𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 25 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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En cherchant dans le bar, qui est encore plus populaire grâce au nouvel étage, je ne trouve aucune trace de Lazaro. Rio et Alejandro ne sont pas là, Selena m'a dit qu'ils avaient quelque chose à faire, mais moi, qu'est-ce que je fais si Lazaro n'est pas là ?

Ce n'est pas que je suis perdue sans lui, loin de là, mais j'ai signé un contrat avec lui pour être sa danseuse. S'il n'est pas là, je ne peux pas danser pour lui et je n'ai à danser pour personne d'autre. C'est compliqué comme situation, et je me dis que Lazaro m'aurait prévenu s'il ne venait pas, or il a une demi-heure de retard.

En soupirant, je me dis que la solution est peut-être de trouver Juan. Il pourrait avoir la réponse et je saurais quoi faire dans le pire des cas.

Lorsque j'entre, Juan est comme s'il m'attendait depuis un moment. Il est simplement assis à son bureau, et ne fais pas ses activités préférés qui ont lieu d'habitude. À savoir observer tout le monde à l'aide du mur de télévisions qui projettent les vidéos des caméras en bas, ou se faire sucer la bite.

Le second cas est celui qui est le plus fréquent, comme lorsque je suis entrée dans son bureau il y a quelques mois et que j'ai découvert Kenna, la jeune qui se faisait littérature violer par Juan. Je lui parle de temps en temps, elle s'entend mieux avec ses parents et a trouvé un petit boulot de serveuse pour se payer des cours de danse. Ses parents ont accepté son attirance vers la pole-dance, mais ils disaient qu'elle devait trouver le moyen de parvenir à réaliser ce qu'il lui plaît d'elle-même. C'est pour elle une fierté de profiter de sa passion avec le travail qu'elle fait, et qui lui plait également.

Juan me sourit et désigne le fauteuil devant lui pour m'inviter à discuter. Je vais faire court, je n'ai rien à lui dire, juste quelque chose à lui demander.

-Lazaro ne vient pas ce soir ? Je l'interroge directement, sans détour.

-Moi aussi j'ai une question, alors on va faire le jeu des questions.

-Je n'ai pas ton temps Juan. Tu réponds, ou je me casse.

-Disons que Lazaro devrait avoir du retard, il m'a averti.

-Et qu'est-ce que le bouffon que tu es voulais savoir ?

-Si ton nouveau contrat te plaît.

-Beaucoup même.

Ma réponse est sortie spontanément, alors que je n'ai même pas réfléchi un instant à la question.

Par mon nouveau contrat, il désigne le fait que je sois la danseuse de Lazaro. C'est professionnellement le cas, ou plutôt administrativement, mais ce n'est pas du tout le cas en privé. Je suis bien plus que ça. Lazaro ne se gêne pas pour montrer à tout le monde qu'il peut m'avoir, mais que personne d'autre n'a le droit de ne serait-ce que me regarder.

Qu'est-ce qui me plaît ? Mes nouvelles conditions de travail, hors de ma cage ? Ou être bien plus que la danseuse de Lazaro ? Je n'ai moi-même pas la réponse et je n'ai pas le temps pour y réfléchir pour le moment.

-Tu sais, ça fait trois ans que tu es ici et...

-Et ? Parle Juan, je n'ai pas ton temps.

-Ça fait trois ans que tu es ici, et tu gagnes bien ta vie, rien qu'en venant les samedis, surtout depuis que Lazaro vient pour toi, mais tu pourrais gagner encore plus ?

-Tu propose une augmentation ? En échange de quoi ? Une pipe tous les samedis soir ? Je ne suis pas ta pute, ça ne risque pas.

-Non, bien autre chose. Tu n'es pas sans savoir que tu plais à beaucoup d'hommes.

-Je te jure que je vais t'enfoncer les yeux dans le crâne si tu n'en viens pas aux faits.

-Détends-toi, la violence ne te mènera nulle part. Lazaro ne t'as pas appris ça ?

Je lui lance un regard noir et m'apprête à me relever de mon siège, mais il me retient. Je m'installe de nouveau et le regarde dépourvue d'émotions.

-Tu plais incroyablement aux hommes, et je te propose un nouveau contrat qui prendra le dessus de celui de Lazaro. Deviens l'une des danseuses-suiveuses.

-Non.

-Non ? C'est tout ce que tu as à dire ?

-J'ai beaucoup de choses à dire, surtout à toi, comme le fait que tu es un enculé de première qui ne pense qu'au fric qu'il va rapporter et...

-Trop de mauvais mots sortent de cette jolie bouche. D'accord, tu refuses, mais je ne lâche pas l'affaire. Essaie une soirée en tant que danseuse-suiveuse, juste une. Je n'empocherai aucun billet, tu me dis juste si tu acceptes la revalorisation de tes services.

-Je ne passerai même pas une putain de minute à l'étage rouge Juan. Ni un maldito minuto. (=Pas une putain de minute.)

-Tu es une femme alors pense en femme.

-Les vraies femmes se respectent. J'ai accepté de bosser dans ton club sordide en connaissant tes projets lorsque tu aurais suffisamment d'argent pour les mettre en place, mais je n'ai jamais accepté de participer à ton étage de prostitution. Ça n'arrivera jamais. Jamais, tu m'entends ?

Je m'apprête à me relever mais quelqu'un que je n'avais pas entendu entrer pose ses mains sur mes épaules pour me maintenir assise. Je tourne la tête et découvre un des gardes de Juan, un de ceux qui est censé nous protéger.

-Mais qu'est-ce que tu fous ? Lâche-moi ! Juan merde ! Je veux juste que tu me laisses aller attendre Lazaro.

-Tu ne vas pas tarder à aller le voir. Un, deux, trois.

Et c'est le vide total.

⠐* ・ 。 ⡀・ *・ 。 . ⡀。⠐* ・ 。 ⡀・ *☆

Je regarde autour de moi et découvre que je suis dans l'une des chambres rouge de Juan. Pas celle qui est la plus romantique, ni celle qui est la plus BDSM, mais juste une chambre simple.

Je frissonne en regardant le lit et me rappelle de ce que Juan voulait que je fasse. Il voulait que je me prostitute ce soir, et il est absolument hors de question que ça arrive. Je ne me prostituterai pas, pour personne. Je sais me défendre, et je n'hésiterai pas à me servir de mes capacités pour y parvenir.

La chambre change d'éclairage, pour un rouge moins vif, ce qui me soulage les yeux. Comment elle a pu changer de couleur seule ?

En trembant, je me tourne sur moi-même et découvre un homme assis sur le fauteuil, dans la pénombre du coin de la pièce juste derrière moi.

Je serre les poings, m'enfonçant les ongles au passage dans la peau et regarde mal l'homme, avant de ressentir un certain soulagement en reconnaissant les traits familiers de cet homme.

-Lazaro ? Soufflé-je en observant l'homme qui me regarde intensément.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant