Instantanés : 6 Réveil difficile

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Oh le connard !

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Oh le connard !

Ouais c'est ce que j'ai dit quand j'ai vu ce cliché.

Tu te souviens du jour de ton arrivée au MC de San Francisco ?

Parce que moi je m'en rappelle, maintenant que j'ai cette putain de photo sous les yeux. Pitt a dû bien se marrer en me l'envoyant ! Je savais même pas qu'elle existait, bordel.


C'était aussi l'année de mes dix-huit ans, un peu après que je sois passée Prospect, je devais avoir le cuir sur le dos depuis six mois grand max. Avec Pitt on avait récupéré le petit appart au-dessus du garage du MC. Personne y avait emménagé depuis perpète parce que c'était bruyant dès le matin. Il y avait deux chambres, un bureau, une grande pièce à vivre regroupant la cuisine et un fatras de canapés moelleux, et bien entendu une salle de bain. Avec Pitt, il nous fallait rien de plus, c'était même presque trop grand juste pour nous. On avait pris nos petites habitudes tous les deux. J'avais l'impression qu'on se connaissait depuis toujours.

Ce matin-là, c'est la bonne odeur de café qui m'avait tiré de mon sommeil. Je me suis levée, la tronche encore pleine de plis, les yeux à moitié ouverts et j'ai avancé au radar jusqu'à la cuisine.

Je portais un de ces pyjamas qu'ont toutes les mômes de 18 ans et dont elles ont horriblement honte sitôt qu'elles sont vues dedans par quelqu'un d'autre que leurs parents, j'avais la tignasse en pagaille et, autant l'avouer, la tête dans le cul !

Je trainais les pieds en lâchant un « 'Lut Pitt ! » à moitié articulé.

J'ai choppé mon téléphone sur l'îlot de cuisine et je me suis mise à consulter les réseaux sociaux en m'installant sur un tabouret. Du coin de l'œil, la forme massive de Pitt qui sirotait son café à l'autre bout de la table m'a tiré un sourire espiègle. J'ai fait ce que je faisais souvent, j'ai tendu la main pour lui piquer sa tasse. Le café est toujours meilleur quand il est volé, c'est bien connu.

J'ai senti une énorme paluche se poser sur mon poignet alors que je ramenais la tasse vers moi. Et c'était pas la main de Pitt. Ensuite tout s'est passé très vite.


-Pas touche !

La voix qui a claqué à mon oreille était pas celle de Pitt non plus, ni une voix que je connaissais. J'ai relevé le nez et croisé deux yeux qui auraient pu me tuer sur place. J'ai paniqué ! J'ai tiré comme une malade sur ma main pour me libérer, c'est à ce moment précis que, dans l'ordre :

Pitt est revenu dans la pièce avec une pile de paperasse, tu m'as lâché le poignet, et je me suis éclatée la tronche en arrière en tombant de mon tabouret.

Je vous ai entendu éclater de rire tous les deux, j'étais morte de honte. Je me suis redressée aussi vite que j'ai pu et j'ai cavalé vers ma chambre.

Les Enfants de la FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant