Instantanés : 25 - Réfléchir avant d'agir

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La photographie est un simple polaroid, il date de quelques années en arrière s'il l'on se réfère à la coloration et à la coupe de cheveux d'Abbie

La photographie est un simple polaroid, il date de quelques années en arrière s'il l'on se réfère à la coloration et à la coupe de cheveux d'Abbie

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Tu le sais, j'avais de plus en plus d'accès de rage en présence de certaines personnes. Principalement de Matthew et de ses toutous. S'il semblait me laisser tranquille la majeure partie du temps, je subissais ses petites piques assassines quand j'avais le malheur de passer à portée de sa voix. Quand ça ne venait pas de lui, il envoyait un de ses sbires me pousser à bout.

En toute honnêteté Isaac, même si je prenais beaucoup sur moi pour ne pas voler dans les plumes de cet enfoiré de Brook, certains soirs je me jetais droit sur lui. Il était plus fort que moi, c'était indéniable, mais j'ai appris à devenir vicieuse. Je sais que je lui faisais mal avec mes petits coups en traître et qu'il ne le montrait pas pour ne pas perdre la face.

De mon côté, je prenais une volée, ça passait pour une bagarre normale au club et y'avait toujours Pitt ou un autre pour me ramasser dans le caniveau et balancer que je puais l'alcool.

Beaucoup y croyaient, et d'autres préféraient de toute façon ne pas se poser de question. Qui leur en voudrait ? Ni toi, ni moi. On sait ce qu'il aurait pu en coûter de poser trop de questions à San Francisco.

Parfois je croisais ton regard juste après ce genre de scène. Je lisais dans tes yeux une telle rage, une telle colère, que ça me faisait me redresser immédiatement, comme si tu étais venu me secouer pour que je me contrôle. Déjà à l'époque, souvent tu m'engueulais parce que je ne réfléchissais pas assez.

J'apprenais beaucoup de toi, et si je commençais à me détacher de Pitt parce que ses actes me poussaient chaque jour à me méfier d'avantage de lui, je me rapprochais de toi, tout en sachant...je devrais dire « en croyant » à présent, que ça n'irait jamais plus loin. Je buvais tes conseils même si je les appliquais rarement. Je n'ai jamais eu cette faculté de prendre du recul.

J'agis et je réfléchis ensuite. On se disputait souvent à ce sujet. Et je t'entend encore me dire « T'es trop impulsive Gamine, un de ces quatre on va te retrouver cannée à cause de tes conneries ! ». Moi je faisais la gueule parce que j'ai toujours réagi à chaud, c'est instinctif, viscéral et, encore aujourd'hui, c'est contre nature pour moi d'agir autrement, mais j'apprends, j'apprendrai toujours.

Et cette photo...je me souviens m'être engueulée avec Pitt ce jour-là parce que ça m'avait saoulée qu'il me prenne en photo, c'était totalement débile. Ça arrivait de plus en plus souvent pour des conneries. Avec du recul, je sais pas si je faisais une crise d'ado à retardement ou s'il était vraiment si casse-pied que ça pour que je prenne mes distances. Bref, il l'a prise alors que j'étais installée dans son appart, même si je n'y vivais plus, j'y gardais mes petites habitudes. J'étais penchée sur les plans d'un bâtiment.

Tu m'avais filé une équipe, ces plans, et surtout l'endroit précis où un paquet était gardé. Je ne connaissais pas son contenu, tout ce que je savais, c'est qu'il avait été volé par les Pesadillos et qu'il comptait pour notre club. J'avais pour mission de récupérer ce paquet en mettant le moins de frères possibles en danger, et si on dessoudait du mexicain en passant, c'était bonus.

Les Enfants de la FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant