Abigail Ashton est née dans une famille unie et aisée, mais son caractère buté, son amour de la liberté la poussent à toujours repousser les limites. Elle croise la route des Enfants de la Faucheuse, un groupe de bikers anticonformistes. Dangereux...
La photographie semble des plus banales. Ces jeunes filles participent à la procession annuelle de l'Italian Heritage Parade de San Francisco cependant, certains souvenirs pourraient venir se greffer au cliché pour qui possède une bonne mémoire.
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L'Italian Heritage Parade, c'était bien un événement où les Enfants de la Faucheuse mettaient rarement les pieds, sauf s'il fallait parler business avec les Ritals, et encore, comme cette parade était sacrée pour eux, il fallait attendre la fin de tout leur bordel avant de pouvoir enfin discuter sérieusement.
Les Italiens bossaient de concert avec les Pesadillos depuis plusieurs mois. Ces enfoirés avaient bradé le prix de la meth et fournissaient des armes de qualité médiocre aux gangs pour un prix ridicule. Ils inondaient le marché avec leur merde, entre eux et les mexicains qui continuaient à trafiquer de l'héroïne tellement coupée qu'elle n'en avait plus que le nom, il nous fallait frapper fort.
Si une négociation avec les Pesadillos avait été refusée tout net lors de la dernière table, on avait tous envisagé de pouvoir rencontrer les Italiens. Ils savaient pertinemment que leurs clients revenaient rapidement vers nous pour se fournir en meth de qualité, quant aux armes, ils avaient profité d'une cargaison volée à un cartel en déclin mais ils finiraient par avoir de nouveau besoin de nous pour se ravitailler. Nous avions la main mise sur tout le trafic d'armes de San Francisco et une fois leur marchandise écoulée, ils seraient acculés, ils le savaient, et nous le savions aussi.
Bien entendu, Matthew avait voulu mener les négociations alors que tout le monde savait qu'il était du genre à exiger au lieu de négocier. Nous avions tous la rage contre les Italiens, mais il fallait qu'on puisse prendre notre temps pour les remettre en confiance.
Toujours est-il que notre Président avait voulu imposer une taxe sur toute la vente de meth des Italiens afin de les obliger à s'aligner sur nos prix. Jusque-là, ça pouvait se comprendre, même si, dans le fond, j'aurais préféré qu'ils cessent juste de vendre leur merde. Quand le sujet des armes est venu sur la table, ça a commencé à merder.
Matthew avait décidé de doubler les prix, et forcément, les Italiens n'étaient pas d'accord. Ils disaient pouvoir se fournir auprès des Mexicains si on refusait de pratiquer les mêmes prix qu'avant. C'était hors de question, surtout avec ce genre d'arguments. Le ton est monté rapidement des deux côtés et à la fin du rendez-vous, les relations étaient encore plus tendues qu'avant.
Nous devions frapper les Pesadillos et les Italiens pour reprendre nos marchés. Mais Matthew refusait de discuter de la marche à suivre, il disait avoir son idée et semblait de plus en plus surexcité.
S'il ne nous dévoilait rien de ses plans, j'espérais qu'il t'en parlerait à toi, mais il a fallu se rendre à l'évidence vu ce qui s'est passé ensuite. Tu n'en savais pas plus que nous.
Le matin de la fameuse parade, le Président nous a tous convoqués, on était priés d'aller assister à tout le défilé et avec nos cuirs s'il vous plaît. Il disait qu'on verrait quelque chose de grandiose une fois sur place, il se vantait d'avoir réussi un coup de maître.
