l'esprit d'ici. Je veux que les danseuses et futurs danseurs fassent des show avec des costumes qui leur plaisent, parce que la scène ne sert à rien pour le moment. On recrute des artistes, pas des serveurs ici, et c'est ce que Juan ne voulait pas accepter. Je ne veux pas d'un bar où de gros lourdeaux viennent tenter d'emmener une fille chez eux, mais d'un bar divertissant.

-Tu peux fermer le temps de tout mettre en place, tu viendras quand tu veux ici et si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à venir me voir. En attendant, je venais ici regarder les papiers gardés par Juan.

Je tend à Evie un carnet en lui indiquant qu'elle pourra s'en servir pour écrire toutes ses idées. Ce sera la première étape pour son parcours qu'elle s'apprête à vivre. Je crois sincèrement en Evie, elle saura faire de ce lieu un lieu apprécié par les danseuses et par les clients.

-Et n'oublie pas que tu as une styliste à domicile, ajouté-je en lui lançant un clin d'œil.

Son regard s'illumine et un immense sourire se dessine sur ses lèvres.

-Cet endroit va devenir incroyable. Mais je te laisse gérer l'étage du dessus, ce n'est pas pour moi.

-On mettra Rio et Alejandro là-dessus, ça les occupera pendant quelques semaines.

J'avance vers le bureau de Juan et lis les documents que je trouve sur son bureau, mais ne trouve rien d'intéressant. Je trouve tous les documents en règle dans le meuble, et aperçois un coffre fort dans un des tiroirs. Qu'est-ce que tu caches enfoiré ?

Je réfléchis longuement aux cachettes probables de la clef avant de me dire que Juan est un sombre imbécile dans le fond. Il doit la cacher dans l'endroit le plus simple du monde. Je vide son pot à crayons et ricane en trouvant ladite clef. Je la prends dans ma main et ouvre le coffre en me posant sur son siège.

Je trouve son ordinateur portable, ainsi que plusieurs CD avec des noms de danseuses. Je saisis celui avec le prénom d'Evie et allume l'ordinateur, sans mot de passe, avant de mettre le CD à l'intérieur.

La vidéo se lance automatiquement et je me fige en voyant les mains de Juan sur le corps inconscient d'Evie. La caméra descend et je ferme brutalement l'ordinateur en voyant son sexe aller et venir en elle. Je recule le siège et passe ma main dans mes cheveux en tentant de me retirer ces images de la tête.

-Tout va bien ? Lance une voix féminine juste à côté de moi.

Je sursaute en entendant Evie et la vois jeter un coup d'œil à l'ordinateur. Je pose ma main dessus pour l'empêcher de l'ouvrir et elle se tourne vers moi en fronçant les sourcils.

-Qu'est-ce que tu as découvert là-dedans ?

-Je t'interdis de regarder.

-Tu n'as pas d'ordre à me donner, je regarderai si je veux.

-Prends ça comme un conseil alors. Je te promets que ça te fera du mal de voir ça, ne regarde pas.

Elle ouvre tout de même l'ordinateur, sur lequel la vidéo se lance une nouvelle fois. Sa bouche s'ouvre de surprise, surtout lorsqu'elle reconnaît sa prothèse et son premier réflexe est de fuir. Je referme l'ordinateur et cherche après Evie que je trouve aux toilettes en train de vomir tout ce qu'elle a pu manger aujourd'hui. Elle s'essuie la bouche et retombe sur ses fesses. C'est là que je vois les larmes qui coulent sur ses joues. Je m'accroupis face à elle et relève son visage vers le mien.

-Ne pleure plus pour lui, tu as eu ta vengeance.

-Quand j'ai lu la lettre de Lina, j'ai tout revécu dans ma tête, me confie-t-elle tout bas en regardant le mur. J'imaginais tout ce qu'elle avait vécu, mais comme si ça m'arrivait à moi. Je me suis longuement demandé si j'avais véritablement vécu tout ça, parce que c'était dans ma tête. La seule véritable preuve pouvait être le fait que j'étais toujours dans les dernières à repartir. Enfin jusqu'à maintenant. Je gardais un espoir au fond de moi que ce n'était que mon imagination influencée par ce que Lina m'a dit, mais la vérité fait bien plus mal.

-Il ne faut pas que ces vidéos changent quelque chose en toi. Tu as été très forte jusque là, continue à l'être pour toi, et pour Lina.

Elle hoche la tête et essuie ses larmes avant de se relever dans le silence. C'est de cette femme forte dont je suis tombé amoureux, même si je ne pensais pas cela possible de tomber sous le charme d'une femme. Je ne pensais pas trouver une femme qui me défie autant et qui n'en fait qu'à sa tête à ce point.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant