Illusion~Fred.W

~Chapitre 60

Je laissai tomber Harry, ma douleur bien trop importante pour que je puisse continuer à rester éveillée. Je sentis mon corps lourd tomber brutalement contre la terre ferme, le bruit enivrant de la mer et la chaleur du soleil m'emportant dans un sommeil profond.

*

Lorsque mes paupières décidèrent enfin à s'ouvrir, j'arrivais à apercevoir la chaleureuse chambre dans laquelle je me trouvais. Un lit au drap nacré, doté d'un parfum à la fleur, emplissait mes narines. De jolis coquillages étaient suspendus aux fenêtres ainsi qu'aux barreaux du lit et les murs tapissés d'un blanc lumineux m'éblouissaient les yeux.
Je me redressai sur le lit, confuse et perdue. Mon cou et mon bras gauche me tiraillaient, mais la douleur s'était atténuée pour mon plus grand bonheur. Je restais épuisée malgré les quelques heures de sommeil que je venais de faire.
Tout en me dirigeant devant le miroir, je remarquai les bandages sur mon corps qui accentuaient ma mine affreuse. Mes cernes tombaient sous mes yeux, me donnant l'air d'un cadavre desséché. Je portais les mêmes habits qu'au manoir, tacheté de sang séché. Je coiffai rapidement mes cheveux en désordres puis descendis les marches d'un escalier en bois.
Je me retrouvai dans un petit salon avec des murs incrustés de coquillages et blanchis à la chaux. C'était une vraie merveille. J'aperçus le trio assis sur les coussins du salon. Je me dirigeai jusqu'à eux, un grand sourire aux lèvres.

- Arya ! Hermione me sauta dans les bras, faisant attention aux bandages qui serraient mon cou.

Je m'installai avec eux, rapidement rejointe par Bill et Fleur ainsi que Luna et John. Mon frère m'ébouriffa les cheveux avant de m'offrir son plus beau sourire.

- Finalement, tu es bien la plus courage de nous deux.

- Continue, je ne me lasse pas de t'entendre dire à quel point je suis génial.

- Ne t'y habitues pas trop, Ry.

Je devrais détester mon frère, mais les circonstances nous avaient rapproché. Évidemment, je comptais bien le lui faire payer toutes mes années de moqueries. Dès que cette guerre aura pris fin.

- Comment tu te sens, Arya ? Demanda Fleur en m'approchant un verre d'eau.

- Bien. Je ne sens pratiquement plus rien. Et vous ? Vous m'avez l'air tous en entier.

Leur regard s'assombrit. Apparemment, tout ne s'était pas passé comme prévu. Leur expression en disait long.
Harry prit finalement la parole :

- Dobby est mort.

Mes yeux s'écarquillèrent. Mon cœur rata un battement lorsque je réalisai que le petit elfe qui nous avait sauvé était parti.

- Bellatrix... Grogna Harry.

Alors, j'avais vu juste. Cette garce avait bien réussi à lancer son poignard et Dobby en avait payé les frais. Je me sentais coupable évidemment, comme le reste de nous tous, je supposais. Cet elfe méritait de vivre, bien plus que cette salope de Bellatrix.

- On voulait t'attendre pour l'enterrer. Parla Ron. Mais tu as dormi trois jours.

Encore une fois, mes yeux s'agrandirent.

- Trois jours ? Répétais-je.

- Ton corps avait besoin de repos. Avec toutes ces blessures, on savait pertinemment que le sommeil était le seul remède. Expliqua Fleur.

Je hochai la tête encore surprise. Moi qui pensais n'avoir dormi que quelques heures, je m'étais bien trompée.
Une question me traversa alors l'esprit.

- Bill, est-ce que tu as des nouvelles de Molly ? Et de l'Ordre ?

- Je leur ai envoyé un message dès que vous êtes arrivés ici. Dit le rouquin. Ils se sont tous réfugiés chez ma tante Muriel. C'est devenu bien trop risqué pour eux de rester au Terrier maintenant que les Mangemorts sont au courant que Ron est avec Harry. Ne t'en fais pas, la maison est protégée par un sortilège de Fidelitas.