Je regarde autour de moi et traverse la rue pour me rendre dans la salle de danse. C'est la salle dans laquelle j'ai appris à danser, à revivre, à me libérer. Je dirais même que c'est cet endroit qui a ressuscité la morte-vivante que j'étais après mes mois de soins et de rééducation.
Je salue la propriétaire des lieux et son sourire s'illumine lorsqu'elle me voit.
-Evie ! S'exclame-t-elle. La plus belle évolution que j'ai vu pendant toute ma carrière. J'ai vu des vidéos de toi, dans ton club, Dios mío ce que je suis fière de t'avoir accueilli ici, tu n'imagines pas à quel point cariña. Ça me fait très plaisir de te revoir.
-Merci Elora, je suis aussi très heureuse de te revoir.
-Toujours aussi splendide et un peu moins silencieuse qu'avant, à ce que je vois.
-J'essaie. Je te dois beaucoup, je ne t'ai jamais vraiment remercié pour avoir été la seule à croire en moi.
-Je t'ai toujours dit que cette prothèse rose bonbon à strass que tu portes ne serait jamais un inconvénient pour toi. Et j'avais raison, elle est la raison de ton succès actuel à ce que j'ai entendu dans la Zone Rose. Les danseuses de la zone parlent beaucoup de toi, et ont du mal à croire en ton succès.
-J'ai moi-même du mal à y croire parfois...
-Dis-moi que tu viens me faire l'honneur de danser un peu ici ! J'ai des demoiselles qui rêvent de te voir.
-Je viens justement pour ça, j'ai besoin de pratiquer un peu, sans être au centre de l'attention au club.
Il est inutile de m'attarder sur la véritable raison de ma présence. Je suis là parce que passer ma soirée à danser avec ma barre de pole-dance me manque. Depuis que Lazaro est entré dans ce bar, je n'ai pas pu profiter de mon domaine de prédilection au maximum, comme je suis souvent hors de ma cage.
Elora sautille de joie et me tire dans le vestiaire pour que je puisse enfiler une tenue plus confortable que la robe que je porte aujourd'hui. Je pourrais danser avec ça, mais j'ai besoin de liberté dans chacun de mes mouvements.
Je troque ma robe rouge contre un ensemble composé d'un short en lycra noir et d'une brassière de sport. Lorsque je sors du vestiaire, Elora me fait un énorme sourire et me guide jusqu'à la salle principale, qui possède un bon nombre de barres de pole-dance pour pouvoir s'exercer. Une jeune chute sous mes yeux et se frotte le postérieur, je souris en me rappellant de mes premières chutes.
Je tombais tellement souvent, parce que je n'arrivais pas à tourner comme toutes ces femmes qui semblaient voler. Je venais à l'ouverture de la salle, et je restais jusqu'à la fermeture. On me disait souvent que j'en faisais trop, que l'abandon serait mieux, mais j'étais déterminée. À force de persévérance, j'ai réussi à faire ce que je voulais autour de cette barre. Et après, ces mêmes personnes me jugeaient parce que mon obstination et ma détermination pour y arriver avaient payés.
Elora monte sur une des estrades d'enseignants, également avec des barres sur la scène, et m'entraîne avec elle. Ça fait tellement bizarre d'être de l'autre côté de l'estrade !
-Mesdemoiselles, mesdames et messieurs, je demande votre attention un instant, si cela n'est pas trop demandé.
Les personnes dans la salle cessent de s'exercer et dirigent leurs regards vers nous, et je suis au centre de l'attention, comme j'en ai désormais l'habitude. Ça a été vachement dur de m'y habituer. Je m'exerçais, on ne me jettais que quelques regards futifs pour me juger à l'époque, et après ça, on m'a regardé, les regards étaient beaucoup sur moi. J'avais toujours une boule au ventre au début, lorsque je pensais au fait de me produire devant autant d'hommes, mais j'ai réussi également, ce qui était la dernière partie pour officiellement devenir une nouvelle femme.
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The Golden Cage - Tome 1
Lãng mạnLazaro Gomez, un nom qui en ferait fuir certains, pourtant Evie Torres n'a pas un tant soit peu peur de lui. Des années auparavant, il a tout gagné pendant la guerre de la drogue au Mexique en signant un pacte avec le pays pour abolir les gangs de r...