~Chapitre 39

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- Un peu plus de motivation, mini Rayes. Tu veux être plus forte ou continuer à être faible comme tu l'étais avant.

Rodolfus Lestrange était le mangemort que j'appréciais le plus parmi ceux avec qui je vivais. Étrangement, sous ses airs de tueur, il me montrait un certain intérêt. Et j'appréciais grandement cette attitude. Mais en ce moment, la pression augmentait et mes capacités en magie étaient mises à rudes épreuves chaque jour. À tel point que j'étais tout le temps fatiguée et épuisée physiquement aussi bien que mentalement. Et aujourd'hui, le jour était celui où il ne fallait pas m'emmerder.

Deux minutes plus tard, Lestrange se retrouva au sol dépourvu de baguette.

- Finalement, je ne suis pas si faible que ça.

Je lui balançai sa baguette au nez et montai précipitamment au premier étage m'enfermant dans ma chambre. Ces dernières semaines avaient été extrêmement dures. Je ne parlais pas du fait que Voldemort me mettait une immense pression sur mes épaules en menaçant ma mère et mon frère. Mais plutôt du fait que mon père était bien mort et que je vivais dans un certain déni depuis l'enterrement. La mort de Sirius et d'Isaac n'avait été causée que par ma faute. En rien, cela me ressemblait et j'en étais hantée.
Le besoin de parler devenait urgent.

Il va sans dire que durant ces deux mois, je n'avais eu de nouvelle de personne. Et en particulier de Fred dont la sphère ne cessait de briller chaque minute.

Je claquai la porte derrière moi et m'allongeai sur mon lit. J'ai toujours eu l'impression que la sphère brillait dans ma valise, je la sortis et j'ai eu l'horreur de voir mon père devant moi. La seconde d'après ce fut Sirius qui apparu puis une nouvelle Fred. C'était interminable.
Je la balançai dans mon sac et avec rage, je fis valser les livres qui se trouvaient sur mon bureau. Ils retombèrent brutalement au sol dans un lourd fracas.

Plusieurs larmes coulèrent sans que je puisse me contrôler. J'avais passé l'été à torturer des innocents en tentant de rien ressentir, mais ces dernières semaines, j'en avais plus l'énergie. Je voulais que tout s'arrête et pourtant je ne le pouvais pas.

Je ramassai alors les bouquins que je venais de renverser et les rangea au fond de mon sac. En les récupérant, un morceau de papier s'échappa du livre que j'avais emprunté à Sirius lorsque je logeais au 12 square Grimmaurd.

Je dépliai alors la lettre et découvris une fine écriture bancale et baveuse. Sur le dos de celle-ci fut écrit le nom de...

- Sirius Black. Dis-je à voix haute, le souffle court.

Cette lettre me revenait en mémoire. Sirius me l'avait offert le dernier jour des vacances de noël. Insistant pour que je la lise lorsque je serai seule.
Apparemment, j'avais oublié son existence et je me maudissais pour ça.
Fébrilement, je commençai à lire le contenu de la lettre.

Ma chère et pénible Arya,
Si tu savais à quel point je déteste ce genre de lettre bourrée d'émotion et de cliché. Mais aujourd'hui, je vais faire une exception. Je n'ai jamais été très doué pour les mots de toute façon, alors je préfère ne pas m'humilier davantage. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de te le dire en face, mais malgré le peu de temps qu'on a passé ensemble, tu as une place importante au sein de ma famille. Et Merlin sait que je ne choisis pas n'importe qui. Tu me ressembles beaucoup. Tu es aussi perdue que moi à ton âge. Tiraillée entre plusieurs choix et à tenter de satisfaire ceux que tu aimes bien malgré toi. Je ne voudrai pas que tu tombes dans une vie où tu ne te reconnais pas toi-même. J'ai failli faire les mêmes erreurs que toi pour tenter de rendre fière les miens, mais j'avais de très bon ami qui m'ont appris à aimer la personne que je suis. Je n'ai pas l'intention de te laisser t'embarquer dans une histoire qui risque de faire tourner ta vie en un cauchemar. Et je veux être cet ami qui te montre qui tu es. Ou plutôt ce parrain qui te guide comme on l'a guidé à son tour.Souviens-toi que tu es libre de tes choix. Tu peux devenir la personne que tu as envie d'être. La seule condition est de pouvoir accepter ce que tu veux.
Tu es une fille rusée et douée. Je suis sûre que peu importe la situation dans laquelle tu te trouves, tu réussiras à trouver une échappatoire.
Sache que je suis très fier de toi. Tu as su rendre mon quotidien au quartier général un peu moins ennuyant.
Et je compte bien t'emmerder autant que tu m'emmerdes chaque seconde de ma vie avec tes foutues allusions sur Remus et moi.
Dernière chose, si un jour, tu me reparles de cette lettre, je nierai tout en bloc !
Avec toute mon affection, Black.

Illusion~Fred.WOù les histoires vivent. Découvrez maintenant