Instantanés : 31 - Coffee with...

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Cette fois il ne s'agit pas d'une photo mais d'un prospectus qui semble avoir vécu. Il a plusieurs traces anciennes prouvant qu'il a été conservé plié et sans doute oublié, au fond d'une poche, peut-être pendant des années.

 Il a plusieurs traces anciennes prouvant qu'il a été conservé plié et sans doute oublié, au fond d'une poche, peut-être pendant des années

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Merde !

Tu te souviens de ce truc, le « Coffe with a cop », ça m'avait toujours fait marrer qu'ils organisent ça. Bien entendu, Matthew avait ses entrées chez les flics, et toi aussi sans doute. À l'époque je n'y prêtais pas attention, mais à présent que cela fait aussi partie de mes responsabilités de parfois négocier avec un flic pas trop regardant pour protéger le club, je me dis que vous deviez avoir le bras déjà vachement long dans le bureau du shérif, vu tout ce qu'il fallait planquer sur nous parfois.

Mais ce que les flics s'imaginaient pas, c'était que leurs petites visites aux civils étaient de véritables nids d'information pour nous. Le nombre de sales petits merdeux qui se dépêchaient de ramener leurs culs à ces rendez-vous, sous prétexte de se faire bien voir par les autorités, c'était hallucinant. Et parmi ceux-là, il devenait de plus en plus facile de repérer les balances.

Déjà, il arrivait qu'un de nos revendeurs de meth, un des petits, ceux qui voulaient bosser solo la plupart du temps, se pointe comme une fleur. En général ça n'arrivait qu'une fois, parce qu'après le club retrouvait cette sale petite balance et s'occupait de son cas de façon définitive.

Mais il y avait les autres, que ce soient des gens qui s'étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment, ou les pseudos détectives et justiciers en herbe, ceux qui se pensaient capable de nous faire face.

Pour la première catégorie, ils se repéraient facilement. Ils arrivaient bien avant l'heure de début, avaient des airs de bêtes traquées et hésitaient longtemps avant d'entrer ou non. Ils regardaient partout, sursautaient facilement, et une grande majorité transpirait abondamment ou se triturait les mains et le visage, un signe évident de stress quand on y prête un peu attention.

Pour les seconds c'était tout le contraire. Ils arrivaient de préférence quand il y avait déjà un max de monde, histoire de bien se faire remarquer. Ils avaient souvent avec eux un dossier en carton ou un attaché case avec un tas de papiers qu'ils s'empressaient d'étaler devant le premier flic qu'ils arrivaient à isoler suffisamment de ses collègues pour retenir toute son attention. Ensuite, le flic en question devait se taper tout un monologue de l'apprenti justicier, sauf s'il s'énervait avant et le foutait dehors.

Tous ces cas-là se réglaient assez facilement, coup de pression ou disparition inopinée, le club savait comment couvrir ses arrières. Seulement parfois on avait aussi une mauvaise surprise et il fallait réagir vite.

J'avais été désignée pour faire partie de ceux qui surveilleraient la réunion poulet / café, j'avais pas pu y échapper et, comble du bonheur...j'y allais avec Matthew. Il m'avait dit que si je voulais monter un jour dans notre hiérarchie, je devrai apprendre à gérer certains cas plus délicats. Avec du recul j'ai bien peur de réfléchir trop sur la question.

Les Enfants de la FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant