𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 36 - 𝓔𝓿𝓲𝓮

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Lazaro a tout fait pour provoquer l'armée ces dernières semaines, et l'armée va répliquer. Le problème, c'est que le sergent connaît ma relation avec Lazaro. Il est sûr que je saurai le retrouver dans Mexico City et me laisse même l'honneur de l'abattre dans une mission exceptionnelle.

L'autre problème, c'est que je ne peux pas refuser du tout. J'aimerais, parce que je ne veux tout de même pas tuer Lazaro, mais j'ai dû me rendre à Mexico City avec des dizaines de militaires.

-Evie, tu sais où est son domicile ? Lance le sergent en relevant sa visière.

J'en ai même l'empreinte, mais il n'est pas vraiment au courant de ça et je n'ai pas envie de l'informer. Je n'ai qu'une parole. Lazaro m'a fait confiance avec cette empreinte, à moi de ne pas rompre ma promesse.

-Oui sergent, cependant je ne pense pas que ce soit judicieux de nous rendre chez lui.

-Pourquoi ça ?

-La demeure est très protégée et Lazaro n'y est jamais. Ce serait perdre des hommes inutilement en tentant d'atteindre la villa.

Bien sûr, ce serait plus facile que ça. Les hommes me laisseraient directement entrer si je venais habillée en civile, mais je ne tiens pas à mettre Kenna en danger. Elle a des rêves à réaliser, elle est trop jeune pour mourir et Lazaro ne se gênerait pas pour me tuer en échange si je livrais sa sœur à l'armée.

-Comment on peut l'atteindre alors ?

-Il fait des trafics dans les rues, il faudrait faire toute la ville.

-Alors on se sépare, et on reste en contact. Si on s'occupe tous d'un quartier alors on finira par le bloquer obligatoirement. Vous tous, vers le nord, vous vers le sud, et nous, on reste au centre.

Les troupes se séparent et je serre les mâchoires en espérant ne pas tomber sur lui. J'espère aussi que personne d'autre ne tombera sur lui.

J'ai un plan avec Juan, ce n'est pas le moment pour tuer Lazaro, sinon je ne pourrais pas exercer mon plan qui a été prévu de A à Z. Il est lui-même au courant et viendra pendant ma permission.

J'avance seule dans les rues du centre, en particulier dans la Zona Rosa où il est présent le plus souvent et croise certains de ses hommes qui me reconnaissent.

Le problème, ce n'est pas de trouver Lazaro, c'est de réussir à l'atteindre. Ses hommes le défendront même si ça leur coûte leur vie. Ce sont les codes des mafieux.

Plusieurs hommes s'avancent vers moi et je jette un coup d'œil derrière pour vérifier si un autre militaire me suit. Il n'y en a aucun, je suis seule face aux hommes. Je lève mon arme vers eux et l'un d'entre-eux me bouscule vers une ruelle sombre. Je suis soudainement tirée dans une rue encore plus étroite et une lame se pose dans mon cou.

La dernière fois que j'ai vu Lazaro, je l'ai battu, j'ai réussi à récupérer mon arme comme je le voulais. Il n'a pas répliqué.

-Comme on se retrouve, corazoncito. J'ai comme un air de déjà vu, pas toi ?

Je donne un coup dans son bras et il me coupe légèrement la gorge. Je donne un second coup sur le poignet, qui le fait lâcher sa prise sur l'arme et donne un coup dans ses côtes. Je me tourne rapidement vers lui et donne un coup derrière son genou, qui le fait tomber sur ses genoux. Je pointe mon arme sur son front, mon doigt sur la gâchette.

-Tiens donc, je croyais que tu ne te mettais à genoux pour aucune femme, cariño.

Il ricane et je fronce les sourcils.

-Tu devrais rentrer chez toi. Je leur ai dit que tu n'y serais pas.

-Je suis censé faire confiance à une militaire ?

-Je ne suis plus qu'une militaire maintenant ? Je crois que je préférais le moment où tu me considérais comme ta propriété.

-Oh mais c'est toujours le cas, et je suis justement là pour te rappeler que tu es à moi. Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?

-On s'était dit à l'année prochaine !

Il se relève et décale mon arme pour ouvrir ma combinaison et en sortir le collier qu'il m'avait attaché autour du cou en signe de promesse. Je serre les mâchoires et remet le collier avant de fermer ma combinaison.

Il me plaque contre le mur en me regardant fermement.

-Je suis à deux doigts de te prendre pour te rappeler à qui tu appartiens, mais je pense que tu mérites mieux que cette ruelle sombre. Je devrais peut-être te ramener à la villa, pour que tu saches où tu devrais véritablement te sentir chez toi.

-Je ne viendrai pas te voir pendant mes permissions. Je danse pour qui je veux, je n'ai aucun compte à te rendre.

-Tu voulais danser pour moi, et pas pour ces jeunes qui viennent à peine de tremper le biscuit en payant leur première prostituée.

-Tu ne sais rien de ce qui se passe dans ma tête. Tu devrais me laisser repartir, si tu ne veux pas que j'exécute mes ordres. Mon sergent est sûr que je te retrouverai.

-C'est moi qui t'ai retrouvée. Tu ne crains rien, mes hommes ne laisseront personne t'approcher. Enlève ta tenue Evie, je te ramène à la villa.

Avant que je n'aie le temps de réagir, il saisit mon arme et la balance par terre. Il détache mon casque et j'ai un mouvement de recul.

-Non, Lazaro ! Arrête ! Je t'avais dit de ne rien faire de stupide pendant mon absence !

-Je n'ai rien fait de stupide. Celle qui m'appartient me revient de droit.

Il ouvre ma fermeture et je lui assène un coup à la gorge en m'éloignant de lui.

-On s'est dit en août qu'on se verrait en août prochain, mais tu fais tout pour me revoir avant ! Tout ce que tu fais, c'est pour provoquer l'armée et merde ! Ils m'ont envoyé ici pour te tuer, mais j'ai aucune envie de te tuer, ni de mentir à mon sergent ! Dans sept mois, on se reverra comme tu veux, mais laisse-moi finir cette année à l'armée et rentre chez toi ! Retourne à la villa avant que quelqu'un ne tombe sur toi, redouble tes protections et fais attention à Kenna. Ta jeune sœur a des rêves à réaliser, je ne veux pas les briser et tu devrais faire de même.

-Je peux t'emmener où tu veux, emmener hors de la ville, suis-moi Evie.

-Non, c'est fini. Je ne te laisserai pas diriger ma vie au moment où j'ai besoin d'espace et de temps pour moi. Diminue ton trafic, les tueries, et protège ta sœur. C'est tout ce que je te demande.

Je reprend mon casque dans sa main et l'enfile avant d'attraper mon arme au sol. Je retourne dans la première ruelle, mais il me tire par la main et relève ma visière avant de m'embrasser. Je me détache de lui et cours au bout de la rue, pour parcourir les rues voisines en espérant qu'il m'ait écouté.

The Golden Cage - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant